En janvier dernier, dans l’une des petites salles du festival Eurosonic, on découvrait sur scène Anna of the North. Silhouette gracile, voix cristalline, une timidité à peine dissimulée mais aussi et surtout des ritournelles dream pop pleines de charme. Derrière ce nom de scène se cache Anna Lotterud, une norvégienne partie quelque temps vivre aux antipodes de son pays d’origine, en Australie où elle rencontre le producteur néo-zélandais Brady Daniell-Smith. Avec ce dernier, ils se trouvent un point commun : une passion pour les chansons pleines de tourments, elle à l’écriture et au chant, lui à la prod.
Repérée en 2014 avec le titre Sway, Anna of the North gagne en popularité lorsque The Chainsmokers remixe la chanson. Depuis, la chanteuse avait distillé ça et là quelques chansons mais on attendait avec beaucoup d’impatience la sortie de son premier album. Lovers est enfin dans les bacs et confirme la hype qui entourait Anna of The North. D’apparence froide, ses chansons sont en fait les délicates émanations de cœurs brisés. Derrière les mélodies mélancoliques qui chantent les amour déçus, se cachent des messages pleins d’espoir. A l’image de Moving On, superbe morceau d’ouverture où elle chante “ crois moi, je le sais, tu vas t’en sortir à la fin de la journée”.
Les mélodies électro pop viennent porter les mots de la chanteuse sans jamais les noyer, alors qu’il aurait été facile de multiplier les effets sur cette voix fluette. La dream pop d’Anna of The North navigue entre chansons très 80’s, Someone sonne presque comme le tube Bette Davis Eyes (Kim Carnes), et vibes tropical houses (comme sur Always) qu’on aurait désossées pour n’en garder que l’essentiel. Pas étonnant quand on sait qu’Anna of The North a assuré la première partie de plusieurs dates de la tournée de Kygo ! Sans révolutionner le genre, Anna of The North délivre un bel album de dream pop, sincère et subtilement orchestré.