Quand on pense à une musique qui fait pas mal de bruit, on ne pense pas immédiatement à Taylor Swift... Pourtant, son album 1989 est plus fort que Back In Black d'AC/DC ! europe2.fr vous en parle...
Ian Shepherd, ingénieur du son, a voulu comparer le niveau de son entre des albums populaires en l’honneur du Dynamic Range Day… Le moins qu’on puisse dire, c’est que les résultats sont surprenants. En effet, comme vous pouvez le voir sur le graphique ci-dessous, 1989 de Taylor Swift fait plus de bruit que Back In Black d’AC/DC…. C’est en raison de la compression utilisée en général pour la musique pop (DR 6), que Taylor Swift, qui en a marre d’être humiliée pour ses relations amoureuses surpasse en termes de bruit l’album culte du groupe australien (DR12). Le son est alors très fort tout au long de la chanson et les différences en le niveau sonore le plus fort et le plus faible sont très réduites. Ainsi, c’est « Death Magnetic » de Metallica qui remporte la palme des albums les plus forts de cette étude comparative et Taylor Swift est 4 ème ! Une compression devenue quasi systématique pour les albums plus récents. Aucun des albums enregistrés avant 1996 est au-dessus du niveau DR9, illustrant la tendance des marsterings commerciaux actuels, dénoncée par le mouvement contre la guerre du bruit (The Loudness War) !
L’ingénieur du son explique ainsi que cette tendance est basée sur l’idée fausse « que plus fort, c’est toujours mieux. Si vous jouez deux morceaux à des gens, il y a plus de chances qu’ils choisissent la plus forte. Mais ça marche seulement si vous pouvez aller toujours plus loin pour toujours, or ce n’est pas vrai pour n’importe quel problème mondial, surtout pas dans l’audio digital où il y a des limites qui ne peuvent pas être atteintes. » Un problème qui a surtout vu le jour avec l’apparition des CDs, conduisant les ingénieurs à utiliser de plus en plus des techniques de compression diminuant la qualité du son : « Au bout d’un moment, le son est plat, sans vie et a moins d’impact émotionnel (…) Malheureusement, c’est ce que la pop et le rock font en général actuellement. » Heureusement, Shepherd pense que les artistes et ingénieurs réaliseront que cette course au bruit est « insensée ». Il met aussi en avant les niveaux sonores relativement bas de « Random Access Memories » de Daft Punk, qui prépareraient un nouvel album (DR8) et de Lazaretto de Jack White (DR 10), qui étaients des succès à la fois commerciaux et critiques : « Ils prouvent qu’ils n’ont pas besoin du bruit ». L’étude intégrale est à retrouver par ici !