Écrit par - Publié le 03 Sep 2015 à 15:31

Il commence à se faire un nom. Suite à plusieurs clichés et articles parus dans la presse, le hackeur de Lille, qui a détourné des panneaux électroniques, fait parler de lui.

La Voix du Nord a rencontré celui qui fait parler de lui à Lille. « C’est le truc du hacker » dit un passant en voyant les panneaux électroniques comptabilisant le nombre de places disponibles sur les parkings annoncer « Bonne braderie à tous ». Il faut dire que le hackeur fait parler de lui depuis quelques jours et que désormais, plus personne ne s’étonne de ces changements. Sa soudaine notoriété a débuté la suite d’une vidéo dans laquelle on voit les diodes du panneau afficher des gros mots et non plus les places libres. « C’était dans cette caserne que Dominique Strauss-Kahn avait été entendu dans l’affaire Carlton. Ce hack y faisait référence » explique IVoidWarranties. Après cette boutade grivoise -moins osée que celui qui a diffusé un film porno dans une gare– le hacker a changé à d’autres reprises les lettres sur le panneau. Placé à une centaine de mètres du panneau, dans une voiture et avec son ordinateur, le hacker est capable de commander ce qui s’écrit ou encore la luminosité.

Comment a-t-il fait ? « Ça a demandé trois semaines de travail. Tous ces panneaux (une vingtaine dans la métropole lilloise) reçoivent leurs informations à afficher par radio, selon un langage particulier, envoyé depuis un émetteur central. J’écoute comment (l’émetteur) parle, et je parle ensuite le même langage que lui, mais je parle plus fort (en envoyant un signal radio plus puissant) pour passer au dessus » relate La Voix Du Nord. Si l’acte fait sourire, les motivations sont sérieuses. Il s’agit pour lui d’« un moyen de faire réfléchir les gens sur la vulnérabilité des appareils électroniques qui nous entourent. Tout peut être transformé, bidouillé, et contrôlé contre nous. Prenez une télé connectée avec sa caméra à la maison : elle peut être activée à distance, et filmer tout ce qui se passe dans la maison à l’insu des propriétaires, à des fins commerciales par exemple. » Il y a quelques mois, c’est Taylor Swift qui s’était fait hacker.