Ce 15 janvier marque la sortie du dernier album de Panic ! at the Disco, Death of a Bachelor. Installé dans le paysage musical depuis plus de dix ans, le groupe revient de loin et avec cet album, il s’impose définitivement comme une référence.
En dix ans, Panic At The Disco a tout vécu. La formation originaire de Las Vegas a fait son entrée dans les charts avec A Fever You Can’t Sweat Out en 2004 et depuis, son histoire a connu des hauts et des bas. On se souvient que deux des membres principaux ont choisi de quitter le groupe en raison de divergences musicales tandis que Spencer Smith a annoncé son départ définitif en avril dernier. Death of a Bachelor, album très attendu de ce début d’année, est surtout un examen de passage pour Brendon Urie, seul membre original encore présent. Avec Too Weird To Live, Too Rare to Die (l’opus précédent), Panic ! at the Disco avait revendiqué son envie de retourner à la musique de ses débuts, teintée d’électro. Le pari était réussi mais maintenant, il reste à prouver que le groupe est indispensable au paysage musical.
Pour préparer la sortie de ce nouvel opus, Hallelujah, Victorious ou encore L.A Devotee avaient déjà été dévoilés. Très vite, le ton est donné – Death of a Bachelor sera un album hommage à l’ère des crooners comme Frank Sinatra et Brendon Urie se montre tout aussi à l’aise sur des titres percutants comme Victorious que sur des morceaux plus lents comme Death of a Bachelor (titre éponyme). En vérité, il fait partie de ces artistes dont la voix ferait presque office d’instrument – Urie en fait ce qu’il veut, passant de l’un à l’autre avec une facilité déconcertante. Victorious (titre sur lequel Alex Deleon a collaboré) ouvre cet opus et déjà, on sent l’empreinte de Panic !, à mi-chemin entre Nearly Witches et Vegas Lights. Autrement dit, ce morceau énergique est une parfaite entrée en matière.
Paradoxalement, Death of a Bachelor est un album lumineux. Hallelujah est entêtant et défend les couleurs de P ! ATD avec brio tandis Dont Threaten Me With a Good Time nous rappelle les bons vieux rock comme celui sur lequel Uma Thurman se déhanche dans Pulp Fiction. Emperor’s New Clothes est un titre plus sombre mais cela n’enlève rien à sa puissance. Urie donne de la voix et le rythme de l’album ne s’essouffle pas. Death of a Bachelor apporte un peu de calme dans ce tourbillon et cette fois, il se glisse dans la peau d’un crooner qui jette un ultime regard sur sa carrière passée. Sauf que la pause est de courte durée puisque Crazy =Genius prend le relais. Clairement, le titre illustre parfaitement l’ambiance dingue qui se dégage du morceau – nous ne serions pas au XXI ème siècle qu’on aurait l’impression de se retrouver à l’âge d’or du cinema Américain. En parlant d’âge d’or, Golden Days est un morceau à retenir, ne serait-ce que pour son ton nostalgique. La nostalgie, c’est un peu ce que nous retiendrons de cet album.
Teasé depuis l’été dernier, Death of A Bachelor est la preuve que Brendon Urie a les épaules suffisamment larges pour porter son groupe encore plus haut. Depuis le départ de Ryan Ross, il se charge de l’écriture et chaque album s’avère meilleur que le précédent. Le pari ici était d’explorer de nouveaux horizons sans pour autant dénaturer l’univers du groupe – challenge réussi. Pourtant, certains clamaient il y a quelques mois que les paroles de Death of a Bachelor n’étaient pas transcendantes et que, de ce fait, mieux valait se méfier. Sauf que ce qu’ils oublient, c’est que sans Brendon Urie, Panic At The Disco serait un groupe parti aux oubliettes dont le seul tube aurait été I Write Sins Not Tragedies. Cet opus propose des morceaux tout aussi cultes – Hallelujah et Golden Days en tête. Et entre nous, quand on découvre ce groupe avec dix ans de retard, on ne peut pas se permettre quoi que ce soit. Après écoute, nous n’aurons qu’une chose à dire : Les fans de la première heure seront heureux de retrouver le groupe qu’ils ont toujours connu tandis que les nouveaux venus devront bien avouer qu’ils sont bons, très bons.
* Panic at the Disco sera en concert à la Cigale le 24 mai.