Une enfance compliquée, un succès de dingue sur TikTok et maintenant la chanson : l’Américain Alex Warren, 24 ans, semble être le genre de personne capable de tout réussir. Son premier album « You'll Be Alright, Kid (Chapter 1) » sortira le 27 septembre.
Quand Alex a 17 ans, il n’est pas question pour lui de passer son bac puis d’aller à l’université. Non, à 17 ans, sa mère le chasse de la maison. Le jeune américain se retrouve alors à la rue. Il n’a nulle part où aller. La solution ? Dormir chez des amis, le temps de trouver une issue. Mais les parents de ses potes voient d’un mauvais œil ce gamin dont le père est décédé quand il avait neuf ans d’un cancer, et dont la mère est alcoolique et abusive. Alex dort alors dans les voitures de ses amis, qui l’aident comme ils le peuvent. La situation dure environ un an.
Sept années plus tard, Alex Warren est connu, il est suivi par plus de 26 millions de personnes sur les réseaux sociaux, il a créé la première maison réservée aux influenceurs (la Hype House en Californie) et il s’est aussi lancé dans la musique, avec un certain succès. Son premier album, intitulé You’ll Be Alright, Kid (Chapter 1), sortira le 27 septembre.
Alex Warren est né en Californie. Son père, qui se sait malade, passe beaucoup de temps avec son fils. Il l’emmène au skate parc, lui achète sa première guitare — une Fender — et lui fait écouter un tas de musique, comme Coldplay ou Linkin Park. Mais en grandissant, même si la musique est présente, Alex n’imagine pas que cela puisse devenir une carrière. Surtout quand, à 17 ans, il se retrouve SDF.
Au même moment, le jeune homme est persuadé qu’il peut réussir dans la vidéo. Il s’est inscrit sur Instagram deux ans plus tôt et poste alors des vidéos sur ce réseau social. Des vidéos drôles, filmées avec sa copine Kouvr Annon ou des potes, qui lui permettent de gagner en popularité. La bascule s’opère quand il passe d’un million de followers à 14 millions en une seule année, en 2020.
En 2017, Alex dort dans les voitures de ses amis. En 2020, il conduit une belle bagnole — une McLaren — et lance avec d’autres jeunes le projet de créer une « maison des influenceurs » en Californie. La « Hype House » est née, avec sa propre émission de télé-réalité sur Netflix qui filme les aventures de ses jeunes stars de TikTok. Même s’il y a eu de nombreuses polémiques autour de ce projet — des disputes en interne, des fêtes organisées durant le Covid-19, etc. —, la popularité d’Alex Warren n’a pas diminué.
I make music about dead people
Au même moment, l’Américain commence à poster des vidéos de lui en train de chanter. Il est persuadé que ça ne marchera pas. Et puis il se réveille un jour, et l’une de ses vidéos a cumulé plus de 10 millions de vues. En 2021, Alex Warren commence à prendre la musique au sérieux.
Il publie des reprises mais aussi des chansons à lui, comme One More I Love You qui parle de son père ou encore Remember me Happy, écrite le jour où sa mère est décédée. « Lorsque j’ai commencé à jouer du piano et à chanter sur ces sujets, je craignais que personne ne s’y intéresse. J’ai toujours pensé que j’étais seule. J’ai vu la réaction des gens qui écoutaient mes chansons sur les traumatismes que j’avais subis, et ils disaient : « J’ai perdu mes parents et ils ne vont pas se marier ». Ils commençaient à raconter leurs histoires personnelles, presque comme si j’étais leur thérapeute et qu’ils s’en déchargeaient sur moi. C’est comme un groupe de personnes qui ont besoin d’une thérapie, mais qui se parlent entre elles. Je pense que c’est très puissant », raconte l’Américain dans une interview avec le magazine Headliner. Sur sa bio Twitter, on peut lire ces mots : « I make music about dead people » (« Je fais des musiques qui parlent de gens morts »).
Le 27 septembre 2024, Alex Warren sortira son premier album You’ll Be Alright, Kid (Chapter 1) sur le label Atlantic. Sa musique, comparée à Mumford & Sons ou encore aux Lumineers, aborde toujours des sujets profonds et personnels. Les premiers singles, comme Carry You Home ou Burning Down, se sont bien placés dans les classements nord-américains. En même temps, il compte plus de 13 millions d’auditeurs mensuels sur certaines plateformes de streaming.
Un story-telling à l’américaine, des chansons souvent tristes et une grosse communauté de followers : la recette du succès pour Alex Warren est toute trouvée. Il ne reste plus qu’à l’appliquer.