Animal est dans les sorties album de la semaine et ce disque, on l’attendait depuis longtemps. Fakear a fait une entrée fracassante sur la scène électro en proposant des sons nouveaux, un style qui lui est propre et des morceaux inoubliables, capables de mettre une foule en transe. Pour le coup, nous n’exagérons pas – nous l’avons vu en live, lors des précédentes éditions d’Electroshock. La Lune Rousse et Neptune sont probablement ses morceaux les plus connus, même si les lead single Sheer-Khan et Silver suivent de près. Animal est album solaire, un album comme on en avait pas vu depuis longtemps et surtout, un album qui nous fait voyager sans même avoir à dépenser une somme exorbitante pour un billet d’avion.
Pour ouvrir l’opus, ce sont Sheer-Khan et Silver qui s’enchaînent – jusque ici, nous sommes en terrain connu (sans mauvais jeu de mots). En vérité, Fakear avait déjà livré quelques titres comme Lessons ou encore Ankara alors à l’écoute de l’album complet, on ne sent pas dépaysé. Pourtant, lorsqu’on met le disque et qu’il défile, on a cette agréable impression de voyager, comme si chaque nouveau morceau nous envoyait dans un univers différent du précédent. La musique de Fakear est particulière (comme sa façon de la composer) et c’est justement ce que l’on aime. Côté titres, nous ne nous étendront pas sur La Lune Rousse qui a déjà fait ses preuves en live en mettant -par exemple- le public de Toulouse en transe mais par contre, De La Luz nous rappelle vaguement ce dernier. Ce n’est pas le même morceau et c’est complètement subjectif mais le fait est qu’on ressent un tout petit lien de parenté entre les deux titres – ce qui n’est pas une mauvaise chose. Bien sûr, il faut vraiment tendre l’oreille pour s’en rendre compte.
Parce que nous ne sommes pas des machines, certains titres nous ont frappé en plein coeur, comme Song For Jo (qui nous donnerait presque envie d’escalader une montagne pour aller observer un coucher de soleil) ou encore Light Bullet qui, quant à lui, nous pousserait presque à prendre le volant pour aller n’importe où, du moment que c’est loin. En écoutant le piano sur Jonhae, on voudrait voir n’importe quelle grande ville depuis le toit d’un building en se prenant pour les rois du monde tandis que Leaving Tokyo, plein de mélancolie, est surtout un morceau qui nous évoque l’espoir.
Les chants du monde récapitule ce disque dans la mesure où après écoute, on a vraiment l’impression d’avoir fait le tour du monde. Animal est un condensé de sons, de voix, de beats différents qui forcément, nous évoquent les quatre coins du monde mais de notre point de vue, c’est surtout une métaphore de ce que propose l’album – des univers différents, des mondes différents et un tour du monde en une heure et huit minutes. Le disque est énergique (comme en témoigne Mamaha qui porte bien son nom) et surtout, il ne se répète pas, on ne se lasse pas en l’écoutant. Animal est le disque apaisant, lumineux et plein d’espoir qu’il nous fallait en ce moment et si ce n’est pas déjà fait, allez l’écouter. Et recommencez, encore et encore.