Enregistrer un album complet en seulement 4 mois. On ne sait pas s’il s’agit d’un record de vitesse, mais le moins qu’on puisse dire, c’est que le vainqueur de la Star Academy (en février dernier) n’a pas trainé. Cent-vingt jours plus tard, le revoilà avec Chaque seconde, un album de 14 titres (dont 12 originaux) écrit en même temps que Pierre Garnier assurait une partie de la tournée Star Academy, répondait aux nombreuses sollicitations promos et mettait en boite le clip de Nous on sait, son nouveau single. Un rythme de travail surhumain qui n’a pas dû laisser au Français beaucoup de temps pour dormir. Cela valait-il le coup d’attendre ?
Un single locomotive
Avant Chaque seconde, il y a évidemment eu Ceux qu’on était, le single de tous les records (50 millions d’écoutes en digital) et qui est accessoirement devenu le meilleur démarrage de tous les temps sur Spotify. Avec de tels scores, Garnier pouvait donc espérer que les fans seraient au rendez-vous pour le disque (où l’on retrouve d’ailleurs trois versions du titre).
Dans le détail, sur ce premier album on retrouve évidemment le plus gros tube, mais aussi Nous on sait, écrit pour aborder le sujet crucial de la santé mentale chez les jeunes, mais aussi 10 autres chansons inédites. Pas de grande surprise ni de grosse déception : ça reste du Pierre Garnier tout craché. Même voix éraillée, même combo acoustique piano-guitare rappelant les idoles Ed Sheeran et Vianney, et même authenticité dans l’écriture des paroles, comme sur le titre d’ouverture Comment faire où Garnier évoque la difficulté d’exprimer ses sentiments. Les commentaires YouTube sur ladite chanson sont éloquents : les fans valident.
Un disque sur les doutes
A la question Chaque seconde est-il un disque à refrains, la réponse est oui. En dépit du peu de temps pour l’enregistrement, Pierre Garnier réussit ce drôle d’exploit de placer plusieurs chansons radiophoniques. On pense notamment à Les Mots ou Chaque seconde, et même L’horizon, avec ses choeurs gospel, finit par rester en tête. Mention spéciale au titre Sur pause, où le musicien se confie sur ses doutes : « Parfois j’ai mal / Je suis pas normal / Je vois ma vie m’échapper / Ca me fait défaut« . Au regard de la rapidité de son succès, on peut comprendre que le Français de seulement 22 ans (comme Billie Eilish) se pose encore beaucoup de questions. Seule petite déception du côté de l’auditeur, peut-être : le titre Pas une larme avec Sofiane Pamart, seul featuring de l’album, un peu en dessous des attentes, car trop convenue.
Au final, avec ses chansons sur l’amitié, l’amour ou la solitude, Pierre Garnier livre un disque universel qui devrait parler à chacun en effet miroir. Ecrit avec la même équipe que pour Ceux qu’on était (dont Joseph Kamel), le disque rythmera sans doute une partie de l’été et, à l’image du dernier titre, promet au Français un avenir « tout en mieux ».