Nous avons eu la chance de rencontrer Kiddy Smile lors de son passage à Europavox. Décryptage.
La première impression est troublante. Car Kiddy Smile est géant. Vêtu d’un ensemble en satin noir décoré de flammes assortis à ses cheveux multicolores, le jeune artiste se veut agréable. Même si il n’a pas beaucoup de temps, il enchaîne quelques interviews pour la presse locale et la télévision. Sa voix est douce. Presque inaudible. Lorsqu’on lui explique qu’on va lui faire une interview spéciale festival, il acquiesce sans broncher. Ses réponses, qu’il n’hésite pas à sortir du tac au tac, sont réfléchies et souvent drôles. Visiblement très bavard, Pierre-Édouard Hanffou de son vrai prénom, nous raconte sans vergogne quelques anecdotes croustillantes. Et après tout, on est là pour ça.
Il y a quasiment un an jour pour jour, ce « fils d’immigrés, noir et pédé » avait beaucoup fait parler de lui avec sa prestation à l’Élysée pour la Fête de la Musique. C’est d’ailleurs sous les ors de la République qu’il s’était affiché avec cette phrase provocatrice sur le t-shirt. Un buzz qui n’avait mis bien longtemps avant de faire le tour du web. Aujourd’hui, il est de tous les festivals. Et avec sa mise en scène rafraîchissante et son look osé, ce jeune porte-parole de la cause LGBTQIA+ attire les foules. Un constat qui fait plaisir à voir dans un contexte social où les discriminations sont de plus en plus fréquentes.
Danseur et amateur de voguing (une danse/défilé né à New York au sein de la communauté gay et transsexuelle dans les années 80 et reprise par Madonna plus tard), Kiddy Smile fait clairement le show. En habit de lumière avec micro néon et bouche immense accroché derrière lui, le gosse originaire des Yvelines a bien grandi. Tellement d’ailleurs qu’il était quasi impossible de le rater ce dimanche soir à Clermont-Ferrand.