A quoi reconnait-on un bon album ? Cette question, plusieurs générations continuent de se la poser encore et encore. Même s’il n’existe pas de réponse mathématique, on est tenté de dire qu’un disque réussi, c’est au moins 2 singles radiophoniques capables de rentrer dans la tête. Et à ce petit jeu là, le Blue Electric Light de Lenny Kravitz coche toutes les cases.
La preuve de ce retour en grâce, six ans après Raise Vibration, c’est qu’on vous met au défi d’écouter Human et TK421 sans avoir l’irrépressible envie de danser dessus toute la journée en boucle. Les deux tubes, composés comme le reste du disque aux Bahamas pendant une longue séance d’écriture qui aura duré 3 ans, sont du pur Lenny Kravitz. On y retrouve le mélange des influences (rock, soul, funk, jazz), la science du hit et tous les ingrédients qui font de l’Américain une espèce de Benjamin Button à dreadlocks : plus le musicien avance dans l’âge, plus il semble rajeunir. « Pour moi, cet album c’est un merveilleux recommencement » confiait-il lors de son passage exclusif chez Europe 2. A croire que sa crème anti-vieillissement à lui, c’est la musique.
La recette Lenny
En écoutant Blue Electric Light, on peut également se demander si le cuisinier Kravitz n’utilise pas toujours un peu les mêmes ingrédients. Et c’est un compliment. Depuis la sortie voilà 35 ans de son premier album Let Love Rule, qui déjà remettait les instruments dits « vintage » sur le devant de la scène, rien n’a vraiment changé. La voix de Lenny non plus. Une voix qu’on retrouve sur ce nouvel album, aussi cristalline qu’aux premiers jours, et cette impression d’entendre le fils caché de Prince et de Jimi Hendrix (qu’il a d’ailleurs rencontré à ses débuts, voir ce papier) jouer avec tous les instruments en studio.
Sur Blue Electric Light, comme sur tous les albums précédents, l’Américain est encore une fois partout : à la basse, aux claviers, à la batterie, aux guitares, aux tambours et mêmes aux castagnettes ! Si vous cherchiez la définition de l’homme-orchestre, ne cherchez plus.
2024, année des célébrations
Avec ce disque, Kravitz s’offre donc un beau cadeau pour ses 60 ans. Et sans parler « d’album du come-back », on peut donc écrire sans trembler que le guitariste passionné par la décoration d’intérieur possède encore assez d’idées pour retapisser sa discographie.
Si les titres de Blue Electric Light sont tous foncièrement positifs, tous portés par une envie de jours meilleurs, il devrait en être de même pour le principal intéressé. On le retrouvera d’abord le 1er juin au mythique stade de Wembley pour l’ouverture de la Ligue des champions, puis en tournée française sur les festivals d’été, mais aussi en résidence à Las Vegas en octobre prochain. Un luxe seulement accessible aux vraies stars (U2, Céline Dion, Elvis, etc). Ce que Kravitz est depuis longtemps, lui qui a également profité de 2024 pour découvrir son étoile sur le légendaire Walk of Fame d’Hollywood.
Finalement, Kravitz ne serait-il pas la dernière légende des années 90 encore en activité 30 ans plus tard ? On vous laisse méditer là dessus en écoutant ce nouvel album aux allures de fontaine de Jouvence.