Écrit par - Publié le 23 Oct 2015 à 09:45

5 Seconds Of Summer publie aujourd’hui son nouvel album « Sounds Good Feels Good ». Le groupe australien a t-il vraiment réussi à évoluer ? europe2.fr l’a écouté et vous fait part de ses impressions !

Ils ont à peine atteint la vingtaine et pourtant, les membres de 5 Seconds Of Summer ont eu le temps de se construire un bon bagage musical. Influencés par leurs héros de toujours et propulsés en quelques mois sur les plus grandes scènes de la planète lors de la tournée des stades de One Direction, le groupe avait publié son premier album éponyme en juillet 2014, vendu à plus de 3 millions d’exemplaires dans le monde. Les quatre Australiens ont fuit leur petite ville de banlieue pour vivre leur passion, bercés par des influences multiples, de Green Day à Biffy Clyro. Après plus de deux ans de tournées, Luke, Ashton, Michael et Calum ont fait leurs armes et ont bien plus de choses à raconter que de banales déceptions amoureuses. Désormais, c’est même avec Alex Gaskarth d’All Time Low et les frères Madden du groupe Good Charlotte qu’ils s’enferment en studio pour composer. Enregistré à Los Angeles sous la houlette du producteur américain John Feldmann, le deuxième album Sounds Good Feels Good sort aujourd’hui et se veut bien plus mature et authentique. Alors, pari réussi ?

L’album s’ouvre sur « Money », véritable anthem pop punk qui nous fait pénétrer sans attendre dans l’univers survolté du quatuor, une belle entrée en matière. Si le style du groupe a bel et bien évolué, on retrouve tout de même un bon concentré de titres fédérateurs et énergiques qui ont forgé leur réputation (« Hey Everybody ! », « Safety Pin », « Fly Away ») mais aussi des morceaux bien plus travaillés qui attestent d’une réelle évolution en terme de composition et d’écriture. 5 Seconds Of Summer s’attire régulièrement les critiques hostiles mais les garçons ont choisi de passer outre et de se frayer un chemin en faisant ce qu’ils font de mieux : de la musique. « Ils disent que nous sommes des losers et on est d’accord avec ça ! » scandent-ils sur « She’s Kinda Hot », un hymne entêtant à souhait qui passe en boucle sur les ondes. L’album fait aussi la part belle à quelques morceaux volontairement très pop (« Catch Fire », « San Francisco ») qui sentent bon le soleil de la Californie. « Permanent Vacation » a tout de la parfaite chanson live et déchaine déjà les foules en concert. « Nous sommes la voix de la nouvelle génération ». Bien décidé à réunir son public autour de la musique, le groupe a lancé son mouvement The New Broken Scene, un concept repris dans le grand jeu de piste organisé pour la sortie du nouvel album. Très efficace, le mélancolique « The Girl Who Cried Wolf » bénéficie d’une jolie montée en puissance.

Changement d’ambiance sur « Broken Home », une ballade poignante qui évoque le déchirement d’une famille. Pour ce titre notamment, 5 Seconds Of Summer a fait appel à l’Orchestre Symphonique de Londres, qui porte merveilleusement bien les voix émouvantes de Calum Hood et Luke Hemmings. Michael Clifford se révèle littéralement sur « Jet Black Heart », un titre planant aux paroles poétiques, et mène à nouveau la danse sur « Air Planes », une chanson épique et lumineuse digne d’une bonne comédie musicale. Véritable pépite rock de l’album, « Castaway » a déjà le potentiel d’un single et devrait prendre toute son ampleur en live : on espère vivement découvrir ça sur scène lors des concerts de 5 Seconds Of Summer en France ! En revanche, les trop répétitives, « Waste The Night » et « Vapor » auraient mérité plus d’originalité pour décoller, au même titre que « Invisible », qui en dépit d’un fond musical intéressant porté par l’orchestre, tombe plutôt dans la poésie adolescente que dans la vraie ballade déchirante. L’album s’achève en beauté avec le surprenant « Outer Space/Carry On », généreusement inspiré de la Black Parade de My Chemical Romance et soutenu par de superbes harmonies.

Alors certes, 5 Seconds Of Summer ne révolutionneront peut être pas la scène musicale. Mais ils nous livrent un album solide empli de sincérité et d’énergie positive, un joyeux mélange de ballades radiophoniques et d’hymnes pop-punk irrésistibles. N’en déplaise aux puristes, le groupe se complait à brouiller les pistes et à ne pas rentrer dans les cases, ramenant enfin les guitares sur les radios les plus populaires. Adieu l’apitoiement sur soi et le désespoir, les Australiens délivrent un vrai message d’espoir à une génération qui en a bien besoin. Plus important encore, le quatuor ne s’est pas contenté de viser la cible facile des adolescents déjà convertis, mais se challenge continuellement pour trouver un son qui lui ressemble et cherche à surprendre une nouvelle fois. A tel point que même les détracteurs obstinés pourraient y voir un potentiel prometteur. Si on devait résumer brièvement Sounds Good Feels Good, on dirait simplement qu’il porte parfaitement son nom.