étape 1 – Le déni
En moins de cinq ans, les tortures, combats et autres scènes sanglantes m’ont traumatisée sans même que je n’ai eu à regarder une seule minute d’un épisode. Mon niveau maximum de suspense s’arrête à un épisode de Julie Lescaut alors très franchement, regarder la série la plus sanglante et trash de notre génération, ce n’était pas dans mes plans. La nuit, j’aspire à dormir, pas à faire des cauchemars (et puis, entre nous, la saison 5 de Petit Poney est vraiment bien). Bref, j’avais toujours dit que jamais je ne regarderais, provoquant les foudres de mon entourage : « c’est pas possible », « t’as raté ta vie, clairement » ou encore « je ne te parlerai même pas » ont été mes lots quotidiens pendant cinq longues années. Et le pire dans l’histoire, c’est que j’étais fière de moi : ne pas regarder Game of Thrones, c’est comme être une outsider et ça donne un minimum d’originalité même si, clairement, cela ruine la plupart de mes relations sociales.
étape 2 – le chantage
Et puis un jour, on m’a posé le dilemme « de la mort qui tue », comme dirait un enfant de cinq ans : « A choisir, tu regarderais The Walking Dead ou Game of Thrones ? » Comment dire… aucun des deux ? Entre les zombies et la torture, je choisis les poneys magiques, désolée. Mais à force de chantage affectif et de persévérance, on m’a convaincue (si jamais vous cherchez à convaincre quelqu’un de n’importe quoi, pensez à user de Gifs illustrant des chatons. Croyez-moi, ça marche à tous les coups, malheureusement). Bref, je me souviendrai du lundi 1er juin comme du jour où j’ai enfin regardé un épisode de Game Of Thrones (1er juin, 1er épisode, 1ere saison : coincidence ? Je ne crois pas.).
étape 3 – Winter is coming
Avant que vous ne me posiez la question, je ne me sens pas différente. Ma vie n’a pas changé, je vous rassure. Enfin presque : « Comment ai-je pu vivre sans dose quotidienne de Jon Snow ? » fut la seule chose qui me soit venue à l’esprit après le premier épisode. Si je n’avais pas un minimum de dignité, je le mettrais en fond d’écran de téléphone. Mais bon, il ne faut pas pousser. Regarder un épisode d’une heure quand on est une poule mouillée dans mon genre se résume à ça : 30 minutes cachée sous les draps, 10 minutes de courage et 20 minutes de stress incontrôlé : « il va se passer un truc, je sens qu’il va se passer un truc », me répétais-je. Et puis, pouf : décapitation.
étape 4 – « le recap d’un esprit torturé » (je suis tout à fait normale, en passant).
Bilan de ce premier épisode. Par quoi commencer ? Les zombies dans la neige et le carnage du début ? Ou le sacrifice devant un enfant de 10 ans (qui d’ailleurs l’a mieux supporté que moi, je précise) ? Quand les Stark ont voulu tuer les loups, j’étais à deux doigts de pleurer mais je me suis reprise : le pire était à venir, Winter is Coming, comme ils disent (ça, on l’aura compris. Mettez des moufles les gars, ça ira mieux). Quand le frère de Daenerys a clairement annoncé à sa « Sweet Sister » adorée qu’il laisserait 40 000 hommes et chevaux lui passer dessus pour un trône, l’envie de le broyer à main nue m’a traversé l’esprit. Et là, j’ai compris qu’il n’y aurait pas de retour en arrière : Bienvenue dans le monde joyeux et amical de Game of Thrones, là où les blonds peroxydés ont un ego sur-dimensionné et où les hivers durent NEUF ANS, normal. Quand est venu le moment de fêter le mariage de la jeune Daenerys, les hommes de Khal Drogo m’ont rappelé des danseurs de haka (il faut bien rire un peu). Et enfin, les Lannister ont explosé tous les records : déjà, Jaime Lannister est le sosie du Prince Charmant de Shrek 2, ce qui est légèrement perturbant et lui retire toute crédibilité. Sans parler de sa ressemblance avec Laurent Delahousse qui ruine clairement mon journal de 20h du samedi soir. Mais le pire, le pire du pire, c’est que Jaime couche avec sa soeur (Really ?). Et puis, il pousse Bran : ON NE TUE PAS UN ENFANT DE DIX ANS, you bastard. Même si, au final, c’est un fail.
étape 5 – le cauchemar
Ce soir, l’épisode 9 de la saison 5 sera diffusé sur HBO et pour moi, lundi matin va être un cauchemar : Spoilers, bonjour ! A partir de là, deux solutions : je m’enferme chez moi ou m’offre un casque anti-bruit. Je n’ai pas encore décidé. Sur ce, pardonnez-moi, il me reste une saison à terminer. Ah, et si vous faites une overdose de Jon Snow après avoir lu cet article, c’est normal. Et le pire, c’est que je ne suis même pas désolée.