Arcade Fire dévoile Everything Now, une oeuvre disco pop aux mélodies euphoriques et à la plume déprimée. Critique.
Les sorties d’albums du mois de juillet se concluent en fanfare, et plus précisément avec celle d’Arcade Fire, qui sort son cinquième album ce vendredi 28 juillet. Depuis la sortie de Reflektor en 2013, les canadiens ont changé de maison de disque mais aussi de sonorités. Le sextuor emmené par Win Butler nous a offert pendant une dizaine d’années des chansons mélancoliques superbement orchestrées mais en 2017, l’envie de faire danser se fait plus pressante. Quoi de mieux pour s’aider dans cette tâche que de s’offrir les services de Thomas Banglater à la production ? La moitié de Daft Punk est présent comme co-producteur, tout comme Markus Drave, Steve Mackey ( Pulp) et Geoff Barrow (Portishead). L’album a été enregistré entre La Nouvelle Orléans, Montréal et Paris. Au final, il ne sonne comme aucun autre de ses prédécesseurs, sans toutefois rompre avec l’esprit Arcade Fire.
Le premier single, Everything Now, avait désarçonné certains fans, étonnés par une chanson que l’on aurait dit sorti tout droit du répertoire d’Abba. Everything Now est bien un album à la croisée de la disco, de la pop et du funk, soit un joyeux bric à brac qui convient bien au groupe. Leurs chansons n’ont jamais été aussi euphoriques dans leurs mélodies, mais qu’on ne s’y trompe pas, côté paroles les canadiens ont toujours le cafard. C’est particulièrement le cas sur l’excellente Creature Comfort sur laquelle la voix de Régine Chassagne sonne comme une délicieuse ritournelle, mais dont les paroles brassent des thèmes tels que la triste quête de célébrité, le suicide et les souffrances en tout genre.
Avec Everything Now, Arcade Fire s’aliénera peut-être les fans de la première heure, mais pourtant le groupe ne fait que creuser le sillon dance entamé avec Reflektor. Conscient que critique et public les attendent au tournant, Arcade Fire a publié il y a quelques jours une fausse critique en demi teinte d’Everything Now. Pourtant ce dernier est tout sauf un album en demi teinte. C’est un bel objet pop, peut être plus consensuel que ce à quoi il nous avait habitué, mais pas moins intéressant. En live, comme on a pu les voir aux Vieilles Charrues, ces nouvelles chansons prennent une magnifique dimension et nous donne très envie de voir cet album quasi concept prendre vie en concert.