Au programme notamment cette année : la venue de Zaho de Sagazan en tant que marraine, mais aussi Phoenix, Macklemore, Santa, Julien Granel ou encore les Toulousains psyché de Slift. En attendant la venue d’Europe 2 sur place pour des contenus exclusifs, parole au patron du V and B Fest’.
Comment se passe l’organisation de cette quatrième édition ? Quelle est la température ?
Le mot clef de cette édition, c’est consolidation. Et comme tous nos confrères, l’organisation des Jeux olympiques nous impacte pas mal. Techniquement, on est obligé de ne pas faire trop de folies pour rester dans les clous.
Comment les Jeux olympiques impactent-ils un festival situé à 300 kilomètres de Paris ?
Sur la disponibilité du matériel, premièrement. Les ressources humaines, aussi. Par exemple, les forces de l’ordre sur le département de la Mayenne seront réduites de moitié sur cette période. On doit donc compenser avec des agences privées de sécurité, elles-mêmes fortement sollicitées sur Paris et clairement, on constate une énorme inflation des tarifs.
« En 2023, on était complet 2 mois avant avec près de 120 000 personnes sur site ».
En tant que directeur et programmateur du festival, qu’est-ce que cela change pour toi, artistiquement ?
Ca n’a pas d’impact sur la programmation, hormis les problèmes classiques comme l’inflation des cachets d’artistes.
Le choix de Zaho de Sagazan comme marraine du tremplin 2024, c’est venu d’où ?
Ca remonte en fait à l’année dernière, où je souhaitais déjà la faire venir au V&B. Depuis, elle a littéralement explosé et au regard de son parcours, c’était logique d’offrir quelque chose d’original, avec notamment un échange avec le futur groupe lauréat de notre tremplin annuel. Ca me semblait cohérent.
Puisqu’on parle de cohérence : comment arrives-tu à faire un lien artistique entre tous les artistes programmés cette année, d’Obispo à Santa en passant par MC Solaar et The Hives, Slimane et Slift ?
Déjà, c’est un choix de diversité que j’ai fait dès le début du festival. Dans un magasin, on retrouve toujours une population hyper différente. C’est comme aller au bar avec des potes : personne ne consomme la même chose. C’est pareil pour la musique ! Je me souviens d’avoir assisté à une édition des Eurockéennes à Belfort, où j’étais passé de Mass Hysteria à Angèle, moi j’adore ça !
Le bilan de l’édition 2023, il est comment ?
Hyper bon ! On était à l’équilibre financièrement, tout s’est bien passé sur les 3 jours du festival, on était complet 2 mois avant… avec près de 120 000 personnes sur site. C’est un gros chiffre, mais on a la chance de disposer d’un lieu capable d’accueillir encore plus de monde, avec encore plus de confort. L’un de nos exemples pour ça, c’est le Hellfest. Avec un gros objectif RSE pour encore plus réduire notre bilan carbone. Un festival, c’est très énergivore et on dispose d’une personne à temps plein pour travailler là-dessus.
Tu évoques le bilan carbone : vous programmez une majorité d’artistes français sur cette édition 2024. Volonté de réduire les déplacements (et donc limiter la pollution), ou simple hasard ?
Pur hasard. Mais là aussi on essaie d’être responsable ; on a par exemple refusé certains artistes français dont la venue était conditionnée au fait de venir en jet [privé, Ndr]. C’est beaucoup plus compliqué quand tu programmes des groupes internationaux, et même si aucun festival ne sera jamais parfait de ce point de vue, tentons d’être respectueux de l’environnement. Cette année, on aura par exemple des contenants réutilisables sur toute la partie « village » accessible gratuitement à 30 000 personnes.
Ta petite fierté en tant que programmateur cette année, c’est qui ?
C’est certainement Imminence, un groupe suédois de metal avec un lead au chant et au violon que j’adore. Si dans un futur proche je pouvais programmer plus de musique classique, je serais très heureux ! C’est agréable de pouvoir proposer une affiche aussi riche et diversifiée, je pense notamment à Obispo dont on parlait, et qui très attendu sur le festival cette année. Et les annonces de programmation ne sont pas finies !
Pour toutes les infos sur le V and B Fest’, du 23 au 25 aout à Château-sur-Gontier-sur-Mayenne, c’est sur le site officiel. Credit photo Une : Julien Carpier.