Écrit par - Publié le 01 Fév 2022 à 16:16

Julien Fellowes traverse l'Atlantique et nous donne rendez-vous à New York. 

Dans Downton Abbey, Julian Fellowes nous contait la fin d’un monde, celui de l’aristocratie aux pouvoirs sans limite, à l’inépuisable richesse et aux disparités sociales persistantes. Dans The Gilded Age, le showrunner britannique nous fait quasiment part des mêmes obsessions, mais de l’autre côté de l’Atlantique, à New York, où il nous montre la création d’un nouveau monde durant la période de l’âge d’or à la fin du XIXe siècle. Diffusé sur OCS depuis le 25 janvier dernier, le programme nous transporte dans une époque de prospérité économique avec laquelle émerge une classe de « nouveaux riches ». Une confrontation va alors naître entre ces récentes fortunes et la vieille bourgeoisie de l’époque : « c’est le vieux New York face au nouveau New York » peut-on entendre dans les premières minutes de la série. Une sorte de Gossip Girl à l’ancienne où traditions s’opposent, pour notre plus grand plaisir, aux goûts tape-à-l’œil d’une nouvelle partie de la population. Le tout ne concernant, bien entendu, qu’une infime partie du pays.

Récemment interviewé par nos confrères de La Croix, Julian Fellowes affirme que « La période qui a suivi la guerre de Sécession (1861-1865) jusqu’aux premiers jours du XXe siècle marque le début de la domination de l’Amérique. Son économie a connu une croissance spectaculaire avec la reconstruction et le développement des chemins de fer, du transport maritime, des exploitations minières ». Voilà qui devrait occuper le showrunner pendant plusieurs saisons. Il faut dire qu’après l’énorme succès de Downton Abbey, étalé sur six saisons et bientôt deux long-métrages, les fans attendaient avec impatience le retour du spécialiste incontestable du siècle dernier en matière de série. C’est désormais chose faite avec la diffusion, il y a quelques jours, du premier épisode de The Gilded Age sur Amazon Prime. La suite sera à retrouver sur OCS.

C’est donc avec une certaine excitation que l’on découvre l’installation de la famille Russell, à la fortune récente, dans le quartier très prisé de la 5e avenue. Une arrivée très remarquée pour ces nouveaux riches qui ont fait construire un palais clinquant et dégoulinant de luxe. Pourtant, malgré leur richesse, cette arrivée ne va pas se passer comme prévu et le voisinage va se montrer plutôt réticents à faire leur connaissance. L’opposition de deux mondes que découvre avec admiration la jeune Marian Brook, qui s’installe chez sa riche tante Agnes Van Rhijn, après le décès de son père. Un périple durant lequel elle va croiser la route de Peggy Scott, une femme de couleur dans un pays où l’abolition de l’esclavage vient tout juste d’être prononcée. « J’ai lu un livre intitulé Black Gotham, qui est une étude de la classe moyenne noire américaine de la fin du XIXe siècle. J’ignorais son existence. Cela m’a donné envie de créer une famille noire qui n’était pas exclue mais bien incluse, certes d’une manière différente, dans cette dynamique économique et sociale » explique Fellowes à propos de son choix de scénario.

Si le premier épisode de The Gilded Age ne nous a pas transcendé au delà de la raison, nous avons passé un agréable moment. Alors que l’intrigue qui s’installe peut paraître superficielle, elle possède pourtant un réel atout historique sur ce qu’on appelle l’âge d’or. Comme tout ce que fait Julian Fellowes d’ailleurs. On notera également un intérêt particulier pour la mise en avant d’un protagoniste noir et les hostilités face auxquelles il va devoir se battre. Bref, il ne nous en fallait pas plus pour attendre la suite avec impatience !

Bande-annonce de The Gilded Age :