Calum Scott adore Paris. Et il y a quelques semaines, il était dans la capitale, le temps d’un concert exceptionnel donné au Yoyo. Il y est venu défendre son premier opus, Only Human qui, on ne le répètera jamais assez, est incroyablement honnête. Et l’honnêteté, c’est justement l’un des thèmes principaux de notre conversation avec lui, dans un parc parisien quelques heures avant son concert en mai dernier. Du haut de ses 29 ans, Calum Scott est un artiste qui, malgré le succès phénoménal et international de Dancing On My Own, a su rester simple, posé et surtout, humble. Toujours est-il que lorsque l’un de nos titres dépasse les frontières et touche le monde entier, ça fait forcément de l’effet : « C’est un sentiment étrange parce que je suis toujours normal, je viens d’une petite ville et je rêvais de faire ce que je fais aujourd’hui. Et je le fais. Je me pince tous les jours en me disant que je vais me réveiller ! Je suis reconnaissant et honoré de chanter pour les gens tous les jours. Et savoir que tant que personnes ont ecouté Dancing On My Own, c’est presque effrayant ! Je suis passé d’une toute petite ville à une armée de projecteurs braqués sur moi ! », plaisante t-il.
Si la cover a fait son effet, les fans avaient surtout hâte d’entendre son album et surtout, ses chansons. Et ça, pour un artiste, ça peut être angoissant : « Quand j’ai commencé à écrire l’album, c’est le moment où j’ai vraiment dû être Calum Scott , pas le mec qui chante les chansons des autres », explique t-il. « Je devais être le mec qui a des choses à dire et des histoires à raconter, qui a eu des hauts et des bas dans la vie. J’ai mis toute mon âme dans ces chansons, j’ai évoqué des moments très personnels. Mais je l’ai fait parce qu’il fallait que ça sorte. J’ai vécu toute ma vie avec ça, il fallait que je partage. Et puis, je me suis dit que ça pourrait aider des gens qui ont vécu les mêmes choses que moi. On peut se reconnaître dedans et c’est ce qui est fantastique avec ce boulot : les gens peuvent se retrouver. On peut leur dire “je sais ce que tu ressens, je l’ai ressenti aussi”.
« On peut se reconnaître dedans et c’est ce qui est fantastique avec ce boulot : les gens peuvent se retrouver »
Mais quand on aborde des thèmes aussi personnels, on peut parfois hésiter à sortir un titre. Comme n’importe quel artiste, il a été confronté à ce dilemme : « C’etait dur et j’ai longtemps hésité. Je devais être fort pour les autres, parce que si les gens se reconnaissaient dans mes titres, je devais être leur remède. Je devais être honnête et même si c’était dur, je l’ai fait pour moi mais aussi pour les fans. Je me demandais si je pouvais sortir ces chansons parce qu’elles étaient vraiment personnelles. Il y a une chanson (You Are The Reason) qui n’est pas sur album et que je vais jouer ce soir (au Yoyo, ndlr) sur mon coming out . Et je pleure à chaque fois, parce que c’est très personnel. Cette chanson me tient à coeur, c’est mon bébé. Je continuerai de la jouer, parce que c’est le genre de chansons que je veux faire. You are the Reason, je veux que tout le mode l’entende. Alors il faut garder un certain équilibre ». Et d’aileurs, You Are The Reason, cette chanson si personnelle a eu droit à sa version duo avec une jeune artiste française prometteuse et pétillante, Barbara pravi (dont l’EP sortira le 15 juin).
Si Calum Scott a intitulé son album Only Human, c’est justement pour illsutrer l’être humain dans toute sa complexité – avec ses forces et ses failles : « Dans la vie, il y a des hautes et des bas, on se trouve à suivre le courant. On surmonte des épreuves, on se fait briser le coeur… je voulais écrire des chansons qui ressemblaient à la vie des gens parce que la musique est le remède de l’âme. Il y des périodes difficiles mais nécessaires. E ce titre est un bon moyen de résumer l’album : on est humain, on a le coeur brisé, on se relève, on se renforce, on laisse quelqu’un d’autre entre dans nos vie… on va pleurer, être jaloux ou en colère… on est humain, on est pas des robots ou des machines ». Dans cet album, Calum Scott a su, en se basant sur ses expériences personnelles, peindre un parfait portrait de l’être humain.
« Il y des périodes difficiles mais nécessaires »
S’il a vécu une expérience qui a changé sa vie, Calum Scott est toujours le même : « J’ai ma famille mes amis. Parfois, la maison me manque. J’ai écrit une chanson là-dessus, What I Missed Most (dont le clip est à retrouver ICI). C’est génial de rentrer de temps en temps, ça m’inspire et ça me permet de garder les pieds sur Terre.
Quelques heures plus tard, quand nous avons retrouvé Calum Scott sur scène, on a retrouvé exactement la même personnalité : honnête, humble et proche de son public, il a livré ce soir là une performance inoubliable – et on a hâte de voir les prochaines !