Fréro Delavega en ciné-concert, le film qui fait du bien (REVIEW)

Hier soir, les fans des Frero Delavega avaient rendez-vous avec le duo pour la projection de leur concert à L’Olympia donné en mai dernier – en plus d’un documentaire. Vous le savez, Europe 2 y était et on ne regrette pas d’avoir bravé le froid pour y assister.

Au début, rien ne laissait présager que Florian Delavega et Jeremy Frérot finiraient au sommet des charts français. Passionnés de sport et de surf, les deux compères se contentent de faire de la musique pour le plaisir de rassembler leurs proches dans les bars du coin et proposent des reprises rafraichissantes comme celles de Price Tag. Or, le phénomène prend peu à peu de l’ampleur et très vite, ils délaissent leur webcam pour aller signer dans une maison de disques – preuve de leur potentiel.

La parenthèse The Voice

Puis, vient le pari The Voice. Quand on y réfléchit, ils ont adopté la meilleure stratégie possible. Passer par ce télé-crochet leur permettra par la suite de toucher un maximum de gens et la sortie de Sweet Darling au lendemain de leur sortie est un coup de maître. La machine est lancée, le phénomène Frero Delavega est en marche. L’album devient disque d’or la première semaine de sa sortie et il ne lui faudra que quelques semaines pour être sacré disque de platine. Tout ce succès les conduit à enchaîner les dates, à remplir des salles toujours plus grandes et c’est grâce au documentaire que l’on réalise que tout cela est un changement de taille, au point qu’ils ont dû en être déstabilisés. Ils étaient deux et d’un coup, on retrouve un groupe sur scène. Que faire ? Où se mettre ? Comment réagir ? Les Frero Delavega qui avaient l’habitude de se produire ont pourtant dû tout réapprendre. Et parce qu’ils n’avaient pas le choix, ils se sont adaptés.

Nouveaux Horizons

Quand vient le moment douloureux d’évoquer la fin de l’aventure et la séparation, on en aurait presque la gorge serrée (et le coeur aussi lourd que celui d’un éléphant). Ils nous emmènent au Pérou, où ils aident une association*, et on comprend vite que cette parenthèse sera décisive. L’un veut passer à un autre cycle, l’autre voudrait enregistrer un nouvel album.. comme dans un couple (ils le disent eux-mêmes), il y a des décisions à prendre, des concessions à faire et finalement, la séparation est inévitable. A ce moment là du documentaire, on aimerait bien traverser l’écran pour mieux leur dire que tout va bien se passer (d’accord, j’ai pleuré). Mais il ce qu’il faudra en retenir, c’est qu’ils ne sortent que grandis de ce tourbillon intense.

Les lettres Rouges

Cette ’aventure humaine les emmène à l’Olympia, salle mythique parisienne. Nous sommes en mai 2016, des milliers de personnes sont venues les applaudir et c’est à ce moment là que l’on est frappé par l’ampleur du projet. Bien sûr, ils ont déjà fait plus grand (le concert des Francofolies reste l’un des plus impressionnants) mais il y un tel lien avec le public, une telle connexion qu’un stade de France n’aurait eu pas le même impact.

Parce que ce qui est magique avec les Frero Delavega, c’est leur présence sur scène. Quand certains artistes se contentent de balancer leurs titres aussi vite qu’un gamin sur le stand de tir d’une fête foraine, eux prennent le temps et proposent quelque chose de travaillé. La mise en scène, les jeux de lumières et bien sûr, leur charisme font qu’ils offrent un show à part entière. Dans le documentaire diffusé précédent, Jeremy confiait qu’au départ, leur nom de scène lui donnait l’impression de travailler pour un cirque (non sans humour ! ) Or, il avait complètement tort. Les Frero Delavega, c’est un groupe capable de soulever des foules, simplement en s’éclatant sur scène. Forcément, à l’approche de la fin, certains titres sonnent différemment. Le chant des sirènes, par exemple : « Au gré des saisons, des décisions, je m’abandonne Quand les souvenirs s’en mêlent, les larmes me viennent, Et le chant des sirènes me replonge en hiver Oh mélancolie cruelle, harmonie fluette, euphorie solitaire »…

Cette aventure intense et incroyable les aura emmenés loin, très loin de leur « Petit Pays » adoré et quelque part, on est reconnaissant au karma, à l’univers, au hasard ou à quoi que ce soit d’autres des les avoir rassemblés. Ils nous auront offert deux ans de poésie, de musique et d’optimisme – des choses dont clairement, nous avons besoin en ce moment. A l’issue de l’immense show qu’il donneront à Bordeaux en 2017, les Frero Delavega ne seront plus mais au delà de leur musique, on est touché par le lien fort qui les unit. Alors s’il vous plaît les gars, si vous lisez ces lignes, ne perdez pas ce que vous avez. Parce que l’amitié qu’on a vue à l’écran, elle est bien trop précieuse pour ne pas survivre à cette épreuve-là.

* Le duo soutient l’association Pompiers Entraide Internationale.

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