Charlie Winston : « Curio City est un album plus personnel » (Interview)

Le nouvel album de Charlie Winston, Curio City, sort aujourd’hui. Pour l’occasion, le chanteur britannique nous a accordé une interview exclusive sur europe2.fr ! Entretien.

C’est à l’espace Gibson, près de la Place de la République, que Charlie Winston nous avait donnés rendez-vous, un jour pluvieux. À quelques jours de la sortie officielle de son nouvel album, Curio City, le Britannique nous a confié ce mélange d’appréhension et de soulagement qui caractérise cette période d’attente avant les retours du public. Assis en tailleur sur un canapé, Charlie accorde sa guitare tout en répondant à nos questions. Retrouvez tout de suite notre interview de Charlie Winston qui nous parle de la gestation de son nouveau disque qu’il a souhaité à la fois novateur et plus personnel.

Ton nouvel album, Curio City, sort aujourd’hui en France. Que peut-on en attendre ?

Je voulais inclure des influences électro dans ma musique. Je ne voulais pas simplement répéter d’anciennes chansons. J’écoutais des artistes comme Alt-J ou encore James Blake et je voulais inclure leurs influences [dans le nouvel album]. J’ai toujours été intéressé par la musique électro. J’écoutais beaucoup Autechre et Aphex Twin. Ça m’a toujours plu. Je ne l’avais simplement jamais exprimé dans ma propre musique. La première chose que j’ai faite a été d’acheter un synthé que je voulais entendre sur le disque. Je ne voulais pas que ma musique ait un son vintage. J’ai l’impression que je l’ai déjà fait. J’y retournerai peut-être un jour mais je n’en suis pas sûr. Je voulais que tout sonne frais et nouveau.

À l’approche de la sortie, tu ressens une certaine forme de pression ou c’est plutôt du soulagement ?

C’est un peu des deux. Je suis plutôt relax en ce qui concerne l’album mais je me sens excité et inquiet à la fois. Je ne peux pas vraiment l’expliquer, c’est trop tôt…

C’est peut-être parce que l’album t’est plus personnel…

C’est vrai. L’album est un véritable instantané de ma vie ces deux dernières années. Tous mes albums sont personnels, bien sûr, mais avant je créais plutôt des personnages et des univers dans mes chansons. Cette fois, j’ai voulu que l’album soit plus proche de moi et de mon histoire. À présent, je suis plus conscient de la proximité qui existe entre ma musique et moi.

Je sais que tu as fait un roadtrip à travers l’Angleterre pendant plusieurs mois. C’était un besoin d’air pour pouvoir écrire ?

C’était du loisir. J’ai toujours voulu faire ça. Quand j’avais 10 ans, mon père a conduit ma sœur et moi jusqu’en Écosse. On a roulé dans la région des Lacs et dans la région picte. Je me rappellerai toujours que je me suis dit « Je veux y retourner un jour. » En 2012, j’ai vu le film britannique The Trip, c’est un superbe portrait de l’Angleterre. Ensuite j’ai vu Skyfall où il y a beaucoup de magnifiques plans de l’Angleterre. Je me suis dit « Je veux juste voir mon pays. » Je ressentais aussi le besoin de montrer mon pays à mon public continental.

Tu t’es servi de cette expérience pour l’album ?

Oui, parce que ce sont des espaces et des paysages et, pour moi, cet album parle beaucoup de paysages. Par contre, je ne suis pas aller dans les villes. Je me suis simplement baladé dans la campagne. C’était aussi une réaction à l’achat de ma maison et mon déménagement, le fait d’avoir des voisins… Je vis dans une sorte de vieille école, il y a un portail et des grilles tout autour. Il y a une certaine attitude qui va avec ce genre de propriétés isolées. Les gens sont très curieux, ça m’a tapé sur le système. C’était comme si ma vie faisait partie de celles des autres. Parfois, quand je jouais du piano et au-dessus de moi, des gens tapaient sur le sol. Ça me tuait. J’ai ressenti le besoin de m’éloigner de tout ça. C’était aussi l’occasion pour moi de prendre des vacances pour la première fois.

La dernière fois qu’on t’a vu, à la Gaîté Lyrique, tu nous avais fait écouter de nouveaux titres. C’est important pour toi de tester de nouvelles chansons dans les conditions du live ?

Clairement. C’était véritablement mon retour et je me suis dit que si je ne jouais pas le nouvel album, je ne saurais pas quoi jouer. Je ne voulais pas revenir et que tout le monde croit que je faisait toujours la même chose. C’était vraiment important pour moi de jouer ces chansons. J’ai grandi sur scène et voir les chansons sur scène et les réactions du public est un bonheur. Je connais aussi très bien le public parisien et je ressens ce qu’ils tirent de mes chansons. Rappelons que Curio City sort aujourd’hui en France.

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