Écrit par romain-g - Publié le 09 Oct 2014 à 23:58

Alors qu'il vient de terminer une tournée triomphale aux Etats-Unis et au Canada, Stromae est au firmament de son succès. Reste à savoir si le chanteur belge pourra confirmer cet excellent démarrage outre Atlantique.

Le phénomène Stromae a gagné les Etats-Unis. Après plus de 1,8 millions d’albums vendus en France, l’ouragan Stromae n’a pas épargné San Francisco, Seattle ou encore Chicago. Preuve de cette renommée, le groupe texan Pentatonix, connu pour ses reprises d’artistes majeurs a revisité a capella son tube Papaoutai. Si une telle performance, si tôt dans une carrière, est déjà remarquable, chez europe2.fr on se demande si ce succès peut installer durablement l’interprète de Formidable chez l’Oncle Sam. Stromae n’est pas le premier artiste francophone à faire parler de lui aux Etats Unis. Parmi les pionniers du genre, on peut citer l’incontournable Edith Piaf, Charles Aznavour ou encore Line Renaud. Plus proche de notre époque, une poignée de frenchy ont réussi à exporter durablement leur musique en Amérique : David Guetta, Bob Sinclar, Daft Punk, Justice, Vitalic Air, Phoenix ou encore M83. Si ces artistes font le tour de la planète depuis plusieurs années, c’est en partie parce qu’ils ont tous un point commun : la musique électronique. Ainsi rien n’indique dans leur sonorité qu’ils sont français et presque jamais il n’est fait usage de la langue française dans leur musique.

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Sans remettre en cause le talent des DJ français, force est de constater qu’il est plus facile de conquérir les Etats Unis quand on s’affranchit de la barrière de la langue. Si la langue française reste un symbole d’élégance et de bon goût, difficile de bouger des foules qui ne comprennent pas ce que vous chantez. Pourtant parler la langue de Shakespeare ne garantit pas le succès, M. Pokora en a fait la douloureuse expérience quand il a tenté de conquérir les USA en travaillant avec Timbaland. Malgré une production aux petits oignons et un bon accueil critique, l’album MP3 a fait un véritable flop aux Etats-Unis. Stromae, lui a opté pour le français, un choix risqué mais délibéré pour cet artiste à l’univers si singulier. C’est peut être là l’une des forces du chanteur. Stromae est un interprète, un auteur mais aussi un personnage, qu’il fait vivre sur scène et dans ses clips sur une musique originale. Ses tubes, comme « Alors On Danse », ou encore« Papaoutai » sont également des hymnes électroniques qui n’ont rien à envier aux standards internationaux du genre.

Comme nous le disions dans notre précédent édito, Stromae est aussi devenu un showman à l’américaine avec des prestations très carrées et spectaculaires. Autre atout dans sa manche, son habileté à communiquer sur internet, qu’on a pu voir dans ses leçons ou le buzz autour du tournage de « Formidable ». Deux éléments cruciaux dans sa campagne américaine. Comme le disait Arnaud Olivier Nusse, patron de Mercury Records lors d’une interview accordée aux Echos « Avoir un projet comme Stromae est rarissime. Pour son développement à l’international, il doit nourrir le web et expliquer sa démarche, via notamment le live, car, pour les anglo-saxons, il constitue véritablement un ovni ». Une rareté et une singularité qui peut permettre au chanteur d’espérer être se faire une place au soleil outre-Atlantique.