Méfiez-vous du food porn ! A force de voir des mets délicieux sur les réseaux sociaux, ça nous donne plus envie de manger… Surtout quand on voit le burger parfait selon la science. Voilà que « ce plaisir par procuration » nous influence dans nos pratiques alimentaires. En effet, Charles Spence nous l’explique dans une étude publiée dans la revue Brain and Cognition, vue sur le Guardian. Ce professeur de psychologie expérimentale à l’université d’Oxford s’est demandé si ça pouvait être une cause, entre autres, de l’obésité. Quand on voit des mets délicieux en photos, des parties de notre cerveau se réveillent et on a alors envie de manger, même si on n’a pas faim. En étudiant des dizaines d’études sur l’effet des images de nourriture sur notre cerveau, le résultat est sans appel : la vue activerait notre désir. Si on résiste pendant un moment, on finirait par craquer. Charles Spence explique : « L’exposition à des images d’aliments désirables peut déclencher des processus cognitifs inhibiteurs, comme la retenue, qui est un processus exigeant des efforts pour résister à la tentation de ces aliments, dans le but, on présume, de maintenir un poids de santé… Au cours de la journée, nos mécanismes de retenue doivent se mettre en marche encore et encore, jusqu’à ce que, finalement, nous abandonnions pour une tranche de gâteau ».
Selon lui, le food porn épuise notre capacité à se retenir et nous pousse même à la consommation : « Quand nous nous asseyons à table à la maison, après avoir regardé un programme télé culinaire, peut-être que nous mangeons plus nous ne l’aurions fait normalement ». Le professeur préconise de faire plus de recherches sur l’effet du food porn, afin d’établir de nouvelles politiques de santé : « Je pense que les organismes gouvernementaux devraient penser sérieusement à notre exposition aux signaux alimentaires visuels. Nous sommes exposés à tellement de stimuli alimentaires, et personne n’a jamais vraiment pensé aux conséquences. » Attention aussi aux fast foods, ils nous rendraient idiots !