Écrit par juliebef - Publié le 17 Déc 2015 à 08:59

L'INSEE publie son rapport 2015 sur la situation du couple et de la famille. Si la famille traditionnelle reste la norme, les ruptures sont en progression. Tous les principales conclusions sont par ici.

Où en sont la famille et le couple en France ? L’INSEE tente de répondre à cette question en publiant son étude annuelle sur le sujet, utilisant principalement des données de 2011. Si les enfants vivant avec leurs parents restent la situation la plus courante (70% des 7,8 millions de familles avec au moins un enfant mineur), les ruptures, les familles recomposées et surtout la monoparentalité sont en progression.

Deux adultes sur trois sont en couple

Deux adultes sur trois sont en couple, dont 73% mariés, 4% pacsés, 23% en union libre. D’ailleurs, sachez qu’une personne sur 4 tombe amoureuse au travail ! Parmi eux, 0,6 % ont un conjoint de même sexe (la loi sur le mariage pour tous date de 2013 et les chiffres de 2011). La plupart des couples vivent ensemble (96%). Ce qu’on peut retenir de cette étude, c’est que les unions sont moins durables et la naissance du premier enfant a lieu de plus en plus tard après l’emménagement du couple. Vianney Costemalle, l’un des coauteurs de étude, explique : « Vivre en couple sous le même toit commence plus tard, en lien avec la durée des études et le décalage de l’accès à l’emploi. Ainsi, 67% des personnes nées entre 1948 et 1957 avaient déjà habité en couple avant l’âge de 25 ans contre 58% de celles nées trente ans plus tard. »

Avoir plusieurs unions au cours de sa vie est de plus en plus fréquent

« Les premières unions sont aussi de plus en plus courtes, au fil des générations, depuis celles nées dans les années 1950. C’est l’une des tendances les plus marquantes. Il est de plus en plus fréquent de vivre plusieurs unions au cours de sa vie » peut-on lire dans le rapport. Une évolution surtout vraie chez les jeunes. A 35 ans, 22 % des 36-45 ans vivent ou ont déjà vécu deux fois avec un conjoint. Au même âge, la génération des 56-65 ans étaient deux fois moins (11 %). 30 % des 26-35 ans ont rompu après cinq ans d’une première vie commune contre 9 % de leurs aînés. « Le risque de rupture est le plus fort les quatre première années de la vie de couple », constate même l’Insee. D’ailleurs, entre 2009 et 2012, en moyenne, 253.000 couples se sont séparés chaque année. Entre 1993 et 1996, on en comptait 155.000.

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La monoparentalité et les familles recomposées en progression

La part du modèle « classique » de famille a baissé au profit des familles recomposées et surtout des familles monoparentales. « C’est le type de famille qui s’est le plus développé au détriment des familles traditionnelles : les familles monoparentales représentaient 16 % des familles avec enfants mineurs en 1999 et 20 % en 2011 », explique l’Insee. Une conséquence directe de la multiplication des ruptures : « Leur situation est essentiellement liée aux séparations (75 % des cas en 2011) alors qu’en 1962, plus d’un monoparent sur deux était veuf. » La monoparentalité reste essentiellement maternelle (85%) et a un impact sur le niveau de vie. Le taux de pauvreté des familles monoparentales est très supérieur à celui des couples avec enfants : 40 % contre 14 % en 2011. Les familles recomposées ont aussi progressé selon l’Insee : entre 1999 et 2011, elles sont passées de 8,7% à 9,3% des familles avec enfants mineurs. En cas de divorce ou de séparation, la résidence des enfants chez la mère (75% des cas en 2012) est plus fréquente que la résidence alternée (16%) ou chez le père (7%). Le niveau de vie des femmes recule de 20% l’année suivant la rupture, contre seulement 3% pour les hommes.