Birdy Nam Nam était l’une des têtes d’affiche du MaMA Festival 2016, et à cette occasion, europe2.fr est allé poser quelques questions à l’un des piliers de l’électro en France qui vient de sortir son quatrième album "Dance Or Die". Découvrez notre interview !
Quatre ans se sont écoulés entre le dernier album Defiant Order de Birdy Nam Nam et le petit dernier Dance Or Die. Le groupe désormais trio depuis le départ de DJ Pone est revenu avec un opus plus solaire, sensuel, dansant (avec un titre pareil, c’était inévitable en même temps), dans l’idée de toucher un public encore plus large. Lil’ Mike, Crazy B et DJ Need se produisaient la semaine dernière à La Cigale dans le cadre du MaMA Festival 2016, un festival itinérant dans le Nord de Paris qui permet naviguer de salles en salles parmi les talents de demain, les étoiles montantes et les têtes d’affiche dont la notoriété n’est plus à faire. Entre beats ravageurs et scénographie électrisante, ils ont fait transpiré les festivaliers, et quelques heures avant leur show, nous sommes allés leur poser quelques questions sur le nouvel album, la pause, la scène électro en France ou encore leur tournée des festivals cet été. Découvrez notre interview de Birdy Nam Nam !
europe2.fr : Votre nouvel album « Dance or Die » est sorti le mois dernier, 4 ans sont passés entre celui-ci et le dernier publié en 2011… Pourquoi tout ce temps ?
Birdy Nam Nam : Defiant Order est effectivement sorti fin 2011, on est parti en tournée à la sortie de cet album qui a duré jusqu’en août 2013, donc pendant presque 2 ans. Sur deux étés de festival et des dates en salle, et après jusqu’à la fin de l’année 2013 il y a eu un temps de battement et on a commencé à bosser sur Dance Or Die début 2014. Il n’y a pas eu réellement de pause.
VR.fr : Pour ceux qui ne se le seraient pas encore procurer, pouvez-vous nous présenter un peu cet album ?
BNN : C’est le quatrième album de Birdy Nam Nam, qui est produit par Mike entièrement. C’est un album qui reflète pas mal les influences du groupe. Ça va de la trap, l’électro-funk, la techno, avec des influences. La grande différence avec les autres albums va être qu’on a fait des chansons entre guillemets, choses qu’on n’avait jamais encore faites. On avait jamais vraiment utilisé de chanteurs pour faire des chansons, seulement vaguement sur l’album d’avant. C’était notre challenge pour cet album, et ça donne un côté plus solaire évidemment. C’est aussi dansant, comme on y retrouve plus de groove.
VR.fr : Concernant les featurings justement, comment avez-vous choisi les différents artistes qui ont collaboré avec vous ?
BNN : C’était un hasard, le hasard de nos rencontres en fait. Elliphant on l’a rencontré sur un festival en Suède, Mai Lan en studio, Calvin Davey c’est Mika notre manager qui le connaissait et qui nous l’a présenté, Dogg Master c’est Nico qui écoute beaucoup d’électro funk qui nous a ramenés cet artiste.
VR.fr : Pour la sortie de cet album, vous avez monté votre propre label, pourquoi ?
BNN : On avait envie de gérer nous même tout ce qu’il y a à voir avec notre musique, l’expérience aidant, ça nous paraissait naturel de prendre en main tous ces aspects de la musique qui sont généralement pris en main par d’autres gens. On en avait un peu marre de se faire materner, on a décidé de devenir adultes et de profiter de notre travail un peu plus pleinement.
« On en avait un peu marre de se faire materner, on a décidé de devenir adultes. »
VR.fr : Avez-vous ou comptez-vous signer d’autres artistes sur ce label ?
BNN : Nooon, le label n’est pas encore existant, on y a juste produit l’album. On veut déjà avoir un cadre agréable pour Birdy Nam Nam est que le fruit de nos efforts revienne à notre label et que ça simplifie nos démarches. Après si ça se passe très bien, et que là pour une raison inattendue on vend 1 million d’album et que d’un coup on devient le label du moment, peut-être, mais à moyen terme ça ne nous paraît pas être l’idée. Déjà on a envie de bien travailler pour Birdy, éventuellement que ça serve pour les individualités dans un deuxième temps mais ce n’est même pas une certitude.
VR.fr : Vous ne vous voyez donc pas produire d’autres artistes plus tard ?
BNN : Ça pourrait arriver, mais là dans l’état actuel des choses, ce n’est pas une priorité. Ça pourrait être intéressant mais il y a un côté escroc chez les producteurs qui nous débecte un peu… Et il n’y a pas beaucoup d’argent à prendre ! (rires)
VR.fr : Cet été, vous avez enchaîné pas mal de dates, surtout sur des festivals. Comment se sont passées les retrouvailles avec le public ?
BNN : Ça fait plaisir après tant d’année, c’est vrai qu’il y a eu un grand blanc niveau scénique. Il fallait se remettre en selle, on avait plein de choses à régler comme s’autogérer, faire nos clips, ça nous rajoutait de la charge au côté artistique. C’était super de voir que les gens sont revenus aussi vite dès les premières salles, on a commencé par des salles de concert classiques en France, ça s’est bien passé, on a enchaîné ensuite les festivals. C’était super cool de retrouver le public, toujours là, toujours envie de se prendre du gros son.
VR.fr : Parmi les publics de festivaliers, y en a-t-il qui vous ont plus marqués ?
BNN : Les publics étrangers surtout, positivement. Sinon à Dijon, ils étaient chauds aussi ! Rock en Seine c’était mortel, Dour c’était incroyable ! Ce qu’on aime bien à l’étranger c’est qu’ils n’ont pas d’à priori, ils n’ont pas obligatoirement les mêmes réactions qu’en France. En France il y a encore une partie du public qui débarque, qui voit qu’on fait de la musique électronique et qui pensait qu’on allait revenir avec des trompettes et des clarinettes, et nous on arrive avec des scies analogiques. Effectivement il y a une partie du public en France avec lequel on est en décalage, qui nous voit comme on était aux prémisses, sauf qu’on est devenu adultes, ou grand pères. Il y a eu une certaine évolution.
« Lors des festivals en France, il y avait encore une partie du public qui pensait qu’on allait revenir avec des trompettes et des clarinettes »
VR.fr : Vous semblez accorder une grande importance à votre scénographie…
BNN : On veut faire un show complet, autant dans la qualité du son que dans le visuel, ça nous paraît important. C’est toujours un ensemble pour nous, le son, la qualité du son et l’aspect graphique visuel. Chacun à nos postes, autant nous pour la musique que nos techniciens qui sont attachés au son et à la lumière, chacun essaie de vivre avec son temps et d’évoluer avec ses connaissances du moment, ses évolutions, la technologie et tout ça. Ces choses font qu’on arrive quand même à rester au niveau de ce qu’on a pu faire jusque là, ça nous paraît essentiel d’avoir un show qui soit complet. Grâce à la technologie, on a la chance d’y arriver à chaque fois, à chaque tournée, avec des éléments visuels différents et de nouveaux effets. C’est dans la continuité de ce qu’on a toujours pu faire jusqu’à aujourd’hui.
VR.fr : À votre avis, un live sans musique électronique sans le visuel qui va derrière, ça ne peut pas être cohérent ?
BNN : Nous on joue des fois sans lumière dans des petits clubs. Mais un show de musique électronique sans vidéo et sans lumière, ça devient très difficile. Peut-être parce qu’il se passe de moins en moins de choses derrière les platines, et qu’il faut en mettre plus devant. Sans mauvais esprit hein, mais c’est juste un état des lieux qui constate aujourd’hui que tu peux être considéré comme un producteur sans savoir utiliser des machines, tu peux aussi être considéré comme un grand DJ sans savoir réellement mixé. Voilà c’est comme ça, c’est une génération Plastic Bertrand !
VR.fr : Parmi la nouvelle scène électro française, il n’y a donc pas d’artistes qui attirent votre attention positivement ?
BNN : Si si il y en a plein, les labels de Record Record, les mecs de Point Point, Alesia, des mecs comme Club Cheval aussi. Ces gens amènent musicalement une certaine fraicheur. Sinon à l’international il y a Slow, Lido, Cashmere Cat, élargissons !
VR.fr : Pour la suite de Birdy Nam Nam, que va-t-il se passer ?
BNN : On a une tournée en Asie qui se prépare, puis une tournée européenne avec un Olympia le 31 mars. On réfléchit aussi au prochain album, on en parle mais on ne sait pas trop encore. Mais on ne va pas attendre encore quatre ans pour le sortir, on est au studio tous les jours en ce moment !