Et si Justice était devenu plus important que les Daft Punk ?

Alors que Justice annonce la sortie de son quatrième album, Hyperdrama, pour le 26 avril, faisons le point sur le lien évident avec leurs ainés des Daft Punk. Le projet de Xavier de Rosnay et Gaspard Augé aurait-il enfin dépassé les maitres robots ?

Si la musique électronique était une compétition, on aurait vite fait de dire que le coeur des fans se déchaine depuis l’annonce d’un quatrième album pour Justice, le premier en 8 ans, Hyperdrama. Avec leur meilleur démarrage en carrière depuis les débuts en 2007, les deux Français pèsent désormais très lourd sur la scène internationale, au point que des internautes font désormais saigner leurs claviers en comparant les discographies de Justice et Daft Punk. Les premiers auraient-ils tout piqué aux seconds ? Et si, à l’inverse, Justice était désormais plus connu que les pionniers de la French touch auprès des jeunes générations ? Alors qu’un disque inédit des Daft Punk pourrait finalement voir le jour, autant de questions qui rythment le début d’année alors même que Hyperdrama est l’un des disques de 2024 les plus attendus aux Etats-Unis.

Justice, fils des Daft Punk

Si la question du passage de témoin se pose entre les deux groupes, c’est d’abord parce que Xavier de Rosnay et Gaspard Augé n’ont jamais caché leur admiration pour le projet de Guy-Manuel et de Bangalter (qui signe d’ailleurs cette année la bande originale du Daaaaaali ! de Quentin Dupieux).

Fondé au milieu des années 2000, une époque glorieuse pour les Daft, Justice emprunte dès ses débuts certaine des même recettes : un amour des esthétiques marquées (Daft Punk a ses casques de robots, Justice sa croix), une ultra discrétion dans les médias (très peu d’interviews) et un public de fans à la fois français et surtout internationaux. Le mimétisme va encore plus loin : Justice, c’est aussi un duo de Français passionnés par la musique électronique, comme les Daft au début des années 90.

Mais trente ans plus tard, le retour de Justice impressionne au-delà des comparaisons. La publication des deux premiers titres inédits de Hyperdrama, dont One Night/All Night, en duo avec Kevin Parker de Tame Impala, séduit par sa maitrise. Et difficile de faire un lien évident avec l’oeuvre des Daft Punk, musicalement parlant.

Un autre gros point commun

Alors, Justice a-t-il finalement profité de la séparation des Daft en 2020 ? Possible, et même probable, même si Justice était déjà très présent à l’international depuis la sortie de Woman en 2016. L’explosion des deux robots aura certainement fait un appel d’air pour l’autre duo, mais il est important de noter un point commun à lire comme un pointillé marquant entre les deux groupes : Pedro Winter, manager des historique des Daft Punk et… patron du label (Ed Banger) où Justice est signé depuis ses débuts.

Plus qu’une compétition entre les deux groupes, il faut donc penser la comparaison de façon générationnelle : les plus vieux préfèreront sans doute Daft Punk (ils ont grandi avec); quant aux plus jeunes leur amour ira à Justice, qui a fait ses débuts avec eux sur internet. Et à moins que les Daft n’opèrent un retour en fanfare en 2024 avec une reformation (taux de probabilité : 5%), l’avenir est donc à Justice, qui fêtera ses 20 ans d’existence en 2027. En attendant, Xavier et Gaspard semblent en avoir encore sous la pédale, comme en atteste le presque million de vues pour One Night/All Night, extrait très radiophonique de ce prochain album de 13 titres qui réserve encore pas mal de surprises au clubber qui sommeille en nous. Rendons-leur justice : le présent de la musique hyper-électronique, c’est eux.

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