Il y a 10 ans était diffusée pour la première fois sur les écrans américains Grey’s Anatomy, aujourd’hui renouvelée pour une nouvelle saison, série aux airs d’une autre déjà culte dans le monde, Urgences. Mettant en scène des personnages encore inconnus du grand public, on y retrouvait des médecins dans leur quotidien. On se promène entre histoires d’amour semées d’embûches, destins tragiques, scènes de sexe à foison, morts de patients et de personnages principaux, le tout, sur un fond musical minutieusement choisi pour faire verser un maximum de larmes. Mais, cela laisse place à une interrogation : comment est-ce possible d’être toujours fidèle au poste après autant de drames, autant d’histoires épuisées, autant de péripéties ? On vous répond !
Tout d’abord, la série permet à Monsieur Tout le Monde d’endosser le rôle de médecin. Pendant 45 minutes à chaque épisode, nous nous infiltrons au sein du mythique Seattle Grace Hospital. Entre bloc opératoire et spécialités médicales, on passe de la cardiologie à la chirurgie réparatrice et tout ça, sans aucun diplôme et sans bouger de notre chaise. La force de Grey’s Anatomy réside probablement majoritairement dans son réalisme, grâce à un scénario travaillé et des acteurs minutieusement choisis. Car oui, la production n’a pas voulu d’acteurs en vogue : la plupart des personnages étaient inconnus du grand public. De ce fait, ils n’ont été ni comparés ni associés à aucun autre de leurs rôles précédents. Cela a été un vrai avantage dans la réalisation d’une série plus réaliste que jamais. De plus, à travers leur rôle et leur physique, et contrairement à de nombreuses autres séries, les acteurs représentent une version très proche de la réalité, celle que l’on pourrait qualifiée de « normale ». Par normalité, on entend qu’ils sont de toutes tailles, de toutes origines, de tous milieux sociaux et qu’ils connaissent des problèmes universels. Ils sont Monsieur Tout Le Monde, la série offre des solutions aux problèmes quotidiens, et les téléspectateurs peuvent s’identifier aux personnes très facilement. Il est donc très difficile d’arrêter de regarder une série dans laquelle on se reconnaît, non ?
Et lorsqu’on parle de réalisme, cela passe par un choix minutieux des acteurs, de leur osmose et de leur destin. La production a fait un travail de maître dans le choix de ses couples, afin que l’alchimie entre les acteurs crève l’écran. Si l’on prend le couple phare, et fil conducteur de la série, Meredith et Derek, joués par Ellen Pompeo, testée sur ses connaissances médicales chez Jimmy Kimmel et Patrick Dempsey, il nous semblerait presque impossible de concevoir que ce couple n’est pas réel.
Concernant le destin des personnages, la série est connue pour ne pas craindre la mort des personnages principaux ! Oui, il faut avoir le coeur solide pour regarder Grey’s Anatomy. Heureusement que les nombreuses et innombrables scènes de sexe (encore une force de la série) permettent aux téléspectateurs de décompresser ! Grey’s Anatomy, c’est un concentré de drames, d’humour, et d’histoires d’amour. Et honnêtement, on adore ça. (Pardon Meredith)
Mais ce qui fait aussi toute la force de la série, c’est sa longueur d’avance sur les problèmes sociétaux, notamment concernant la justice sociale et le rejet de toute discrimination. Car oui, vous qui regardez Grey’s Anatomy, pourrez être plus tolérants que la moyenne. Dès le début de la série sont traités avec classe, sérieux et respect, l’homosexualité, l’acceptation de soi, l’égalité des genres, des sexes, des origines et bien d’autres sujets quelques fois délaissés par les producteurs.
Grey’s Anatomy, c’est comme un long poème. Depuis le début, la série n’est pas juste une série sur la médecine, c’est aussi une vraie bibliothèque musicale, qui ne cessent de faire s’écouler depuis dix ans, de nombreuses larmes. La série a d’ailleurs mis en lumière le groupe The Fray, dont le titre « How to save a life » est devenu une vraie hymne pour celle-ci. On vous l’accorde, les musiques choisies pour développer la série et accompagner les personnages à travers leurs drames ne sont, majoritairement pas très joyeuses, comme par exemple celles de l’épisode 14 de la saison 12 de Grey’s Anatomy, « Odd Man Out ». Mais c’est ce qu’on aime, non ? Entre histoires d’amour, réalisme, sexes, destins tragiques et Jackson Avery, on est pas prêt d’arrêter de regarder !