Le saviez-vous ? Le groupe formé par Sharleen Spiteri fêtera bientôt ses 40 ans d’existence. Et personne n’a vu le temps passer. La première fois que Texas (dont le nom est inspiré par le film Paris, Texas de Wim Wenders) a branché les instruments, c’était en 1985. Mais il faudra encore trois ans pour que les Ecossais publient leur premier album Southside, et dès le départ, c’est un carton. Pourquoi ? Grâce au premier single I don’t want a lover.
La suite, on la connaît : une étonnante longévité avec notamment un autre disque bien connu des fans (White on Blonde, 1997, avec le tube radio Say what you want) et une carrière résumé dans un best-of publié en 2023. La logique aurait ainsi voulu que Texas revienne en 2024 avec un nouvel album studio, mais c’est raté : Sharleen a fait son retour voilà quelques semaines avec une sorte de second best-of avec The Muscle Shoals Sessions, un disque où elle revisite le répertoire du groupe en versions dépouillées. Belle manière de déshabiller des compositions qui n’ont pas pris une ride.
Un studio mythique
Alors que le choix aurait pu surprendre, celles et ceux qui connaissent Spiteri savent que l’Ecossaise a toujours davantage regardé vers l’Atlantique que vers la Manche. Manière de dire que ses influences, c’est davantage Marvin Gaye que Johnny Hallyday. Il n’en fallait pas plus à la leader de Texas pour prendre un billet vers l’Alabama direction Muscle Goals, temple mythique de la soul américaine où passèrent – en vrac – Aretha Franklin, Wilson Pickett, Willie Nelson, Lynyrd Skynyrd ou encore Joe Cocker. Et c’est là, accompagnée par l’organiste Spooner Oldham, qu’elle a capté ce disque minimaliste permettant de redécouvrir ses tubes (Summer Son, Say what you want, Black Eyed Boy… oui ils sont tous là) plongées dans le groove local.
« Avoir la possibilité d’aller à Muscle Shoals pour enregistrer, c’était comme être enfant dans un magasin de bonbons ». (Sharleen Spiteri)
Le résultat, loin de trahir les morceaux originaux, confirme que les refrains de Texas sont imparables, et encore plus quand ils passent sous les doigts de Spooner Oldham, un claviériste culte connu pour ses collaborations avec – accrochez-vous – Percy Sledge, Bob Dylan, Neil Young ou encore Cat Power. A eux deux, ils livrent un disque qui dépasse de loin la simple compilation, avec notamment deux reprises inattendues (Would I lie to you de Charles & Eddie, Save the last dance des Drifters) et finalement, un peu à l’image de ce groupe auquel certains prédisaient une carrière éphémère. De quoi permettre à Texas de revenir en 2025 avec un nouvel album studio pour fêter ses 40 ans d’existence ? Les paris sont lancés !