Pour Society, des collaborateurs de Daft Punk reviennent sur la séparation du duo.
Avec leur séparation, c’est tout une ère de la musique électro qui s’est envolée : il y a quelques mois, les Daft Punk ont choisi de prendre des chemins différents, laissant un héritage musical et artistique conséquent. Pour dire adieu aux fans qui les suivent depuis plus de vingt ans, les deux artistes ont choisi la sobriété, certes, mais surtout, ils ont tiré leur révérence avec toute la classe qu’on leur connaît : une courte vidéo – simple et efficace. Quelques semaines après le tsunami qui a ébranlé la sphère électro, le magazine Society nous offre les dessous de cette séparation. Au programme, quelques témoignages des proches collaborateurs de ceux qui ont révolutionné la musique.
« C’est pas les Simpson, ils ne sont pas toujours fourrés ensemble. Ce qui les lie, ce n’est plus une amitié, mais un esprit, ils partagent un territoire », explique ainsi Antoine Ressaussière. En 2014, les deux compères se retrouvent pour mieux assister à la prestigieuse cérémonie des Grammy Awards – où ils rafleront la mise avec Random Access Memories. Il n’en faudra pas plus pour que les Daft Punk soient demandés partout, par tout le monde. Or, ils déclinent tout : « Les mecs ne sont absolument pas vénaux. Ils pourraient être très riches mais la majorité de l’argent qu’ils ont, ils le dépensent dans leur musique ». Si le projet d’une tournée est vite abandonné faute de moyens techniques, les deux artistes se retrouvent dans un studio parisien : « Aucun enregistrement estampillé Daft Punk ne sort de là. Peut-être parce que l’un d’eux ne va pas bien. Guy-Manuel de Honem-Christo broie du noir dit-on, tout juste sorti de son divorce et fêlé de l’intérieur par une dépression », lit-on dans les colonnes de Society.
Nous sommes en 2018 et déjà, ça sent la fin. Thomas Bangalter se retire de « sa fonction de co-gérant de Daft Music » avant de signer un contrat de dissolution de la société Daft Arts. La fin est proche et lorsque Daft Punk fait appel à Warren Fu (qui a notamment réalisé les clips de I Feel It Coming et de Get Lucky) pour mieux soigner son départ, c’est un choc pour le vidéaste : « J’étais sous le choc, très triste, mais j’ai trouvé en même temps que ce concept [la vidéo « Epilogue, ndlr] était une jolie manière de rendre hommage à leur magie. L’idée était de montrer l’énergie entre les mains en or et en argent que représentaient la collaboration entre Thomas et Guy-Man ».
- « Ça arrive. Tout a une fin, ça a duré 28 ans », Guy-Man.
« Ils se posaient déjà des questions après les Grammy Awards : « Est-ce qu’on peut faire mieux que ça ? Est-ce qu’on ne devrait pas plutôt s’arrêter là ? » J’étais surpris et en même temps c’est normal : ils ont besoin de se surpasser, d’apporter quelque chose de nouveau, et ils avaient peut-être la sensation d’avoir déjà tout exploré dans le cadre du projet Daft Punk », atteste DJ Falcon. De son côté, Antoine Ressaussière ajoute : « Je pense que l’époque ne correspond plus aux Daft Punk. Franchement, ils ne vont pas faire un « Get Lucky 2 » qu’ils vont promouvoir sur Tik Tok en faisant des chorégraphies habillées en robot. Ce n’est pas sérieux. C’est une fin romantique d’un groupe romantique, dans une période qui l’est beaucoup moins. Ils ont eu le bon goût d’arrêter avant de faire des trucs qui les dérangent (…) J’ai vu que Laeticia Hallyday avait déclaré qu’elle aurait rêvé d’assister au dernier concert des Daft Punk. Il y aurait eu qui d’autre ? Macron, Sarkozy, Dechavanne, Nagui ? Impossible. C’est très bien que ça s’arrête comme ça ».
Après 28 ans de bons et loyaux services, les Daft Punk ont donc choisi de se retirer. Ils laissent un héritage considérable, une musique intemporelle et surtout, quelques générations inspirées.