Écrit par helene-ccw - Publié le 05 Avr 2017 à 16:46

Après leur concert survolté à Morzine, la rédac’ est allée à la rencontre de Caravan Palace, un groupe à la bonne humeur communicative qui fait de l’électro swing… mais pas que ! Découvrez notre interview au milieu des pistes de ski.

Parmi les concerts marquants de l’édition 2017 de Rock The Pistes, on retrouve indéniablement celui de Caravan Palace. Le groupe parisien a cette capacité de mettre le feu aux foules… même si celle-ci est armée de chaussures de ski aux pieds ! Après une tournée aux quatre coins du monde dont des dates à guichet fermé aux États-Unis, en Allemagne ou en Espagne, les Caravan ont choisi Morzine pour donner leur dernière date française de l’année et ont délecté le public de skieurs d’un set survolté aux beats ravageurs et d’une énergie folle extrêmement communicative. L’une des forces de Caravan Palace, c’est incontestablement leurs prouesses en live, mais aussi leur capacité à toujours se renouveler au fil des albums. Le troisième est sorti il y a près de deux ans maintenant et il est temps de se pencher sur le prochain, mais avant cela Zoé, Charles et Arnaud ont pris le temps de répondre aux quelques questions de europe2.fr. Retrouvez notre interview de Caravan Palace au milieu des pistes de ski !

europe2.fr : C’est la seconde fois que vous jouez à Rock The Pistes, qu’est ce qui vous a donné envie de revenir ?

Charles : C’est un vrai plaisir de venir jouer ici ! C’est particulier, c’est un festival spécial… et on aime bien skier aussi !

Zoé : Dès qu’on nous l’a proposé on a immédiatement dit oui !

VR.fr : Comme on a pu le voir une nouvelle fois, un concert de Caravan Palace c’est une fête, il existe vraiment une symbiose entre vous, d’où est ce que vous puisez toute cette énergie ?

Charles : C’est la musique qui veut ça, c’est une musique qui a la pêche, c’est une musique qu’on aime jouer. On aurait l’air un peu con en fait vu que c’est des tempos assez rapides de ne pas bouger du tout, d’être statique comme sur du trip-hop (rires) C’est la musique qui impose ça.

Zoé : Et puis aussi comme ça fait 10 ans qu’on fait des concerts ensemble, c’est vrai qu’on se connait bien donc on a toujours un petit truc, un petit regard de complicité. Tout ça c’est assez vrai ce que les gens perçoivent de l’extérieur, c’est vraiment une fête !

« C’est vrai ce que les gens perçoivent de l’extérieur, c’est vraiment une fête sur scène ! »

VR.fr : Ce show défend le 3e album, c’est peut-être un peu loin mais comment avez-vous travaillé sa scénographie ?

Zoé : Ça se fait un peu en se faisant en fait. Au départ, ce qu’on travaille c’est la musique, comment on joue. Et pour ce qui est de la mise en scène, on a beaucoup sur les lumières sur cette tournée. On a fait un gros investissements sur cette partie. Et pour ce qui est après de notre interaction sur scène, cela se fait plus de manière random, au fur et à mesure.

Charles : On peaufine nos sets en fait, petit à petit.

Arnaud : C’est bien d’avoir quelque chose d’un peu planifié musicalement mais il faut qu’on puisse aussi partir un peu dans tous les sens. On arrive bien à faire ça, et ce n’est jamais la même chose.

VR.fr : C’était quoi votre meilleur souvenir de scène ?

Charles : C’est Rock The Pistes évidemment ! (rires) En vrai on en fait beaucoup des concerts, et c’est très difficile de choisir. Il y a un pays où on a pas mal de succès, c’est aux États-Unis, et pouvoir tourner là bas c’est un petit rêve. Notre dernière date à San Francisco, c’était dingue.

Zoé : Ici sinon c’est génial, c’est rare aussi. On était à la Réunion il y a quelques jours, c’est un autre genre de folie, c’est un concert piscine. Il fait 8000 degrés sur scène, on joue on respire de l’eau et les gens sont à moitié en maillot de bain, trop heureux. Franchement il y a des bons souvenirs partout !

Arnaud : Il y a pas mal de groupes qui disent les gens de tels pays sont plus ou moins froids, nous on a jamais senti ce truc là en fait.

« Merci à tous ceux qui nous suivent d’être aussi civilisés ! »

Charles : Oui, il y a quasiment aucune différence entre les gens d’Allemagne, des États-Unis ou de France. L’enthousiasme est toujours là et c’est vrai que c’est hyper plaisant !

Arnaud : C’est vrai qu’on a la chance d’avoir un public hyper cool, hyper poli, ça ne se bouscule jamais. Il n’y a pas d’incidents. On les voit, quand ils se donnent un petit coup ils s’excusent, c’est très agréable d’avoir un public comme celui là. Merci à tous ceux qui nous suivent d’être aussi civilisés !

VR.fr : À cinq membres dans le groupe et sept sur scène, vous devez avoir de sacrés histoires à raconter… C’est qui le plus turbulent d’entre vous ?

Zoé : C’est une compétition perpétuelle au niveau de la turbulence.

Charles : Moi je dirais bien que c’est Zoé…

Zoé : Ah non non non, je dirais bien que c’est Charles, il a le surnom de Mr Bruit ! On n’a pas le même style en fait pour ce qui est de mettre le bordel, certains sont les pros du montage photos idiots…

Arnaud : Ouais on passe pas mal de temps à faire des montages photos des uns des autres, ça peut nous prendre deux heures par jour parfois !

Zoé : Il y en a aussi qui branche des enceintes et qui passe des sons gênants ! Il y a toutes sortes de conneries, c’est assez varié, et ça participe de cette grande fête générale et du fait que ça dure. On se marre quand même énormément, tous les moments difficiles passent mieux en rigolant.

Arnaud : On n’a pas toujours les mêmes techniciens parce qu’ils sont bookés sur d’autres shows, et du coup on bosse souvent avec des nouvelles personnes qui nous disent qu’il y a quand même une ambiance de folie dans ce groupe, et c’est très agréable !

VR.fr : Vous en parliez tout à l’heure, vous tournez aux États-Unis, vous avez fait Glastonbury l’année dernière, Coachella en 2014, vous avez joué à guichet fermé en Allemagne, aux États-Unis, en Espagne… Comment expliquez-vous que l’écho médiatique en France soit disproportionné par rapport à votre notoriété à l’étranger ?

Zoé : Moi je pense que c’est un défaut de curiosité, je pense qu’il y a eu de l’intérêt au départ parce que c’était nouveau, tout le monde était sur le grill. Et après en France il y a une tendance qui fait aussi que « eux ils font ça » et à laisser un peu les choses ainsi. Il y a peut-être un manque de curiosité de voir comment les groupes évoluent, les médias ont du mal à parler de nous car ils ne savent pas ce qu’on fait.

Arnaud : Le succès qu’on a eu en France avec le premier album nous a pas mal surpris comme on faisait quelque chose dérivé du jazz, pas du tout format pop-couplets-refrain-3 minutes. On s’est dit que notre potentiel c’était d’être petit, certes, mais petit partout comme on chante en anglais, et que notre musique est assez universelle. On a été surpris du succès du premier album en France mais finalement on a atteint notre vitesse de croisière. C’est à dire qu’on a commencé à remplir des salles partout, mais sans être vraiment grand public. Mais c’est bien comme ça !

Zoé : Sur la question des médias à l’étranger, en Angleterre par exemple il y a une sollicitation de gros médias, car ils ont été curieux. Peut-être les gens avec qui on travaille là bas aussi, qui font un super boulot, super motivés. C’est un peu mystérieux… Posons leur la question !

« Les médias ont du mal à parler de nous car ils ne savent pas ce qu’on fait. »

VR.fr : Vous appartenez un peu à une scène de niche en France, celle de l’électro swing, vous aimeriez que cela reste comme ça ou que le genre se démocratise ?

Arnaud : En fait l’électro swing c’était cool au début mais qu’on nous caractérise uniquement comme ça maintenant, c’est vrai que c’est un peu pénible… Quand on fait un morceau un peu différent maintenant, on nous reproche de ne pas faire du swing, mais voilà, on a envie de faire autre chose. il y a beaucoup de liberté dans ce groupe, nos maisons de disque ou autres ne nous ont jamais dit quoi faire et on a toujours fait ce qu’on voulait, et ça va continuer comme ça.

Zoé : Typiquement cette question répond aussi à la précédente, pour pas mal de médias on est un petit groupe d’électro swing…

Charles : Alors qu’on a des morceaux qui sont complètement électro, d’autres à fond dans le jazz… En fait on aime les deux !

Zoé : Des morceaux influencés par le hip hop aussi, nous on se dit pas qu’on est électro swing, on a eu une influence électro swing il fut un temps mais on est juste un groupe de musique !

« On n’est pas un groupe électro swing »

VR.fr : Pour le quatrième album, vous nous réservez quoi du coup ?

Arnaud : Techno hardcore !

Zoé : Country Lounge…

Charles : Peut-être un peu plus soul, on est dessus, on commence à bosser dessus. On est des gens ouverts, on aime l’électro, on aime le swing.

Zoé : La seule constante c’est qu’on va continuer à mélanger des oldies à de la musique moderne. Ça c’est le seul truc qu’on continue à faire parce qu’il y a tellement de sources de samples cool à trouver !

Merci Caravan Palace !