Avec son cinquième album, Vampire Weekend signe un retour gagnant

« Only God Was Above Us », le cinquième disque des New-Yorkais en seize ans de carrière, prouve qu’il est possible de durer dans la pop.

Est-il possible de bien vieillir dans le monde cruel du rock ? Ezra Koenig, 38 ans en 2024, n’en sait pas grand chose. Son groupe Vampire Weekend a toujours été plus qu’un simple groupe de rock à chemises boutonnées, et c’est peut-être la raison qui fait de ce nouvel album Only God Was Above Us une très bonne surprise.

Après un long teasing qui aura duré le temps de 4 singles tout aussi efficaces qu’ils étaient différents, les garçons originaires de Brooklyn ont finalement réussi à rentrer dans le monde d’après (leur dernier album Father of the Bride remontait à 2019) avec un disque compact comptant 10 titres à écouter comme un voyage dans un siècle de musique américaine.

On ne sait pas si le fait que Ezra soit marié à la fille de Quincy Jones (l’homme derrière Michael Jackson) a eu une quelconque influence sur Only God Was Above Us, mais le fait est que le gentil groupe de garçons propres sur eux livre un beau melting pop musical allant de l’indie rock digne d’une série américaine des années 2010 (Gen-X Cops) au ska-pop (Mary Boone) en passant même par l’exotica (Pravda). Et si le titre Capricorn fait parfois penser à du MGMT, ce n’est qu’un pur hasard tant Vampire Weekend suit depuis maintenant seize ans une trajectoire unique dans la pop américaine, ni trop petit pour mourir ni trop gros pour exploser.

C’est peut-être ce qui fait de la bande à Ezra Koenig une anomalie dans un système ayant tendance à épuiser les artistes en trois albums. Avec leur cinquième à date, les Américains montrent qu’ils ne seront jamais l’équivalent d’Ed Sheeran, ni des Strokes. Et que finalement, c’est très bien ainsi.

Belle victoire pour ces « anciens jeunes » qui faisaient sauter tout le monde en 2008 avec Holiday (45 millions d’écoutes sur Spotify) et qui, deux décennies plus tard, n’ont rien changé à leur façon d’injecter de la jeunesse insouciante dans leurs mélodies. Une carrière à l’image de la pochette de leur disque le plus connu, Contra, où l’on découvrait sur la pochette un vieux polaroid de la mannequin Ann Kirsten Kennis qui datait de 1983. La principale intéressée trainera le groupe au tribunal pour utilisation du cliché sans son accord, et l’affaire se règlera finalement à l’amiable. Comme quoi, tout se finit toujours bien pour Vampire Weekend.

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