Écrit par marinepn - Publié le 04 Fév 2022 à 13:39

20 ans après, on a revu Harry Potter à l'école des sorciers. 

Le 1er janvier dernier, Salto rendait disponible LA réunion tant attendue par les fans de la saga : le casting (presque) complet de Harry Potter s’est réuni le temps d’un tournage et, évidemment, voir cette réunion -qui n’est pas sans rappeler celle du casting de Friends- nous a clairement donné envie de nous replonger dans la saga. Voilà comment, 20 ans plus tard, j’ai (re)fait mes valises pour Poudlard.

  • 4, Privet Drive

Il y a 20 ans, l’idée de regarder un film en V.O n’était même pas envisageable. En 2022, à l’ère des plateformes et du streaming, EVIDEMMENT, que j’ai enclenché la version originaleavec la manie presque insupportable de sortir les répliques que je connais par coeur en français. Mais, avec le recul et quelques années en plus, maintenant que je suis capable de comprendre plus que les phrases toutes faites de mes profs d’anglais de collège (du genre « Brian is in the kitchen »), forcément, j’apprécie nettement mieux. Me voilà donc au 4 Privet Drive, dans le placard sous l’escalier, à regarder Dudley martyriser son cousin tout en exerçant son pouvoir despotique sur ses parents. Oui, Dudley, tu n’as eu que 36 cadeaux cette année et non, ce n’est pas un drame. L’envie de psychanalyser le personnage pour comprendre ce qui l’a rendu aussi relou me traverse mais, plus de deux heures de film m’attendent et, concrètement, on a plus important à gérer… comme le serpent qui sortira de son vivarium au zoo, par exemple. Entre toi et moi, cette scène me filera toujours des cauchemars.

L’histoire, tu la connais : Harry apprend à onze ans qu’il est un sorcier et, décide de suivre Hagrid, le gentil inconnu envoyé pour lui annoncer la nouvelle et qui a, en plus, profité de sa visite pour offrir à Dudley la queue en tire-bouchon qu’il mérite. Est-ce que c’est bon pour le karma de se réjouir du malheur des autres ? Non. Est-ce que j’ai apprécié le voir récupérer la monnaie de sa pièce ? Absolument. Bref, sans avoir pu profiter de l’unique gâteau d’anniversaire jamais reçu dans sa vie, Harry part (dans le plus grand des calmes), arpenter les rues de Londres avec, on le rappelle, un inconnu. Mais bon, c’est Hagrid – alors ça passe. Direction Gringotts, la banque des sorciers, où visiblement, Harry a un coffre à son nom. Attends, je rectifie : Direction Gringotts où, visiblement Harry, a carrément une fortune dans un coffre. Wait, what ? Je ne sais pas toi mais, chez moi, ça a fait ’tilt’. Que faisaient les parents d’Harry pour laisser une fortune aussi conséquente ?! Pendant que les gobelins l’emmènent dans les entrailles de la banque (super accueillante, d’ailleurs), moi, je file sur Google où, forcément, personne n’est d’accord. Certains disent que Lily et James Potter ne travaillaient pas, que l’argent vient de la famille Potter. D’autres estiment que Lily n’aurait eu aucun mal à travailler au ministère de la magie. Bref, on ne saura jamais. Ce qui compte, c’est que Harry est riche et qu’il peut s’acheter le chaudron demandé par Rogue. Et ça, c’est cool.

  • « Je regrette la mort de Lily, qui me manque terriblement”.

Et justement, tu n’imagines pas à quel point j’ai été heureuse de revoir Rogue. Parce que oui, comme de nombreux Potterheads, je lui voue un culte même si, au premier abord, tu n’as nécessairement envie de faire confiance au gars. Sauf qu’une fois que tu connais la véritable histoire, tu sais. Mieux, quand tu as passé quinze ans, tu n’as plus peur de sa tenue de croque-mort. Mais, retournons au premier cours de potion. Rogue enchaîne les questions, plus pièges les unes que les autres. Forcément. Alors qu’Hermione pourrait s’envoler de sa chaise, Harry, lui, ne sachant pas répondre, se contente de secouer la tête. Est-ce qu’on s’est senti mal pour lui ? Oui. A onze ans, toi aussi, tu as forcément déjà été incapable de répondre à ton prof de bio. Sauf maintenant, quand tu sais que Rogue utilise un langage codé pour adresser ses condoléances au fils de Lily, tu n’as qu’une envie : passer au travers de l’écran et lui faire le plus gros hug de l’histoire – le genre qui lui arracherait sûrement une grimace de dégoût. Est-ce que j’ai eu la gorge serrée ? Clairement. Et, je sais ce que tu vas me dire : « After all this time ? « ; Et je te répondrai : « ALWAYS ».

  • HERMIONE POWER

Je te parlais d’Hermione plus haut. Hermione, cette élève qui sait tout, qui imprime les livres sur l’histoire de la magie plus vite que je ne retiens les paroles d’Aya Nakamura. Hermione, qui agace ses camarades (et surtout Ron) parce qu’elle semble tout savoir sur tout. Alors, je te l’accorde, on a tous croisé cet(te) élève intello à l’école, cet(te) élève pour qui apprendre semble couler de source. A onze ans, on se mettait à la place de Ron et, parfois, peut-être même qu’on a roulé des yeux en entendant Hermione débiter tout ce qu’elle a appris en lisant l’Histoire de Poudlard. Mais, tu sais ce qui m’a traversé l’esprit en revoyant ce film à presque 30 ans ? Je pense que notre Hermione est arrivée à Poudlard en souffrant d’un sacré syndrome de l’imposteur (tout cela n’engage QUE moi) : elle, enfant moldue, élevée dans un monde sans magie, se retrouve du jour au lendemain avec des pouvoirs et une baguette magique entre les mains. Hermione ne sait pas tout sur tout par plaisir, elle ne lève pas la main en classe pour gagner des points auprès des profs. Non, Hermione veut montrer à tous ses camarades que, comme eux, elle mérite sa place à la table de Gryffondor et surtout, à Poudlard. Hermione enregistre tout ce qu’elle peut, comme pour dire à tous ceux qui en douteraient que oui, elle est une sorcièreau même titre que les autres. Imagine la pression, imagine la charge mentale pour une petite fille de onze ans. Hermione avait déjà mon respect mais, là, elle mériterait presqu’une médaille. Et le plus beau, c’est que sans elle, Harry et Ron auraient été tués avant même d’envisager de récupérer la pierre philosophale. Bref, Hermione était déjà une grande sorcière dès le premier jour et personne ne pourra me convaincre du contraire.

Je ne vais pas te mentir, 20 ans après avoir vu le premier film au ciné avec pop corn et Candy’ Up, j’ai vécu les mêmes émotions. Oui, j’ai muté mon téléphone pendant la partie d’échec version sorcier de Ron et oui, j’ai récité « Cavalier en H3 » avec lui. Oui, j’ai eu des frissons à la fin, quand Dumbledore donne les 10 petits points qui feront gagner la coupe des maison à Gryffondor (Neville, il faut du courage pour affronter ses ennemis, encore plus pour se battre contre ses amis). 20 ans plus tard, j’ai râlé en (re)voyant le premier match de Quidditch face à Serpentard, comme si je matais une finale de Coupe du Monde. Si toi aussi, tu avais 10 ans quand Harry Potter est sorti, alors comme moi, tu as vieilli. Mais la saga, elle, n’a pas pris une ride.

Je te laisse, je pars enchaîner sur la Chambre des Secrets.