Une interview avec le programmateur du festival La Nuit De l’Erdre

Depuis 15 ans, Olivier Tenailleau programme avec ses équipes chaque édition du festival La Nuit De l’Erdre qui se déroule à Nort-sur-Erdre en Loire-Atlantique (44). Pour Europe 2, il revient sur la prochaine édition de 2024 où l’on pourra croiser Zaho de Sagazan, Sean Paul, Sum 41 ou encore Paul Kalkbrenner.

Première question, quel est l’ADN du festival ?

Olivier Tenailleau : L’idée première, je pense, c’est l’éclectisme. Il doit y avoir des groupes et des artistes pour tous les goûts et donc des têtes d’affiche qui reflètent différents styles musicaux. On connaît aussi notre public, qui est très familial : on se situe dans un milieu rural donc on essaie d’être large musicalement. Depuis le début, on élabore des programmations qui sont populaires et grand public car elles fonctionnent avec notre cœur de cible. On évite donc les extrêmes comme le metal. Mais pour la première fois cette année, on a programmé de la techno. Et avec les artistes internationaux, on apporte justement cette originalité sur l’affiche.

Comment s’est construite la programmation de 2024 ? 

Cette année, on s’est un tout petit peu éloigné de l’ADN du festival. On a aussi fait le choix de miser sur des artistes plus indépendants et qui sont moins soutenus par les médias. Je pense à Marc Rebillet par exemple : pour nous, c’est un vrai pari. C’est un phénomène, mais il n’est pas soutenu par beaucoup de médias. Nous, on veut essayer de mélanger des artistes très grand public tout en allant chercher des pointures dans certains domaines. On veut jouer le pari de la rareté et en ayant plusieurs artistes qui se démarquent, la programmation finale sort aussi du lot. Je pense aussi à Paul Kalkbrenner, qui est un pape de l’électro, mais qui n’est pas dans les radars de notre public habituel. Idem pour Electric Callboy qui n’est pas encore grand public en France.

Comment vous choisissez justement ces artistes plus indépendants ?

Le premier critère, c’est le prix. Ce sont les budgets qui nous cadrent. Ensuite, ça dépend aussi de l’avancée de la programmation. Sur une soirée, si on sait qu’on a déjà plusieurs artistes de validés, on peut déjà savoir que la programmation fonctionne. Donc avec le reste du budget, je peux me permettre d’aller chercher des artistes plus pointus ou moins connus. Dès qu’on a fait des paris, on a été gagnants. Donc on a moins peur d’oser. En 2023, on a pris des risques en programmant Phoenix et Folas en têtes d’affiche par exemple, et la soirée a été complète. Donc là, on s’est dit que notre public était prêt à ce qu’on ouvre un peu plus les vannes.

Vous avez réussi à gagner la confiance du public, c’est ça ?

Oui, mais il faut néanmoins faire attention à ne pas s’égarer. On échange beaucoup avec d’autres confrères car ça arrive parfois que certains paris ne soient pas payants…

Quels sont les artistes immanquables de la prochaine édition ? 

Il y en a beaucoup ! Ceux qui aiment l’électro et les performances, il faut aller voir Marc Rebillet. Damien Saez, il est rare en tournée et il peut être bluffant sur scène. Gossip je suis content qu’ils viennent jouer ici. Electric Callboy a été ma découverte de l’année donc j’ai insisté pour qu’ils soient là, et je sais que le public va en prendre plein la tronche.

La journée du samedi, on va enchaîner dans tous les sens. Niveau billetterie, on est complet depuis longtemps. Dionysos sur scène, ils sont super efficaces, Caravan Palace sont top, Gossip ont une bonne réputation, Julien Granel saute partout, Jain est très élégante et Sean Paul qui arrive avec ses tubes en pagaille en featuring avec les plus grosses stars mondiales… Cette soirée-là devrait bien marcher.

L’édition 2024 de La Nuit de l’Erdre aura lieu du 4 au 7 juillet. Plus d’infos par ici.

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