Écrit par - Publié le 23 Mai 2015 à 09:00

Cinquième volet de notre interview du bassiste de Muse. Nous évoquons aujourd’hui le processus de création du groupe, ainsi que l’équilibre à instaurer entre la vie d’artiste et la vie personnelle.

Le 8 juin prochain Muse publiera Drones, un album reflétant la vision du monde du groupe, trois ans après la sortie de The 2nd Law. Présent depuis plus de 20 ans sur la scène rock mondiale, le trio britannique impressionne de par sa longévité et sa capacité à se réinventer sur chaque opus de sa discographie. Comment expliquer cette longévité de plus en plus rare dans le rock et la musique en général ? Chris répond instinctivement « C’est tout simplement que l’on adore ce qu’on fait, la réponse est aussi simple que ça ! ». Il nous explique que les membres de Muse ont gagné en maturité avec les années « Je pense qu’on a réalisé l’importance de prendre plus de temps morts. A nos débuts nous étions toujours sur la route ou en studio, on ne faisait que ça. En vieillissant il y a d’autres choses qui font irruption dans ta vie : Ta famille, tes enfants, et plein d’autres choses. Tu dois t’assurer que tu es également heureux dans cet aspect de ta vie. Ce qui signifie parfois prendre un peu de recul par rapport au groupe ». Tout est une question d’équilibre selon le bassiste de Muse.

Il poursuit son argumentation sur cette nécessité d’équilibre « Quand on part en tournée c’est une période ultra intense. Je pense que c’est important qu’une fois la tournée terminée on puisse avoir du temps où fermer la page du groupe pour un moment. Juste rentrer chez soi et en profiter pour passer du temps avec sa famille ». C’est la recette pour continuer à garder l’énergie selon lui « Quand on revient au groupe on est enthousiaste à nouveau, on veut jouer entre potes. Certains groupes en font peut-être trop, ils ne savent pas quand faire un break. C’est des groupes qui finissent par arriver à un point où ils sentent qu’ils n’ont plus la force de continuer ». Il est vrai que les exemples de groupes ayant explosé en plein vol sont nombreux. Le célèbre bassiste continue « Selon moi, ça a toujours été à propos de la faire la part des choses. Si tu es heureux dans ta vie personelle tu seras heureux dans ta vie de musicien, donc tu dois t’assurer que tu alloues assez de temps à chaque aspect de ta vie ». Impressionant de lucidité et d’intelligence, Chris termine sa réponse « C’est aussi simple que ça, aussi longtemps que l’on fera la part des choses on continuera à adorer ce que l’on fait. Et si tu aimes ce que tu fais, l’énergie et la créativité viennent automatiquement ».

Lorsqu’on lui demande si le groupe a évolué dans son processus créatif depuis vingt ans, Chris nous explique que Muse n’a jamais cessé de réinventer sa façon de travailler « Ça a toujours été différent. Même maintenant, certaines chansons ne sont pas du tout fabriquées comme d’autres. Pour certains titres Matt a une idée très précise du résultat final, et quand c’est comme ça Dom et moi nous contentons de les apprendre en y ajoutant quelques éléments. Mais il y a d’autres morceaux qui débutent parfois juste par un simple riff et Matt veut en faire une chanson, du coup il s’appuie sur Dom et moi pour transformer cette idée en véritable morceau, pour faire naître le morceau. A trois on essaye de créer un arrangement qui le fera fonctionner correctement. C’est notre méthode dans ce groupe, nous n’avons jamais eu de mode d’emploi auquel nous nous sommes tenus pendant des années. Notre méthode de création change en permanence ». Muse souhaite « revenir à un trio guitare-basse-batterie » et nous faisons confiance au talent du trio du Devon pour réussir ce retour aux sources. Rendez-vous lundi sur europe2.fr pour lire la suite de l’interview de Chris Wolstenholme, avec au programme son avis sur les clips du groupe et sur sa relation avec les médias.