9, le premier album de Cashmere Cat, est enfin dans les bacs. Celui dont avait découvert les premiers feulements en 2013, à la faveur de la présence du titre Mirror Maru sur la bande originale de GTA V, a depuis considérablement marqué de ses délicates pattes un pan de l’électro. Le norvégien a fait preuve d’un intérêt certain pour le monde du hip hop et du R&B, avant que Mura Masa ou Snakehips ne débarquent dans nos écouteurs. Il a ainsi produit des titres de Tinashe, Ty Dolla Sign, Miguel, mais aussi plus récemment Kanye West, Tory Lanez et The Weeknd. Il doit sa percée sur la scène internationale à l’américain Benny Blanco, auteur et producteur d’une flopée de tubes pop et hip hop de ces dix dernières années ! En 2014 il assure la première partie de plusieurs dates du Honeymoon Tour d’Ariana Grande, artiste avec qui il collabore depuis régulièrement.
9, et ses dix chansons, reflètent bien la diversité de sa palette : Ariana Grande, Selena Gomez et Camila Cabello pour la pop mainstream, le rap avec Ty Dolla Sign, sans oublier le cloud R&B avec Jhené Aiko et Kacy Hill…Tous ces artistes sont digérés puis régurgités par Cashmere Cat sous la forme de jolie boules de poils racées et originales. A l’heure où pop et hip hop ne font parfois qu’un, le succès de Cashmere Cat n’est pas si étonnant. Alors que les stars de l’electro, de Calvin Harris à David Guetta se contentent bien trop souvent d’intégrer sans fioriture les grandes voix pop/ rap / r&b qui chantent sur leurs morceaux, le timide norvégien fait autrement. Chez lui, les voix très connues sont retravaillées, triturées, superposées pour prendre une nouvelle dimension, et pour qu’une chanson avec Camila Cabello ou Ariana Grande ne devienne pas une chanson DE Camila Cabello ou Ariana Grande.
9 n’est pas un album rempli de bangers sur lesquels vous danserez facilement en club, mais c’est un premier opus très réussi en ce qui le conjugue l’âme et la touche de Cashmere Cat tout en s’offrant un casting all star. Le titre 9 ( After Coachella) reflète cet album un brin foutraque, avec des envolées électro cracra ( la touche du producteur SOPHIE) et une douceur vocale (ici celle de MØ). Pour ceux qui aiment le Cashmere Cat instrumental des débuts façon Mirror Maru, seule le titre Victoria’s Veil constitue un doux rappel de cette époque. Le félin producteur multiplie les expérimentations et propose une jolie collection de chansons nostalgiques, seul regret, que l’album soit aussi court (35 minutes). Vivement l’annonce d’un concert français !