Écrit par marinepn - Publié le 04 Mar 2022 à 11:00

Cats on Trees nous reviens avec l'excellent album Alie, sorti le 28 janvier dernier. 

Après deux albums réussis, Cats on Trees, duo qui fait la fierté de la pop française, nous revient avec Alie, un nouvel album poétique et intime qui, inévitablement, donne un tout nouveau souffle à sa collaboration. Pour Europe 2, Nina et Yoan ont pris le temps d’évoquer la création de ce nouveau chapitre tout en revenant sur dix huit ans de complicité musicale.

  • « Alie raconte des choses très intimes, c’est une révolution intérieure »

Il n’est pas toujours facile de livrer un album intime et personnel. Aller au plus profond pour mieux s’ouvrir au public, beaucoup n’osent pas le faire. Ce n’est pas le cas du duo qui n’a aucune retenu lorsqu’il s’agit de sentiments profonds : « c’est plus facile de partager quelque chose de vrai« , explique Nina. « On peut raconter plein d’histoires mais là, il y a une immédiateté, une spontanéité qui, au contraire, facilite l’échange et le favorise ». Et il faut dire que c’est dernières années, la spontanéité nous a cruellement manqué. Une pandémie et un confinement plus tard, le duo nous revient plus fort que jamais – comme si cet album lui avait redonné un nouveau souffle.

« On se voyait tout le temps, on travaillait en permanence en studio », raconte Yoan. « On a toujours des idées et puis, il y avait cette course à faire des chansons, à essayer de nouvelles idée… on s’est rendu compte que ça devenait étouffant. grâce au confinement, on a été isolé pour la première fois pour travailler, on a pu prendre du recul et se redécouvrir. Ca nous a permis plus d’introspection aussi. Quand on s’est retrouvé, j’étais tellement content d’enregistrer chez nous, j’avais hâte de la voir (Nina, ndlr) et puis, ces chansons nous tenaient tant à coeur (pour nous ce sont nos meilleurs chansons)… tout s’est fait de manière très douce. Très simple ».

Cats on Trees s’est donc retrouvé plus fort que jamais pour mieux nous offrir ce qui sera son plus beau disque. Mais alors, comment choisir les morceaux qui seront sur la version définitive ? Comment le duo, qui a sans cesse de nouvelles idées, parvient- il a faire un choix ?

« On ne se sépare jamais vraiment d’une chanson, on a du mal à faire ca. Rien n’est jamais définitif et c’est ce qui s’est passé avec Please Please Please. Ces chansons sont toutes très singulières et elles racontent toute quelques chose de différent. Chaque note, chaque arrangement, veut dire quelque chose. Sur beaucoup d’entre elles, il n’y a presque pas besoin de mot et c’était vraiment le but de créer des images avec les notes et la musique. Le choix, c’est le choix d’une histoire avec une narration, un début et une fin ».

Cet album, Cats on Trees a choisi de le porter avec Please Please Please, un morceau qui « a eu beaucoup de vies » : « Yoan avait trouvé l’idée du refrain », se souvient Nina. « C’est une chanson qui a eu beaucoup de couplets différents, on n’arrivait pas trouver le bon arrangement, on n’arrivait pas trouver une histoire. Le confinement est arrivé et on a eu envie de raconter quelque chose de fort avec cette mélodie puissante qu’est celle du refrain. Et tout ce que l’on vivait à ce moment là était tellement important qu’il fallait le raconter ». Ce premier single explore « la (re)découverte de quelqu’un avec qui tu vis tu depuis longtemps… dans la vie, tu ne vis pas avec les défaut de l’autre, tu les fuis. Tu n’es jamais chez toi, alors quand il y un conflit tu peux t’en aller au lieu de le régler. Mais là, on ne pouvait pas ». Quelles sont nos limites ? Quelles sont celles de l’autre ? Jusqu’où sommes nous prêts à accepter ? Ce sont toutes ces questions qui nous ont traversé l’esprit lors du confinement que le duo explore avec puissance.

« On y tenait énormément à ce refrain », ajoute Yoan. ‘C’était une évidence, on savait que c’était fort et on ne voulait pas le gâcher. Il faut du temps à certaines chansons et c’est pas grave, il faut accepter ».

  • « Il faut garder les imperfections, ça fait tout le charme »

Pour Alie, le duo a fait appel à la crème de la pop anglaise avec notamment Liam Howe (connu pour son travail avec Lana del Rey par exemple) ainsi que le mixeur Spike : « La pop anglaise, c’est la culte de l’imperfection, les fêlures, les fractures« , explique Nina. « Elles sont là, elles ne sont pas lissées… il y a quelque chose de plus chaud dans la pop anglaise. C’était chouette de travailler avec cette pointure (Liam Howe) qui te dit que l’accent n’est peut-être pas parfait mais que c’est hyper bien. Ca m’a réconciliée avec la peur de faire des erreurs ». De son côté, Yoan ajoute : « On était touché qu’ils acceptent de bosser avec nous, surtout lorsqu’on te dit « Je trouve que vous êtes les cardigans français ». Spike est l’un des trois plus grands mixeurs au monde et il a donné une dimension incroyable aux titres. La collaboration a été hyper simple : on était tous confinés, donc tous sur le même pied d’égalité. C’était hyper simple, hyper lumineux, vertueux ».

En plus d’explorer une intimité et d’unir la poésie française à la pop anglaise, Alie propose (pour la première fois dans la carrière du duo) trois morceaux en français : « Il faut avoir une plume« , explique Nina. « Il faut trouver la sienne en français. Le temps passé avec les enfants m’a permis de lire beaucoup d’histoires, c’est quelque chose qui me réconforte. J’aime bien les contes un peu sombres et je trouvais beaucoup de beauté dans la manière de décrire les sentiments et les émotions. Parfois c’est brutal et violent mais c’est décrit avec beaucoup de poésie et ça permet d’accepter le ressenti. Grâce à ça, une fenêtre s’est ouverte. La tendresse, je l’ai écrite comme un message pour mon enfant, je voulais lui raconter quelque chose. En regardant autour de toi, tu te rends compte que les parents qui transmettent l’amour, finalement, il n’y en a pas tant que ça… et les fêlures des gens se créent de cette façon. Je me suis rendue compte de ma chance et c’est ce que j’ai voulu transmettre. Quand j’ai écrit le texte pour mon fils, ma mère était là et c(est venu tout seul. Il y a quelques jours, mon fils m’a dit « à qui tu parles » ? Et je lui a! répondu « à toi ». Chaque chanson est comme ça ».

Avec une poésie parfaite et des mélodies fortes, Cats On Trees nous transporte ainsi dans son univers.

Alie, disponible depuis le 28 janvier dernier est de loin l’album le plus intime et le plus beau de Cats on Trees. Et la bonne nouvelle, c’est que le duo se lance dans une tournée pour mieux le défendre : rendez-vous à Paris le 17 mars prochain pour un concert exceptionnel à au Trianon*.

*Toutes les dates sont à retrouver ICI.