Deuxième partie de notre entretien avec Yannis Philippakis. Au programme : Musique actuelle, ville d’Oxford et expérience live ! europe2.fr vous dit tout des déclarations du chanteur de Foals.
Yannis Philippakis l’a annoncé : What Went Down est l’album le plus abouti de Foals. Un quatrième opus qui confirme que le groupe britannique fait partie du fleuron de l’indie rock made in UK. Connu pour ne pas avoir la langue dans sa poche lorsqu’il s’agit de donner son avis sur les autres groupes actuels, le frontman de 29 ans nous explique ce qui l’agace chez de nombreux autres artistes « Il y a simplement des gens qui font de la mauvaise musique ! La tendance que je déteste le plus c’est les groupes qui essaient de se donner une identité indé, alternatif, underground, alors qu’ils font simplement de la pop. C’est contrefait, ça sonne faux, ils se servent de ça pour se donner une image et ça me fait ch*. ». Comment agir contre ça ? « La meilleure réponse que l’on puisse donner à ces gens est de faire l’opposé de ce qu’ils font ». Le chanteur continue son plaidoyer, nous expliquant que le paysage musical contemporain le déçoit un peu « Les musiques actuelles ne m’intéressent pas vraiment, à part quelques albums. Je ne me retrouve pas dans ce qui se fait musicalement en ce moment ».
Nous avouant qu’il aime écouter des « sons vraiment bizarres », comme de « la musique gutturale mongole», Yannis Philippakis revient sur l’ambivalence de la musique de Foals « Pour le groupe, j’ai toujours été tiraillé entre le fait que j’aime la pop music, les morceaux entraînants, qui plaisent à un grand nombre de gens, et aussi le fait que j’aime la musique plus subversive, plus expérimentale. J’avais l’habitude de vouloir marier ces deux aspects mais maintenant je n’y pense plus vraiment, les choses sont comme elles sont ». Une musique plurielle, pour un groupe en constante évolution selon son chanteur « Nous sommes très remuants, on a les frissons les plus intenses lorsque l’on parvient à se surprendre nous-même. C’est ce que l’on recherche lorsqu’on joue notre musique. On pourchasse ce moment frais, inédit, c’est presque un instant divin. Il y a beaucoup de groupes qui font du surplace albums après albums, je ne m’éclaterai absolument pas en faisant ça ». Le groupe cherche à repousser ses limites, sans oublier ses racines : Oxford « C’est un endroit qui vous permet de rêver, c’est un lieu où vous êtes libre de penser, où vous pouvez être créatif. L’histoire de cette ville vous montre que vous pouvez réussir ».
Vous l’aurez compris, la rédac’ de europe2.fr est totalement sous le charme de What Went Down, le nouvel album de Foals. Un album que l’on a hâte d’entendre en live, tout comme Yannis Philippakis a hâte de l’interpréter avec le reste du groupe « Cet album est presque fait pour être joué en live, il n’y a qu’une ou deux chansons qui vont nécessiter une réflexion de notre part pour les adapter sur scène, le reste de la tracklist est déjà prêt pour être joué » avant d’ajouter, avec un sourire en coin « C’est plutôt sympa, ça veut dire qu’on a pas à répéter ! ». Une tournée intense débutera en septembre, pour le plus grand plaisir du chanteur « Nous allons faire beaucoup de dates, je n’en peux plus d’attendre, j’ai hâte de repartir. Ca me manque vraiment ». Foals a prouvé par le passé son goût pour la scène, le groupe se lâchant totalement face à des publics conquis, une expérience basée sur le partage entre les musiciens et la foule comme nous l’explique Yannis « Je me nourris de l’énergie physique produite par le public, j’en ai besoin pour faire une bonne performance ». Le temps d’éteindre une autre cigarette et de finir son expresso, Yannis Philippakis nous salue et repart sous le soleil de plomb d’un bel après-midi d’été.