Quelques jours avant le concert exceptionnel qu’il donnera à l’Accor Arena pour présenter Substract, Ed Sheeran s’est confié à Rolling Stone UK. Dans les colonnes du magazine dont il fait la couverture ce mois-ci, l’interprète de Shape of You se confie sur le succès, sur ses traumas, sur son nouvel opus mais aussi sur les bien faits de la thérapie. Mais alors, que fallait-il en retenir ? La réponse tout de suite.
« Il n’a aucune trace du syndrome de l’imposteur », lit-on a propos de l’artiste. « Il regarde les dizaines de chansons qu’il a abandonnées pour chaque succès, les centaines de concerts qu’il a donnés avant que quelqu’un ne connaisse son nom, et il est sûr de savoir comment tout cela s’est passé. Mais, dit-il, « les gens me regardent et se disent : « Comment en es-tu arrivé là ? ». Alors qu’il s’apprête à livrer son album le plus personnel, « Sheeran sait qu’il y a une chance que les critiques aiment cet album, ce qui l’effraie un peu : « Je suis inquiet, parce que tous mes plus grands albums ont été détestés », confie t-il au magazine.
Lorsqu’il s’agit de Substract, Ed Sheeran avoue s’attaquer à « des sujets « super lourds » – la mort, la maladie, le chagrin, la dépression, la dépendance » . Pour l’artiste, cette interview avec le magazine britannique est l’occasion de se retourner sur ses succès passés : « Quand j’ai écrit « Perfect » et « Thinking Out Loud », je me souviens m’être dit : « Oh, c’est un peu ringard » », dit-il. Mais à l’époque, je me disais : « Je ne sais pas si ça m’intéresse ». Et elles sont devenues les plus grandes ballades du monde cette année-là. On se dit alors que les gens doivent se sentir concernés par ce qui est cheesy. ». Et justement, « Sur Twitter, quelqu’un a récemment accusé Sheeran de faire des « hymnes sexuels pour des gens ennuyeux », une critique qu’il n’a besoin que d’une milliseconde pour contempler. « Au fait, 150 millions de personnes ennuyeuses ».
A propos de la thérapie :
Plus loin dans l’interview, Ed Sheeran revient sur la thérapie et sur la façon dont sa femme (Cherry Seaborn) a compris qu’il se passait quelques chose. Ainsi, Rolling Stone explique que « pour la première fois de sa vie, il a commencé à consulter un thérapeute » : « Personne ne parle vraiment de ses sentiments là d’où je viens », détaille Ed Sheeran. « Les gens pensent que c’est bizarre de consulter un thérapeute en Angleterre….. Je pense que c’est très utile de pouvoir parler à quelqu’un et de se défouler sans se sentir coupable de se défouler. Évidemment, j’ai eu une vie très privilégiée. Mes amis me regardaient toujours en se disant : « Oh, ce n’est pas si grave ». »
Et ce n’est pas tout, : « Si la thérapie suscite encore le scepticisme au Royaume-Uni, certains jeunes Américains la considèrent comme une sorte de totem miraculeux qui guérit tout – d’où la prévalence des mèmes du type « Les hommes deviendront littéralement les plus grandes pop stars masculines de leur génération au lieu d’aller suivre une thérapie ». Pour Sheeran, la thérapie a été très utile, mais pas magique. « L’aide n’est pas un bouton sur lequel on appuie et qui fait que l’on va automatiquement bien », explique-t-il. « C’est quelque chose qui sera toujours là et qu’il faut simplement gérer ».
En annonçant ce nouvel album (qui, on le rappelle, sera disponible le 5 mai prochain, Ed Sheeran confiait « Ecrire est ma thérapie« . Et justement, lorsqu’il s’agit de Substract, Rolling Stone nous apprend que « le premier morceau, « Boat », évoque l’un des premiers héros de Sheeran, l’auteur-compositeur-interprète Damien Rice (Sheeran l’a écrite sur un lit de piano et de batterie créé par Dessner, mais l’a retravaillée pour en faire une chanson à la guitare). « On dit que toutes les cicatrices guérissent, mais je sais que je ne guérirai peut-être pas », chante Sheeran, plus plaintif que vous ne l’avez jamais entendu. ».
Concernant Eyes Closed, le premier single, ce dernier se présente comme « une réécriture d’une chanson pop plus directe que Sheeran avait sous la main, un récit de rupture plus générique. Maintenant, elle parle directement de ses traumatismes et de leurs conséquences : « J’imaginais ce mois un peu différemment / Personne n’est jamais prêt », chante Sheeran.
Trois morceaux qui ne seront pas sur Substract
De sa collaboration avec Aaron Dessner, Ed Sheeran garde près de trois morceaux qui ne seront pas sur Substract : ces derniers « lui semblaient trop joyeux, et (il) s’est rendu compte qu’ils étaient le début de quelque chose d’autre. « Il s’est très vite rendu compte que nous faisions deux choses différentes », déclare Sheeran. Il a donc écrit un deuxième album entièrement différent avec Dessner. Il est déjà en train de le mixer, bien qu’il ne sache pas encore quand il sortira ; il veut se donner une chance de respirer. « Je n’ai pas d’objectif pour cet album », dit-il. « Je veux juste le sortir ».
Enfin, Ed Sheeran « a en tête cinq autres albums utilisant une autre catégorie de symboles, qu’il n’est pas prêt à partager, du moins pour l’instant ». Et justement, « il considère le dernier de cette série comme un projet d’une durée de plusieurs années, avec une particularité : Je veux lentement faire cet album qui est, entre guillemets, « parfait » pour le reste de ma vie, en ajoutant des chansons ici et là », dit-il. « Je veux ajouter des chansons ici et là », explique-t-il, « et faire en sorte qu’après ma mort, l’album sorte ».
L’interview complète d’Ed Sheeran pour Rolling Stone est à retrouver juste ICI.