Amy : Un hommage bouleversant à la diva déchue, notre critique

Le documentaire Amy réalisé par Asif Kapadia est sorti mercredi 8 juillet dans les salles françaises et europe2.fr vous livre sa critique de cet hommage bouleversant.

Le 23 juillet 2011, le monde apprenait la disparition d’Amy Winehouse à l’âge de 27 ans suite à une intoxication à l’alcool. La diva avait été révélée au grand public à la sortie de son deuxième album Back To Black en 2006, qui lui a permis de remporter pas moins de cinq Grammy Awards deux ans plus tard et d’accéder au statut de superstar internationale. Vers la fin de sa vie, la chanteuse était plus connue pour ses frasques que pour son talent. Le public en avait presque oublié qu’Amy Winehouse c’était avant tout une voix exceptionnelle et une artiste jazz comme on n’en voit que très peu. Mais son succès fulgurant a également provoqué sa longue descente aux enfers rythmée par ses addictions aux drogues et à l’alcool. Lorsqu’on l’a retrouvée morte à son domicile londonien il y a quatre ans maintenant, le monde s’est demandé qui était responsable. Qui a provoqué sa chute ? Son père Mitch absent durant son enfance qui n’a pas hésité à tirer profit de la célébrité de sa fille ? Son ex-mari Blake avec qui elle a plongé dans le cercle infernal de la drogue ? Ou serait-ce les médias qui l’ont traquée comme une bête de foire ? Amy essaie d’y répondre, tout en dressant un portrait saisissant de la diva déchue, disparue bien trop tôt. La rédac’ de europe2.fr est allée voir l’oeuvre de Asif Kapadia sortie le 8 juillet dernier et présentée lors du Festival de Cannes 2015, et vous livre ses impressions du documentaire sur Amy Winehouse .

Amy ce n’est pas tout à fait un documentaire musical, plutôt une tentative d’expliquer comment une jeune femme avec un tel potentiel s’est retrouvée au fond du trou, morte avant même d’avoir atteint la trentaine. Un film sur la vie d’une enfant déchue, terriblement attachante et pleine de vie, d’une vie qui lui a été ôtée dès lors qu’elle a eu du succès. On suit la chanteuse depuis son adolescence lorsqu’elle chante joyeux anniversaire pour les 14 ans de sa meilleure amie jusqu’à son enterrement le 26 juillet 2011. On connaît d’avance le dénouement tragique, on s’attendait à verser une petite larme et finalement on se retrouve à éprouver presque de la joie. On ressent une certaine forme de soulagement pour elle, que son calvaire soit enfin terminé. À la rédac’, nous ne sommes pas des fans inconditionnels de la chanteuse mais plutôt intrigués par le personnage, par cette enfant qui a grandi trop vite, cette chanteuse qui a connu trop de succès. À travers d’images d’archives rares et filmées souvent par une caméra d’amateur, on suit l’ascension puis la chute d’Amy et on comprend enfin. On comprend les paroles de l’album Back To Black produit après sa première rupture avec Blake. On regarde avec ses mêmes yeux de gosses la scène où elle remporte son Grammy Award remis par son idole Tony Bennett. Et on est aussi révoltée qu’elle lorsqu’on l’oblige à monter sur scène à Belgrade malgré son incapacité physique et mentale.

Les témoignages bouleversants accompagnent les images du film. On retrouve ceux de sa meilleure amie Juliette dont la voix traduit le désespoir et l’impuissance face au destin de son amie, le récit de la relation tumultueuse qu’Amy a eu avec Blake Fielder-Civil racontée par le bad boy lui-même mais aussi les propos poignants de Tony Bennett sur le talent de l’artiste « Si elle avait encore été en vie, je lui aurais dit d’arrêter car elle était trop importante ». Amy est un petit bijou de 2h07 que vous ne verrez pas passer, le genre de film qui vous laisse sur le cul au moment du générique et qui vous fait sortir de la salle en silence. Fan ou non d’Amy Winehouse, on y va pour l’histoire humainement bouleversante qu’elle raconte, pour la sublimation de sa déchéance mais aussi pour réécouter autrement ses plus grands titres. Asif Kapadia a réussi l’exploit de rendre l’un des plus beaux hommages qu’il soit à la grande Amy, et on ne saurait que vous le recommander.

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