Europe 2 couvre pour vous le Festival de Cannes 2019. Et la bonne nouvelle, c'est qu'on a pu échanger avec Jean Dujardin.
La quinzaine des réalisateurs a commencé hier avec Le Daim, le dernier film de Quentin Dupieux. Une comédie absurde dans laquelle Jean Dujardin souhaite échapper à sa vie et développe une obsession pour sa veste en daim. Nous avons pu rencontrer l’acteur pour mieux parler de ce personnage atypique.
- Jean Dujardin, comment décrivez-vous votre relation avec la veste en daim dans le film ?
C’est un prétexte ce daim. C’est surtout un mec qui se barre qui a une névrose énorme. Il choisit une veste en daim comme ça aurait pu être autre chose. On peut imaginer aisément qu’il a eu un manque à 15 ans et qu’il se l’est offert à 45 quoi. C’est un prétexte pour se parler, se dire des choses ce daim. C’est assez morbide. Mais ce n’est pas plombant, même si on sait que cet homme va irrémédiablement dans le mur. Grâce au second degré de Quentin (ndlr : Quentin Dupieux, le réalisateur), on ne tombe pas dans la terreur, le plombant.
- Vous aimez bien ce genre de personnages qui pètent un plomb, comme dans la série 10 % où vous incarnez un personnage qui n’arrive pas à se sortir d’un rôle ?
On me les propose en fait ! Je ne sais pas, je dois être attiré par leur solitude, leur connerie, leur marginalité, leur besoin de vivre autrement. Quand je recherche de la comédie je vais plutôt la chercher là-dedans, et pas dans les situations de comédies convenues, des problèmes de colocataires, de voisins, de frères, de sœurs, qui m’ennuient un peu plus.
- Vous avez accepté très rapidement la proposition de Quentin Dupieux pour le film, qu’est-ce qui vous a tant plu ?
C’est la possibilité de faire un truc nouveau, avant même de l’idée de faire un film c’était de partir cinq semaines avec Quentin Dupieux, un mec super libre qui m’offrirait encore de la liberté. C’est ce que je recherche toujours, parce que si je ne suis pas libre je m’ennuie, et si je m’ennuie ça se voit (rires) donc je ne vais pas les faire ces films-là.
Par Léna Couffin, à Cannes