Écrit par nadianeg - Publié le 08 Juin 2017 à 10:24

Ariana Grande était en concert à Paris le mercredi 7 juin à l'AccorHotels Arena. La chanteuse a offert à ses fans un show parfaitement maîtrisé, parfois un peu trop millimétré, mais parcouru par un souffle vivifiant.

Le concert d’Ariana Grande à Paris était archi attendu, parce que c’était la première fois que la chanteuse se produisait en France dans une salle aussi grande que l’AccorHotels Arena mais surtout parce que cette date du 7 juin marquait la reprise de la tournée de l’artiste après l’attentat de Manchester. Entre temps il y a eu le concert One Love Manchester le dimanche 4 juin, un show collectif où l’américaine s’était produite en compagnie de Coldplay, Miley Cyrus, Katy Perry, Little Mix, Robbie Williams, Pharrell Williams, Justin Bieber et bien d’autres. Le concert parisien d’Ariana Grande suscitait donc de nombreuses questions, et pas vraiment d’ordre musical. La chanteuse allait-elle modifier son spectacle, a priori très millimétré ? Allait-elle déclamer d’émouvants discours d’amour et de paix ?

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Une publication partagée par Nadia (@nadia_mhn) le 7 Juin 2017 à 14h11 PDT

Ariana Grande a finalement choisi la continuité. Mercredi 7 juin, son spectacle s’est déroulé avec deux références discrètes à l’attaque de Manchester qui a fait 22 morts le 22 mai dernier. Avant qu’elle interprète One Last Time et en ajoutant Somewhere Over The Rainbow à la setlist, chanson avec laquelle elle avait terminé le concert One Love Manchester. C’est sur Instagram que la chanteuse a été la plus bavarde concernant l’attentat en postant une photo de la Tour Eiffel légendée  » Premier concert de retour ce soir. Je pense constamment à tous nos anges. Je vous aime de tout mon coeur. Reconnaissante et uncroyablement fière de mon groupe, mes danseurs et toute mon équipe. Je vous aime, je vous aime ». Mercredi soir l’esprit était très « Show Must Go On » et quel show !

Ariana Grande a proposé pendant plus d’1h30 un spectacle très (trop ?) millimétré. C’est un compte à rebours qui lance le concert, dix minutes qui s’égrainent sur le grand écran de l’AccorHotels Arena où apparaît le visage d’Ariana Grande tandis que le Hold Up de Beyoncé résonne dans toute la salle. La pression monte et les fans hurlent les dernières secondes du décompte. La star monte alors sur scène pour interpréter Be Alright, titre avec lequel elle a ouvert tous les précédents concerts du Dangerous Woman Tour. Il prend ici un sens plus fort, car il y a quelque chose de rassurant à entendre la star chanter que « tout ira bien » et que  » les temps difficiles sont d’or car ils mènent tous à de jours meilleurs ». Un mantra protecteur et plein d’espoir alors que la salle est en partie remplie par une foule de très jeunes filles, souvent accompagnées par leurs parents.

Ariana Grande déroule ensuite une partition parfaitement maitrisée, les quinze chansons de son dernier album, Dangerous Woman, sont toutes interprétées. Seule petite coquetterie, chanter le remix de Knew Better, Knew Better Part II, d’ailleurs bien meilleure que l’originale. Pour le reste tout y est, de la performance à vélo pour Side To Side, en passant par les chansons émouvantes / sensuelles/ encourageantes, au rappel composé de l’éponyme Dangerous Woman. One Last Time, qui semble être devenue sa chanson la plus symbolique est jouée très tôt pendant le spectacle. C’est l’un des moments les plus émouvants du show alors que la chanteuse tend le micro à la salle qui connaît toutes les paroles par cœur. Les frissons parcourent la salle et celle qu’on surnomme affectueusement Ari lâche quelques larmes. Ses autres grands tubes de Love Me Harder à Problem en passant par Break Free et The Way sont tous de la partie. Pour cette dernière, Mac Miller, le compagnon d’Ariana Grande monte sur scène pour la plus grande joie du public. Ensemble ils reprennent aussi Dang!, chanson de Mac Miller normalement en duo avec Anderson Paak, dommage on lui aurait préféré My Favorite Part, autre duo des deux amoureux.

Le concert d’Ariana Grande est d’abord réussi car la chanteuse a beau n’avoir que trois albums derrière elle, ils sont remplis de tubes et c’est un plaisir de pouvoir danser dessus en live. La voix de l’américaine est bien sûr son autre atout. Elle est l’une des pop star mondiales dotée du plus bel organe vocal qui soit et en live cette voix est tout aussi impressionnante. Bien plus que l’héritière d’une Mariah Carey à qui elle a trop souvent été comparée, notre gracile diva de 24 ans est unique en son genre. Il suffit d’aviser le public qui assiste à ses concerts. Icône LGBT, Ariana Grande séduit particulièrement les hommes gays ET les jeunes filles en fleurs. Des fans énamourés qui se retrouvent dans son discours d’inclusion pour les premiers, et son attitude espiègle pour les secondes. L’allure juvénile de la star permet aussi à celles ci de voir en elle une sorte de grande sœur.

Le regret principal concernant ce concert parisien c’est le manque de proximité d’Ariana Grande avec son public. Si elle touche quelques mains des premiers rangs de la fosse, elle s’adresse très peu à ses fans ormis quelques « Paris I love you, Paris je t’aime » lancés avec quelques trémollos dans sa (superbe) voix. Peu de place à la spontanéité également pour un show chorégraphié au détail près, ce qui n’empêche pas à l’ensemble d’être très plaisant. Pour une artiste qui a fait ses débuts à Broadway et dans une série pour enfants, elle joue en revanche peu la comédie. Elle n’en fait jamais trop si ce n’est à travers une scénographie où l’écran triangulaire la démultiplie lorsqu’elle chante, et affiche son jolis minois minaudant lorsqu’elle s’échappe de scène pour changer de tenue. En fin de concert, on repense à Beyoncé qui « chantait » alors que l’on attendait l’arrivée de la star de la soirée. S’il s’agit peut être d’un pur hasard, impossible de ne pas penser que parmi les chanteuses de sa génération Ariana Grande n’est pas si loin du trône de Queen Bey. Même sens du perfectionnisme, voix différentes mais tout aussi incroyables en live, même ports altiers. Mais chez la chanteuse à la haute queue de cheval, c’est la mignonnerie qui prévaut. Une douceur qui se prolonge hors de l’AccorHotels Arena alors que les fans sortis de la salle entonnent spontanément l’hymne One Last Time, une dernière fois.