Bienvenue Chez Clément – Afterwork Europe 2 : 11 septembre, 13 novembre… pourquoi se souvient-on de ce l’on faisait ces jours-là ?

Selon une enquête du Crédoc, près de 97% de la population a créé ce que l’on appelle un « souvenir flash ». 

Les 11 septembre et 13 novembre ont marqué par leur violences. Nombreux sont ceux qui se souviennent précisément de ce qu’ils faisaient le jour où les tours jumelles de New York ont été attaquées, de la même façon qu’il est ne faut pas longtemps à de nombreux français pour se souvenir exactement d’où ls étaient lors des attentats du 13 novembre. Mais, pourquoi ? Pourquoi se souvient-on aussi clairement ? « C’est ce qu’on appelle un souvenir flash, ou flashbulb memory en anglais, issu d’une vieille métaphore comme quoi notre mémoire prendrait des photos à la manière d’un appareil”, a expliqué le neuropsychologue Francis Eustache* à The Huff Post.

De son côté, Denis Peschanski* (historien), ajoute : « La grande particularité de ce phénomène, c’est qu’on est dans une condition parfaite pour encoder un souvenir, car toute l’attention est focalisée sur ce qu’il se passe ». Il décrit : « Quand on enregistre un souvenir, on mémorise le contexte: quand, où, comment cela se passe, qui vous le dit, ce que vous faisiez à ce moment, même si c’était dérisoire. Exceptionnellement, vous allez ainsi mémoriser vos mains en train d’éplucher une pomme de terre si c’est ce que vous faisiez à ce moment-là ».

« Lorsqu’on évoque un souvenir, on part en général du contexte pour qu’il survienne”, explique Eustache. C’est en retrouvant dans quelles circonstances on a appris les attentats qu’on peut ensuite raconter “notre” 13-Novembre ou “notre” 11-Septembre. “Les souvenirs flash ont un rôle pour la création de la mémoire collective. Par l’échange, on maintient l’émotion – acceptable, mais suffisamment forte – qui participe à la cohésion sociale. On a tous vécu cela, on a été confrontés à ça”.

Six ans plus tard, le procès des attentats du 13 novembre vient de s’ouvrir .

*Francis Eustache et Denis Peschanski font partie du Conseil Scientifique de l’Observatoire B2V des Mémoires.

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