Après plus de trois ans à multiplier les succès avec des EP et des concerts tous complets, Fakear publie son premier album Animal. L’occasion pour europe2.fr de rencontrer ce prodige de l’électro français.
Un véritable phénomène musical. En trois ans, le jeune Fakear a rencontré un succès incroyable. Fort de 4 EP et de tubes déjà incontournables comme La Lune Rousse, Morning in Japan ou Silver, le jeune homme de 25 ans a fait du chemin. Une réussite qui lui a permis de se produire dans les plus grands festivals français et qui lui a ouvert les portes de l’étranger, invité à se produire aux Etats-Unis et au Japon notamment. L’artiste, originaire de Caen, publie son premier album Animal, chez Mercury. Un disque dans lequel on retrouve avec toujours autant de plaisir sa patte, un véritable voyage enivrant à la sauce électronique. europe2.fr a rencontré le phénomène électro et lui a posé quelques questions sur son disque, son rapport au succès et ses projets.
europe2.fr : Quelles ont été tes sources d’inspiration pour composer les morceaux de l’album Animal ?
Fakear : La source d’inspiration principale est ma petite amie. Sans elle, sans ce qu’elle fait, je n’en serai pas là aujourd’hui. Elle a été ma muse. Il y a beaucoup de chansons qui parlent d’elle. Le message que je souhaitais aussi délivrer est de faire ressortir l’animalité qui se cache dans chaque être humain. J’utilise les voix comme un cri d’animal, d’où le nom de l’album.
VR.fr : Pendant combien de temps as-tu travaillé sur ce premier album ?
Fakear : J’ai bossé dessus pendant trois mois. Je composais tous les jours. Ce n’était pas évident parce qu’à côté de ça, je me produisais en tournée. Je travaillais entre la France et la Suisse. Quand j’étais sur Paris, un pote m’a prêté son appart. Donc c’était comme si j’avais mon studio pour moi. J’ai bien utilisé les sessions d’enregistrement. J’étais également en Suisse parce que ma copine vit là-bas. C’était très inspirant, j’ai pris un vrai bol d’air. J’ai appris à être attentif de nouveau à des choses que j’avais perdu comme les émotions, les ressentis, qui nous traversent pendant la journée.
VR.fr : Tu es passé en concert à l’Olympia à Paris en octobre 2015. Ce live fait-il partie des moments les plus importants de ta carrière ?
Fakear : Oui je pense. C’était la première fois que j’essayais de partager avec le public de véritables émotions, un moment très sincère. J’ai tenté de créer une bulle où tout le monde se sentirait bien. Je voulais casser le symbole de cet endroit mythique justement. Et je crois que ça a pas mal marché. C’était très intense émotionnellement. J’ai eu l’impression d’avoir fait mon job à la fin de mon concert. C’était un superbe moment.
VR.fr : Tu as joué dans plusieurs villes à l’étranger pendant la tournée. Quel est le meilleur public ?
Fakear : L’accueil des japonais m’a beaucoup touché. J’ai joué à Tokyo alors que personne ne me connaissait. Aux Etats-Unis, l’accueil a également été très bon.
VR.fr : Tu avais reçu une demande de la part de la chanteuse MIA pour composer un morceau. Où en est cette collaboration ?
Fakear : On a fini le titre. C’est un morceau que j’ai produit pour elle. Il devrait être sur son prochain album normalement. Je n’ai pas eu la chance de la rencontrer, tout s’est fait par mail. Je suis très content d’avoir pu bosser avec cette artiste que j’apprécie énormément.
VR.fr : Y’a-t-il d’autres artistes avec qui tu aimerais collaborer ?
Fakear : Oui, certains artistes m’intéressent beaucoup. Je pense par exemple à Bonobo. Vu sa sensibilité artistique, je pense que ça pourrait carrément le faire. Je lui ai parlé d’un possible remix que j’aimerais réaliser sur l’un de ses morceaux. C’est en discussion. Je vais également travailler avec le groupe Deep Forest. J’ai reçu un mail deux heures avant pour me dire qu’ils souhaitaient travailler avec moi. Je suis super content !
VR.fr : Tout est allé très vite pour toi en deux ans avec à la clé un succès incroyable. Avec du recul, comment as-tu vécu cette réussite ? Comment a réagi ta famille ?
Fakear : C’est vrai que tout s’est enchaîné rapidement. En tant qu’artiste, je suis très heureux de rencontrer autant de succès. Je crois que j’ai su m’adapter à chaque fois. Cela a toujours été très lié à ma vie personnelle. Ce qui va peut-être trop vite, c’est une carrière de ce type-là à mon âge. A 25 ans, on apprend à être un homme, on grandit encore. Et là, avec tout ce qui arrive, on met plein de choses entre parenthèses dont j’aimerais bien m’occuper aujourd’hui. Ma famille est très fière. Mes parents sont musiciens. Ils revivent un peu la carrière qu’ils ont envisagé dans leur jeunesse, à travers moi. Ils sont très heureux.
VR.fr : Aimerais-tu créer un label de musique ?
Fakear : Non pas pour le moment. C’est trop de travail. Le boulot sur un album et la tournée me suffisent pour l’instant.
VR.fr : Continues-tu à travailler sur des remixes en plus de tes compositions personnelles ?
Fakear : J’ai bossé sur deux, trois remixes. J’ai travaillé sur un morceau de Brigitte. J’ai choisi ce groupe parce que ma copine est fan de ce groupe et mon ingénieur lumière est celui du groupe. Du coup, on a ce truc en commun pour faire quelque chose de sympa. J’ai également réalisé un remix d’un des derniers morceaux de Flume. J’ai d’ailleurs eu un retour de sa part. Il m’a dit qu’il voulait que je respecte moins son morceau. C’est bien qu’il m’ait dit ça parce que je me suis rendu compte après coup que j’y suis allé un peu sagement. C’est vraiment un musicien que j’admire. J’aimerais bien collaborer avec lui.
VR.fr : Quelles sont tes projets pour la suite ?
Fakear : Je vais débuter une tournée qui va s’étaler jusqu’à novembre. Je passerai par plusieurs festivals, dont le Fnac Live à Paris, le Paléo en Suisse, le festival du Pont du Gard dans le Sud et le Dour festival en Belgique. Le mois de juillet est très chargé, le mois d’août un peu moins. A partir de décembre, je vais voyager, voir du pays. Je pars en Asie avec ma copine. Je souhaite prendre un peu de recul sur tout ça. Si un jour, l’expérience Fakear doit s’arrêter, ce n’est pas grave. Cela aura été tellement beau que je ne regretterais rien. Ce sera en fonction de mes envies.