Écrit par - Publié le 01 Mar 2022 à 11:28

"Sommes-nous censés croire que la femme que j’étais devenue n’était pas due aux parents qui m’ont élevé ?"

Les histoires d’escrocs ont la côte sur Netflix ces derniers temps ! Après L’arnaqueur de Tinder, dont l’histoire a fait la une des médias du monde entier, c’est au tour de Inventing Anna, programme imaginé par Shonda Rhimes (Grey’s Anatomy, Scandal, Private Practice…) de battre des records sur la plateforme de vidéos à la demande. Un véritable succès pour cette série portée par Julia Garner qui raconte l’histoire vraie de Anna Sorokin, jeune femme issue de la classe moyenne qui s’est fait passer pour une riche héritière allemande dans le but d’arnaquer la bourgeoisie new-yorkaise. Un style de vie qui, avant de l’entrainer en prison où elle a purgé sa peine jusqu’en 2021, lui a permis de vivre une vie de milliardaire pendant des années.

Si les dix épisodes de la mini-série précisent que le récit raconté aux spectateurs est une « histoire vraie, sauf pour les parties inventées », le destin de cette jeune fille d’origine modeste devenue un membre de l’élite new-yorkaise fascine. Obsédé par l’idée de créer sa fondation dans l’un des plus beaux buildings de la ville, l’imposteur va finalement arriver au bout de ses manigances et se retrouver sans la moindre ressource. Inventing Anna nous dévoile les dessous de ces années de faste durant lesquelles celle qui se fait appeler Anna Delvey va réussir à berner aussi bien des fêtards fortunés que des pointures de la finance. Un récit plutôt passionnant mais aussi extrêmement alarmant sur l’impacte que peuvent avoir les réseaux sociaux et la mise en avant d’une vie littéralement « inventée » aux yeux du public. Derrière les sacs de luxe, les suites dans les plus beaux palaces de Marrakech et les vols en jet privé se cachaient en réalité le mensonge, le vol et la manipulation. Un double visage extrêmement perturbant qui nous tend aussi bien à détester l’héroïne qu’à l’admirer.

Interprété par Katie Lowes dans Inventing Anna, le rôle de Rachel Williams, l’une des victimes de l’arnaqueuse, a immédiatement attiré les foudres de la principale intéressée. En effet, dans un article publié cette semaine par Time Magazine, elle explique sa stupeur suite à l’annonce de la création d’un personnage la représentant : « J’ai appris en même temps que tout le monde qu’il mettrait en vedette Katie Lowes dans le rôle d’un personnage nommé « Rachel », décrit par Netflix avec les termes suivants : « une adepte dont l’adoration aveugle d’Anna a presque détruit son travail, ses économies et sa vie. Mais si sa relation avec Anna est son plus grand regret, la femme qu’elle devient grâce à Anna est peut-être la plus grande création d’Anna ». Un énorme coup dur pour la jeune femme qui déclare avoir trouvé la description de Netflix vraiment « choquante ».

Si l’intégralité du scénario ne semble pas passer auprès de celle qui a relaté son histoire dans un livre intitulé My friend Anna, une phrase en particulier a attiré son attention : « ‘La femme qu’elle devient grâce à Anna’…. Ces [quelques] petits mots qui, d’un seul coup, m’ont dépouillé de mon entreprise. De mes réalisations… Et de ma vérité. Sommes-nous censés croire que la femme que j’étais devenue n’était pas due aux parents qui m’ont élevé ? » questionne la jeune femme, très en colère contre celle qui lui aurait dérobé pas moins de 62 000 dollars lors d’un voyage au Maroc. Il faut dire que grâce à la série Inventing Anna, la fausse héritière aurait également touché plus de 350 000 dollars. Une somme qui aurait toutefois servi, en partie, à rembourser les personnes qu’elle a arnaqué au cours de ces années de service. Si l’aspect financier agace Rachel Williams, c’est surtout la glorification de son ancienne amie qui exaspère cette dernière. Et cela, au grand dam des victimes.