Alors que Stranger Things est la dernière série Netflix en date à faire beaucoup beaucoup parler d’elle, vendredi dernier sortait dans une relative discrétion, Easy. Une dramédie sous forme d’anthologie, au casting 4 étoiles, et dont le seul point commun entre chaque épisode est qu’il se passe à Chicago. Le pitch n’a rien de spectaculaire, sur huit épisodes on suit une quinzaine de personnages pris dans les affres de la vie : de la sexualité à la maternité en passant par l’art, l’adultère, la rupture ou encore le véganisme, chaque épisode met en scène une courte tranche de vie. Pas aussi réussie que la merveilleuse Master of None signée Aziz Ansari, Easy est plus inégale, parfois un peu décevante mais toujours touchante . Oscillant entre des moments comiques et d’autres plus dramatiques, la série de Joe Swanberg laisse un goût doux amer une fois qu’on l’a finie. Cela en fait une série parfaite à binge watcher, sous la couette, un dimanche gris d’automne !
Les personnages ne faisant que s’entrecroiser d’un épisode à l’autre, Easy est aussi une série que chacun peut regarder à son rythme. Pas besoin de s’enfermer pour dévorer les huit épisodes car il n’y a pas de suspens ni de spoiler en vue. Chaque histoire est résolue en l’espace de trente minutes, à l’exception de la storyline sur les deux frères qui montent une microbrasserie clandestine qui court sur deux épisodes. Malgré sa pléiade de stars (Emily Ratajkowski, Orlando Bloom, Dave Franco, Malin Akerman) et autres acteurs en vue du petit écran ( Aya Cash, Jake Johnson, Hannibal Buress, Kiersey Clemons), Easy séduit parce qu’elle met en scène des personnages et des situations qui nous ressemblent. Humain, trop humain songe-t-on devant cette série où un personnage ment à un autre sur ces centres d’intérêt pour lui plaire ou encore quand un couple qui n’a pas connu Tinder s’émerveille devant les opportunités offertes par l’application de dating.
En confrontant les personnages à des situations terriblement banales Joe Swanberg offre un point de vue amusé, parfois un brin moqueur, mais sans jamais être condescendant. Jacqueline Toboni ( Jo la vegan dans Easy) a par ailleurs raconté en interview que le réalisateur a incorporé ça et là de « vrais » moments du réel dans la série. Des méthodes qui rappellent celles du mouvement mumblecore auquel le réalisateur appartient (il a ainsi régulièrement travaillé avec la star du genre, Greta Gerwig). Easy est donc une oeuvre gentiment bavarde qui détonne au milieu des séries Netflix qui ont souvent un caractère spectaculaire ou addictif. C’est une petite série facile et légère à regarder mais dont les sujets pourraient bien vous trotter dans la tête plus longtemps que prévu…