Shonda Rhimes revient sur l'affaire Anna Sorokin/Delvey.
Les histoires d’escrocs ont la côte sur Netflix ces derniers temps ! Après L’arnaqueur de Tinder, dont l’histoire a fait la une des médias du monde entier, c’est au tour de Inventing Anna, programme imaginé par Shonda Rhimes (Grey’s Anatomy, Scandal, Private Practice…) de battre des records sur la plateforme de vidéos à la demande. En effet, si l’on en croit ses nouveaux procédés pour calculer les audiences, le géant américain confirme que le programme est devenu la série en langue anglaise qui a cumulé le plus d’heures de visionnage en une semaine avec 196 millions d’heures enregistrées entre le lundi 14 et le dimanche 20 février. Un véritable succès pour la série portée par Julia Garner qui raconte l’histoire vraie de Anna Sorokin, jeune femme issue de la classe moyenne qui s’est fait passer pour une riche héritière allemande dans le but d’arnaquer la bourgeoisie new-yorkaise. Un style de vie qui, avant de l’entrainer en prison où elle a purgé sa peine jusqu’en 2021, lui a permis de vivre une vie de milliardaire pendant des années.
Si les dix épisodes de la mini-série précisent que le récit raconté aux spectateurs est une « histoire vraie, sauf pour les parties inventées », le destin de cette jeune fille d’origine modeste devenue un membre de l’élite new-yorkaise fascine. Obsédé par l’idée de créer sa fondation dans l’un des plus beaux buildings de la ville, l’imposteur va finalement arriver au bout de ses manigances et se retrouver sans la moindre ressource. Inventing Anna nous dévoile les dessous de ces années de faste durant lesquelles celle qui se fait appeler Anna Delvey va réussir à berner aussi bien des fêtards fortunés que des pointures de la finance. Un récit plutôt passionnant mais aussi extrêmement alarmant sur l’impacte que peuvent avoir les réseaux sociaux et la mise en avant d’une vie littéralement « inventée » aux yeux du public. Derrière les sacs de luxe, les suites dans les plus beaux palaces de Marrakech et les vols en jet privé se cachaient en réalité le mensonge, le vol et la manipulation. Un double visage extrêmement perturbant qui nous tend aussi bien à détester l’héroïne qu’à l’admirer.
« Je pense que promouvoir tout ce récit et célébrer une criminelle sociopathe, narcissique et avérée est une erreur. Ayant été aux premières loges du cirque d’Anna pendant bien trop longtemps, j’ai étudié la façon dont une escroquerie fonctionne plus que quiconque n’a besoin de le faire. Vous regardez le spectacle, mais vous ne faites pas attention à ce qui est promu. » précisait récemment Rachel Williams, l’une de ses victimes, à propos de la série. Un point de vue que ne semble pas partager Anna Sorokin, qui aurait touché pas moins de 320 000 dollars pour vendre ses droits d’auteur à Netflix. Une somme qui aurait toutefois servi, en partie, à rembourser les personnes qu’elle a arnaqué au cours de ces années de service. Actuellement emprisonnée pour non respect de son visa, la jeune femme pourrait être extrader en Allemagne dans les jours qui viennent. En attendant, miss Sorokin crierait haut et fort qu’elle travaille sur un projet lui permettant de raconter elle-même l’histoire de sa vie. Délire ou réalité, personne ne saurait le dire…