« The One When We All Lost a Friend »
Lorsque je mourrai, je sais que les gens parleront de Friends, Friends, Friends » – Matthew Perry.
Si tu as l’impression d’avoir perdu un ami, si tu as l’impression que ce 29 octobre 2023 restera l’une des journées les plus tristes de l’Histoire de la pop culture , c’est probablement parce que comme toute une génération, tu as grandi avec Friends. Il y a ceux qui sont aussi maniaques que Monica, ceux qui ont une relation toxique avec le shopping comme Rachel. Il y a ceux qui, comme Joey, ont compris il y a longtemps que rien (vraiment rien) ne valait une pizza, ceux qui, malgré eux, connaissent toutes les races de dinosaures- à force d’avoir entendu Ross les citer. Il y a ceux qui, comme Phoebe ont toujours été ailleurs. Et puis, il y a ceux qui, comme Chandler, préfèrent sortir la bonne blague, au bon moment.
Si tu as lu « Friends, mes amours et cette chose terrible » de Matthew Perry, alors tu sais que la vie de l’acteur a été aussi tumultueuse que difficile. Tu sais aussi que ses addictions, après lui avoir couté près de neuf millions de dollars, lui auront probablement couté la vie. Mais, si tu l’as lu, tu sais aussi que Friends lui a collé à la peau. La série qui, pour nous fut une bénédiction, fut peut-être la malédiction de celui qui, pendant des années aura été ce qui se rapproche le plus d’un pote. Parce que c’était ça, le secret de Chandler- que tu le veuilles ou non, tu finiras par te reconnaître en lui : « Bonjour je m’appelle Chandler et je fais de l’humour chaque fois que je suis mal à l’aise » – ose me dire que tu n’as pas utilisé ce mécanisme, ne serait- ce qu’une fois dans ta vie. J’attends.
Le truc avec Chandler, c’est qu’il nous aura plus appris en dix saisons de sitcom qu’en dix ans d’études. Chandler nous a appris que c’était okay de reste enfermé dans le noir en écoutant Lionel Richie en boucle (ou Adele, Lana Del Rey, Taylor Swift – ou n’importe quelle popstar que ton coeur brisé a choisi d’idolâtrer). Chandler nous a appris à manier le sarcasme avant que le mot n’entre même dans notre vocabulaire.
« Je ne suis pas très doué pour les conseils. Est-ce qu’un commentaire sarcastique peut t’intéresser ? ».
Chandler, dont le métier restera à jamais un mystère, qui peut visiblement dormir les yeux ouverts. Chandler qui a tendance à parler sans arrêt tant que personne ne l’arrête, qui, malgré lui, a démonté tous les clichés de masculinité toxique avant l’heure. Chandler, « socially awkward », nous aura appris que la vie d’adulte, ce n’est pas que d’aller acheter des fringues ou de savoir faire cuire des pâtes sans les cramer. Chandler est et restera le personnage qui, même derrière un écran savait être réconfortant.
Si Matthew Perry laisse derrière lui tout un héritage de la pop culture, si son personnage restera l’un des mieux écrit de l’histoire de la télévision, il ne laisse pas simplement quelques bonnes punchlines et des fans orphelins. En fait, Perry laisse une vie dédiée à ceux qui, comme lui, essaient -ou ont essayé- de se sortir des addictions – avec la Perry House : « Quand je mourrai », a notamment déclaré l’acteur, « aussi loin que mes accomplissements iront, ce serait sympa si Friends se plaçait loin derrière de ce j’ai fait pour essayer d’aider les autres. Ca n’arrivera pas mais, ce serait sympa ».
Il y a ceux qui disent que Matthew était Chandler ; que Chandler était Matthew. On a perdu celui qui, pendant presque 30 ans a prêté ses traits au roi des millennials.
Aujourd’hui, le roi est parti. Vive le roi.
Et merci.