Fear The Walking Dead : Épisode 1, notre récap et critique

Fear The Walking Dead a débuté ce soir aux États-Unis et en simultané en France. Voici notre récap et notre critique de ce premier épisode.

Le pilote de Fear The Walking Dead a été diffusé ce soir. La série événement de la rentrée fait ses débuts sur la chaîne AMC et en simultané en France sur Canal+ Séries. La rédac de europe2.fr a ouvert l’oeil à 3h25 pour la suivre et vous donner son avis sur le premier épisode de la série dérivée de The Walking Dead. Et puisque les showrunners ont répété à longueur d’interviews que la série est différente de son ainée, nous allons juger ce pilote sans le comparer à The Walking Dead. Les trois premières minutes de l’épisode 1 de Fear The Walking Dead étaient connues. Le show s’ouvre sur un jeune homme, se réveillant dans une église désaffectée. À son réveil, il recherche une certaine Gloria. En parcourant les pièces de l’église, il tombe sur un cadavre. Recherchant de plus belle son amie, il la découvre, les yeux révulsés en train de dévorer le visage d’un homme. Pris de panique, il sort de l’église, offre un premier ralenti dispensable, et se fait renverser par une voiture. Une nouvelle séquence s’ouvre sur une famille, la sienne, au petit matin. Scène classique d’une famille américaine moyenne : les tartines se tartinent, la jeune fille se coiffe et la mère entre sans frapper dans la salle de bain. Un coup de fil survient et le plan sur le regard de la mère fait comprendre que c’est un appel à la fois qu’elle redoute mais aussi qu’elle attend. Elle se rend à l’hôpital pour voir son fils dont elle n’a aucun doute sur sa consommation d’héroïne. Les premiers traits se dessinent très rapidement et (trop) facilement : Madison, la mère avec une forte personnalité, Nick, le fils junkie arrogant, Alicia, la jeune soeur effacée et collée à son téléphone et Travis, le brave beau père non accepté par ses beaux enfants. Ce que le fils dit avoir vu dans l’église passe à la trappe.

Dans la scène suivante, l’ex femme et le fils de Travis sont à l’autre bout du fil. Le fils ne veut pas passer le week-end avec son père et sa belle famille comme prévue, sa mère insiste. « On est censé former une famille, tous ensemble » déclare le père, posant les bases de la série : les relations au sein d’une famille recomposée. Les créateurs ont prévenu, c’est sur cela qu’insistera Fear The Walking Dead. Alors que Travis reste avec Nick à l’hôpital, Madison va au lycée, où elle travaille, avec Alicia, sa fille. La scène en voiture est un classique de la relation mère-fille. La mère tente d’amorcer une discussion avec sa fille qui préfère la musique dans ses écouteurs. S’il s’agit d’une scène largement vue dans les fictions, la conversation sur les addictions du frère la dynamise. Nous pénétrons ensuite dans le lycée où travaille Madison et une nouvelle fois, l’instinct maternel du personnage est mis en avant lorsqu’elle empêche un étudiant de se faire attraper avec un couteau en poche. Elle préfèrera s’entretenir avec lui (l’image du lycéen looser est évidemment respectée : enrobé, dos courbé et acnée) et savoir pourquoi il transporte une arme à l’école. Lorsqu’elle le menace de l’expulser, il annonce « Non, nous sommes en sécurité en groupe » et continue les messages cryptés au sujet d’un certain microbe. Madison lui répond sans sourciller que les autorités préviendraient s’il y avait un danger, prouvant la confiance qu’elle a en l’État et les institutions, étant elle-même conseillère d’éducation. Un enjeu de la série se joue ; les créateurs ayant expliqué que Fear The Walking Dead est un drame sur la désinformation.

Alicia rejoint son petit ami et sèche les cours, l’image de la parfaite adolescente s’égratigne. Dans la scène suivante, Nick se réveille à l’hôpital et discute avec Travis de ce qu’il a vu avant de se faire renverser. Le jeune homme retrace les moments qui ont précédé son réveil dans l’église : l’achat de la drogue et la prise. Il parle alors de Gloria, la jeune femme qui dévorait le visage des morts. Et Travis de répondre qu’il croit avoir vu ça à cause de sa consommation de drogue. Un classique du cinéma et des séries : celui qui détient la vérité ne peut être cru puisqu’il a l’habitude de mentir et n’est pas fiable. Le soir venu, Travis s’introduira dans l’église pour vérifier ce qu’il s’est passé dans ce squat de junkies. Madison, elle, ira rendre visite à son fils, endormi à l’hôpital. Après un grincement de plancher, Travis tombe sur un jeune homme halluciné qui répète sans cesse « Ne me tue pas » avant de s’enfuir. Il continue son exploration de l’église. Un lieu saint abandonné, devenu lieu de pêchés, où la croix est désaxée ; l’image est forte. Travis finira par trébucher et tomber dans une mare de sang et chair, appartenant aux cadavres.

Le lendemain, il retrouve sa femme à l’hôpital, endormie au chevet de son fils. Alicia, la soeur, reste avec son frère et leur premier échange se fait. Très proches, ils discutent de leur beau-père, de leur relation, et de l’étiquette de chacun : le fils looser et la jeune fille parfaite. Il lui fait la promesse, certainement faite de nombreuses fois, d’arrêter la drogue. Ensuite, Travis discute avec Madison et explique ce qu’il a vu dans l’église, mais elle continue de ne pas y croire. Là encore, la conversation est ramenée aux relations familiales et aux difficultés de cette famille recomposée. Puisque Travis est le seul à croire Nick, la possibilité d’une connivence entre les deux se dessine. Une scène dispensable et classique vient ensuite : un cours de classe dans lequel Travis, professeur émérite et drôle, aborde la dualité entre l’homme et la nature. Des grosses ficelles et des indices assez grossiers. Retour à l’hôpital, Nick, dont les mains ont été attachées au lit par mesure de sécurité, convainc l’infirmière de défaire un lien pour qu’il puisse faire ses besoins. À ce moment là, son compagnon de chambre fait un arrêt cardiaque et est transporté en dehors de la pièce, laissant la possibilité au jeune homme de s’enfuir.

Arrivés à l’hôpital, Nick et Madison font face à un personnel hospitalier dépassé et qui leur conseille d’appeler la police pour retrouver leur fils. Madison décide alors de se faire conduire dans l’église par Travis, « Là où tout a commencé ». Dans une discussion, la culpabilité de la mère se fait ressentir, expliquant que l’addiction « est dans les gènes ». Elle s’émeut ensuite sur un couchage installé sur le sol où dormait son fils : elle y trouve un livre lui appartenant et de la drogue, cachée dans les pages. Ils repartent ensuite à la recherche de Nick et vont à la rencontre d’un ami à lui, Calvin, qui dit ne pas l’avoir vu depuis un moment. Après avoir acheté un téléphone fonctionnant avec une carte prépayée, Nick est parti trouver refuge sous un pont, comme la ville de Los Angeles en compte beaucoup. Le soir venu, pris dans un embouteillage, le couple voit des hélicoptères survoler la ville et un message de sécurité tourner en boucle : « Pour votre sécurité restez dans votre voiture. » Le lendemain, le couple se retrouve avec des collègues au lycée et tous regardent une vidéo diffusée sur le net dans laquelle on voit un mort attaquer du personnel médical qui lui est venu en aide lors de ce qui semble être un accident de la route. Travis fait le parallèle avec ce qu’a vu Nick, quand les autres parlent de virus et d’eau empoisonnée. La vidéo tourne sur les téléphones, dont celui d’Alicia, sans nouvelles de son petit ami. Nick de son coté erre dans la ville et tente de joindre un ami à lui afin de savoir ce qu’il s’est passé dans l’église. Le lycée annonce que l’établissement fermera ses portes l’après midi.

Une agitation s’installe alors. Les étudiants quittent le lycée, la police encadre les lieux, les hélicoptères survolent toujours la ville. Nick retrouve Calvin dans un restaurant -l’ami qu’il avait joint par téléphone- qui lui demande si quelqu’un sait qu’il est en réalité un dealer de drogue. Nick craque et lui parle de ce qu’il a vu dans l’église et de Gloria qui a tué des personnes avant de les dévorer. Nick et Calvin vont alors près de la rivière de la ville et Nick, apercevant que Calvin porte une arme, panique et attaque son ami. Dans la rixe, il le tue. Il appelle alors son beau-père, qui vient accompagné de sa mère. Nick leur avoue avoir tué son dealer et il les conduit sur les lieux du meurtre. Mais évidemment, si la voiture est là, le corps de Calvin ne l’est plus. Nick est une nouvelle fois celui que sa famille ne peut croire. Pourtant, en faisant marche arrière, les trois tombent sur Calvin. Alors que les parents stoppent la voiture et lui portent secours, le dealer, l’air hagard, la démarche incertaine et les yeux révulsés, les attaque. Nick prend le volant et renverse Calvin à plusieurs reprises. Le visage arraché et les membres disloqués, celui-ci est toujours vivant. « C’est quoi ce bordel ? » demande Madison. « J’en ai aucune idée » répond Travis. L’épisode se termine sur cette interrogation vaseuse et un plan de la ville.

Ce premier épisode pose les bases d’un bon drame familial, sans sortir des sentiers battus. Les personnages sont assez caricaturaux, principalement ceux des deux adolescents, mais ils sont ainsi plus faciles d’accès. L’aspect fantastique induit par l’étiquette zombie de The Walking Dead n’est pour l’instant pas présente, puisque la drogue semble être la raison de ce « virus ». Si la série n’est pas addictive dès son pilote, les créateurs ont su donner assez au spectateur pour le convaincre de revenir la semaine suivante. La série dépassera-t-elle le simple divertissement pour devenir un drame familial avec de l’épaisseur et en filigrane une satire de la société ultra-connectée ? Pas sûr.

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