En avril dernier, les Londoniens de Blur faisaient leur grand retour avec un huitième album, The Magic Whip. C’est dans les années 90 que la formation légendaire menée par le très charismatique Damon Albarn s’est fait connaître. À l’époque, elle se partageait alors la scène britpop avec Oasis, avec qui elle entretenait une certaine rivalité. Mais aujourd’hui, la hache de guerre semble être enterrée puisque le guitariste Alex James espère même voir Oasis se reformer un jour ! Pas étonnant donc que les Britanniques soient attendus comme le messie hier soir au Zénith de Paris, après une absence de presque quinze ans. Mais la diversité du public montre que le groupe est resté intemporel et continue de séduire les jeunes et les moins jeunes. Et pour ceux qui ne pouvaient pas être là, l’événement était intégralement filmé et retransmis sur internet.
Après une première partie assurée par Jupiter & Okwess International, Damon Albarn et sa bande font une entrée fracassante sur fond de cornets de glaces aux couleurs fluos. Le concert commence fort avec Go Out, premier single du nouvel album, durant lequel Damon Albarn déambule sur scène en toute nonchalance. Entouré du guitariste Graham Coxton (fraîchement réconcilié avec le groupe), du bassiste Alex James, et du batteur Dave Rowntree, le chanteur semble ravi de retrouver la France, et s’amuse comme un gamin à bombarder tout le monde avec sa bouteille d’eau. La bonne humeur du quatuor est communicative et Damon Albarn n’hésite jamais à aller au contact de son public. Il passera d’ailleurs une bonne partie du concert dans les bras du premier rang. Pour présenter The Magic Whip en live, le groupe anglais s’est entouré de choristes, de claviers et de cuivres, qui donnent une nouvelle dimension au set.
Les quatre membres de Blur alternent des titres du nouvel album, comme Ong Ong, dernier single en date dont le clip vient de sortir, mais aussi de véritables classiques, tels Tender, et To The End, chantés à l’unisson par la foule. Le groupe phare de l’histoire de la britpop assure le show pendant deux heures, et Damon Albarn, doté d’une énergie inépuisable, contrôle le public qui lui obéit au doigt et à l’œil. Les fans en redemandent, et après avoir repris en chœur Out Of Time, Coffee & TV et Beetlebum, le public du Zénith se déchaine sur Parklife, qui avait assuré la notoriété du groupe en 1994. Le chanteur s’essaye à la langue française, mais c’est finalement Alex James qui lui volera la vedette en s’exprimant dans un français presque parfait.
Son éternel sourire aux lèvres, Damon Albarn n’en finit pas d’arpenter la scène de long en large, plongeant à la rencontre des fans de temps à autre. Le public parisien s’enflamme lorsque le groupe lâche la bombe Song 2, avant de clôturer la première partie du set avec This Is A Low. Le rappel fait monter l’ambiance d’un cran, avec l’incontournable Girls and Boys, un de leurs plus grands succès, et les Londoniens assurent une fin magistrale avec le superbe The Universal, scandé par la foule. Le groupe mettra fin à deux heures de concert sous les acclamations d’un public conquis. Blur se produiront sur la scène de Hyde Park à Londres samedi soir, avant de se lancer dans une tournée mondiale qui passera par l’Europe, l’Australie, l’Asie et l’Amérique.