L’association Agir contre la prostitution des enfants (ACPE) s’inquiète de plus en plus de la banalisation du sexe, notamment au collège. De nos jours, il deviendrait presque normal d’échanger un baiser contre un DVD, par exemple. Or, c’est tout le problème que cherche à résoudre l’association. Pour cela, quoi de mieux qu’un outil pédagogique pour aider les enseignants à aborder ce sujets délicat avec leurs élèves ? Aujourd’hui, entre 5000 et 8000 mineurs se prostitueraient, selon l’ACPE. Si ces chiffres font peur, l’association compte bien essayer de le réduire. Pour certains, ce seraient aux enseignants de mettre les enfants en garde tandis que pour d’autres, cette tâche revient aux parents. Seulement bien souvent, les parents ne savent pas comment aborder le sujet.
Voilà pourquoi un kit pédagogique semble être la meilleure chose à mettre en place : « Les enseignants, eux, ont l’éducation à la sexualité au programme. Avec notre kit pédagogique, nous leur donnons une sorte de mode d’emploi, de la maternelle au collège, pour aborder les abus et les violences sexuelles. D’après les retours de nos tests, notre kit passe très bien en maternelle, où l’on discute autour du thème “mon corps m’appartient” et est également très apprécié au collège, où l’on est plus explicite, avec des livres et des vidéos pédagogiques », confie Armelle Le Bigot Macaux, présidente de l’ACPE.
Souvent, le désir d’être « accepté » des autres pèse lourd dans les balance. Ainsi, « certaines filles trouvent normal de faire des fellations dans les toilettes ou d’être “prêtée” à des copains », avoue le Dr Gisèle George, pédopsychiatre. Difficile de refuser lorsque d’autres amies l’ont déjà fait. Ce qu’il faut donc, c’est redéfinir les limites et montrer aux enfants dès leur plus jeune âge ce qui ne se fait pas, ce qui ne devrait pas être considéré comme normal. Cette prévention permettrait aux jeunes les conséquences graves de ce genre d’acte comme la honte ou le repli sur soi. Si Rosen Hicher marche pour la pénalisation des clients de prostituées, l’ACPE, elle, compte bien lutter contre la prostitution des enfants.