Dévoilée en intégralité le mois dernier sur Netflix, Orange Is The New Black ne manque pas de faire parler d’elle. La série qui dépeint le milieu carcéral féminin aux Etats-Unis se démarque par son sujet original et son humour cinglant, et la saison 4 a placé la barre très haute, c’était définitivement la meilleure du show. Si vous n’avez pas vu en intégralité la dernière saison, vous feriez mieux de passer votre chemin. Très vite. Après vous avoir expliqué pourquoi on ne se remettrait jamais du dénouement tragiquement marqué par la mort de Poussey, revenons sur le personnage principal de la série Piper Chapman. Est-elle encore l’héroïne de Orange Is The New Black ? Son intrigue intéresse-t-elle encore les fans ? Réponse en trois points.
Une évolution pas forcément glorieuse du personnage
Au départ, Piper était la petite chose sans défense à laquelle on pouvait s’identifier. Elle débarquait dans un milieu compliqué et dangereux, devait se faire une place, gérer sa relation de couple avec son fiancé lui en liberté, et en plus de cela vivre avec la présence de son ex qui est en partie responsable de son incarcération. On s’est pris de compassion pour elle et on l’a un peu prise sous l’aile qui ne lui a pas vraiment été proposée à son arrivée à Litchfield. C’est humain, les gens aiment les victimes (enfin il ne faut pas l’être trop non plus !) Puis une épreuve entrainant une autre, puis une autre, Piper a bien dû s’endurcir et est même allée jusqu’à monter son business de petites culottes sales vendues sur internet.
Si au début on aimait bien la voir un peu badass, le « pouvoir » lui est montée à la tête et elle devenue tout simplement imbuvable, jusqu’à aller tourner le dos à Alex, son grand amour et meilleure alliée dans la prison. Les choses ne sont pas allées en s’arrangeant dans la saison 4, et plus le temps passait, plus on la détestait presque tout autant que les autres filles de Litchfield. Comme être une garce se paie bien souvent, les Latinas menées par Ruiz lui ont donné une leçon en la marquant au fer du signe nazi. La scène est insoutenable et le traumatisme grand pour Piper. Devant sa souffrance, et du fait que cet incident l’a quand même calmée, on se reprend d’affection pour elle. Encore une fois car on aime les victimes, mais aussi parce qu’on se rend compte qu’elle est humaine comme nous tous, et qu’à sa place on aurait peut-être aussi perdu la tête. Son capital sympathie augmente donc, et on lui laisse une chance pour la saison prochaine !
D’autres personnages bien plus intéressants
Parmi les autres détenues de Litchfield, on retrouve tellement de personnalités complexes, imprévisibles et bien plus intéressantes que Piper fait vraiment pâle figure. Poussey est devenue la meilleure copine qu’on aurait aimé avoir, Crazy Eyes est tellement attachante que sa folie a été acceptée, Doggett est passée de la pauvre fille détestable à la femme sensible qu’on a envie de protéger, Nicky est une junkie torturée addict au sexe, et pourtant son humour cinglant et son grand cœur nous ont fait la regretter pendant toute la fin de la saison 3… Bref, Piper et son tempéramment bien lisse ne faisait pas le poids et a vite été éjectée de son statut d’héroïne à tel point qu’elle est transparente (voire inexistante) dans certains épisodes.
Mais qui est l’héroïne alors ?
Si au début les scénaristes ont vu suivre le schéma ordinaire de personnages principaux/récurrents et guests en mettant Piper au premier plan, ils ont vite compris qu’en plaçant les détenues au même niveau l’intrigue devenait plus compliquée à suivre, certes, mais bien plus riche. Au lieu d’une héroïne, on en a une dizaine, chacune avec leur caractère, leur histoire et forment à elles toutes la femme ordinaire : badass, manipulatrice, téméraire, sensible, tarée, faible, drôle, chiante, vénale, honnête. On a qu’une hâte, les retrouver dans la saison 5 de Orange Is The New Black dont le tournage a débuté !