Aretha Franklin est décédée le 16 août dernier à l’âge de 76 ans mais elle laisse derrière elle un héritage considérable. Retour sur la carrière de la Reine de la Soul qui a marqué plusieurs générations.
Elle était plus qu’une voix, elle était LA voix. Aretha Franklin était la voix de la Soul, la voix qui a donné un tout nouveau sens au morceau Respect (signé Otis Redding) mais surtout, elle était la voix de toute la communauté afro-américaine qui, pendant, des siècles, a lutté pour se faire une place. Voix des femmes mais aussi de toute une génération, Aretha Franklin a autant marqué le monde de la musique que le monde tout court. Et c’est justement pour ces raisons que son décès a tant impacté.
A l’annonce de sa mort, c’est presque toute la communauté musicale qui s’est donnée pour mission de lui rendre hommage :Twitter, Instagram et autres réseaux sociaux ont été pendant des heures le théâtre d’une pluie d’hommages rendus par une pléiade d’artistes – toute génération confondue. Aretha Franklin peut se vanter d’avoir remporté près de 18 Grammy Awards. Son premier album, elle l’enregistre à 14 ans mais ne connaîra le succès (le véritable succès) que quelques années plus tard. En 1967, elle fait d’un titre d’Otis Redding un véritable hymne : Respect deviendra culte, devenant ainsi LE morceau qui illustre le plus l’esprit du Girl Power – et c’est encore le cas auourd’hui.
Si Respect est l’hymne féministe par excellence, il faut bien reconnaître que son interprète fut un modèle sans pareil pour toutes les femmes – et ce qu’elle soit artistes ou non. Par exemple, elle sera la première femme à faire son entrée au Rock ‘n’ Roll Hall of Fame (plus connu comme le panthéon américain du rock). Imaginez un peu : nous sommes aux Etats-Unis (en 1987) et pour la première fois une femme (noire, de surcroit) vient se placer aux côté des plus grands, devenant, à son tour, une légende. Si Aretha Franklin a toujours nié avoir voulu faire de Respect un morceau engagé, il faut bien se rendre à l’évidence : elle est devenue (peut-être malgré elle) un véritable symbole pour toutes les femmes cherchant l’égalité ou la reconnaissance de leurs droits.
Et en parlant de droits, Aretha Franklin était justement plus qu’investie dans les droits civiques. Elle accompagnera Martin Luther King en tournée, elle chantera lors de l’investiture du Président Barack Oabama en 2009. Autrement dit, elle jouera, à son échelle, un rôle aux côtés de deux hommes politiques noir-américains dont l’influence fut majeure aux Etats-Unis : « Elle nous a aidés à être plus connectés les uns aux autres, plus optimistes, plus humains », ont écrit les époux Obama. « Et parfois, elle nous a aidés à danser et à oublier tout le reste. », écriront les époux Obama.
Il parait que pour faire de la Soul, il faut avoir le coeur brisé et énormément de passion en soi. Aretha Franklin avait les deux. Elle était la Reine. Et pour reprendre les termes d’Elton John, « La Reine est morte, vive la Reine ».