Eight Days A Week : The Touring Years, le film qui dévoile une autre facette des Beatles (review) 

Demain sortira sur grands écrans un film que nous attendions depuis longtemps. Eight Days A Week revient sur les folles années de tournée des Beatles. Stades, fans en délire et vie publique, Ron Howard revient sur la face cachée du groupe planétaire.

Quel que soit votre âge, vous connaissez les Beatles. Let It Be, Yesterday, Michelle, Get Back, Twist and Shout et autre I wanna Hold Your Hand ont bercé l’adolescence de nos parents et donc, de ce fait , la nôtre. Pour l’opinion générale, Les Beatles sont un mythe, un symbole, un groupe tellement puissant que jamais personne n’a pu les égaler – quoi qu’on en dise. Pourtant, aussi bien que nous pensions les connaitre, force est de constater que non, nous ne savons pas tout. En fait, nous savons surtout ce que les biographes, les reportages ou même les titres composés par Lennon, McCartney ou encore Ringo Starr ont bien voulu nous dire. Mais comme chaque groupe, les Beatles ont une histoire que nous ne connaissons pas, quelque chose qui n’appartient qu’à eux. Et ça, Ron Howard nous le raconte avec la coopération de Paul McCartney, de Ringo Starr, de Olivia Harrrison ou encore de Yoko Ono Lennon. Eight Days a Week nous plonge dans le quotidien effréné de ces jeunes garçons dans le vent et très franchement, on ne ressort pas indemne de ces 2h18 de film.

Le succès des Beatles est de notoriété publique, tout le monde sait qu’ils provoquaient émeutes et malaises partout ou ils passaient. « C’est la rançon de la gloire », diront certains. En 1962, tout commence pour cette bande de Liverpool et très vite, c’est l’euphorie – des deux cotés. Les cris des jeunes filles couvrent les micros et les Beatles eux, prennent ça avec philosophie et humour. C’est le début d’un voyage musical, humain, parfois politique mais les Beatles, ce n’est pas que l’histoire d’un succès. En fait, c’est bien plus que ça. C’est une histoire d’amitié, presque de famille. Pendant quatre ans (de 1962 à 1966), la petite bande a parcouru le monde, remplissant des stades bien plus grands que tout ce que nous aurions pu imaginer. Pendant quatre ans, ils ont donné tout ce qu’ils avaient aux fans, essayant de grandir les uns avec les autres. Ils ont pris des risques artistiques, se sont essayés à de nouvelles choses et à côté de ça, ils se sont mis en quatre pour satisfaire les foules qui se pressaient pour les voir – au sens propre puisque lors du concert donné au SHEA Stadium, ils n’ont pas eu d’autre choix que d’évacuer la scène pour mieux aller s’entasser dans un van. Saviez-vous que les concerts en stade étaient une exigence des autorités qui ne pouvaient décemment pas sécuriser une zone où des dizaines de milliers de fans s’entassaient ?

Au delà de ces show hors normes et hors du commun, les Beatles ont aussi fait parler d’eux en raison de leur parti pris politique. Nous sommes dans les années 60 et la ségrégation fait rage aux Etats-Unis. Dans les concerts, on joue devant une audience divisée en deux – les blancs d’un côté et les noirs de l’autre. Mais ça, c’est inacceptable chez les Beatles. Whoopy Goldberg s’en souvient bien, confiant aux équipes du film que c’est justement ce groupe qui lui donnait l’impression qu’elle pouvait être ce qu’elle voulait, sans qu’il n’y aucune barrière. Avec les Beatles, il n’y a pas de couleur. Aux Etats-Unis, la Beatles Mania est tellement forte, tellement puissante, que l’on s’y perd un peu. Il n’aura suffit que d’une phrase mal interprétée de John Lennon pour que le pays entier brûle tous ses vinyles et se lance dans un boycott qui, aujourd’hui, nous paraît invraisemblable – preuve que les Etats-Unis n’ont jamais fait dans la demi-mesure. Pourtant, le groupe aura traversé toutes ces épreuves et supporté tous ces aléas en se réfugiant dans la musique et en s’appuyant les uns sur les autres. Bien sûr, ils finiront par se séparer mais bien avant tout cela, il est indéniable qu’il se protégeaient tous les uns les autres, faisant de ce succès planétaire une véritable affaire d’amitié. Et ça, c’est qui nous frappe le plus lorsque l’on ressort de la projection. Ils étaient des enfants en enregistrant Love Me Do et étaient des hommes lorsqu’ils ont joué pour la dernière fois sur le toit de leur building londonien.

Enfin, il nous faudra revenir sur un dernier point, peut-être le plus important. Quand un groupe aussi puissant tourne, génère des millions et se produit aux quatre coins de la terre, les journalistes ne se font plus justiciers de l’information mais deviennent vautours. Cet acharnement médiatique (que l’on retrouve aujourd’hui dans une toute autre dimension en raison des raisons sociaux) aura été lourd à endurer. Alors, c’est le jeu, diront certains. Mais après avoir vu ce film, lorsqu’on exerce un métier comme le mien, on a envie de le faire et de le faire bien. Ce que j’entends par là, c’est que notre travail est de porter un artiste, de l’accompagner et de l’aider à se faire entendre ; pas de le traquer ou de le mettre mal à l’aise – il faut simplement choisir son camp. Le film sortira dans 150 salles partout en France et que vous soyez fans ou non, allez le voir. Pourquoi ? « Parce que vous connaissez le groupe. Pas leur histoire ».

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