2016 est encore un peu flou dans l’esprit de Gavin James. Difficile de savoir combien de concerts il a joué, combien de pays il a visité ou même combien d’interviews il a donné au cours de ces derniers mois. Depuis la sortie de son premier album « Bitter Pill », paru dans le monde entier en mars 2016, le chanteur a écumé les scènes d’Europe et d’Australie et s’apprête à conquérir les Etats-Unis. Une ascension fulgurante pour celui qui, il y a quelques années encore, faisait ses premiers concerts dans les pubs dublinois. Depuis, Gavin James s’est produit aux côtés des plus grands, assurant la première partie de Taylor Swift à Hyde Park et celle d’Ed Sheeran au Croke Park Stadium. Cette notoriété grandissante n’a en rien altéré sa simplicité, et c’est avec beaucoup de gentillesse que Gavin James nous a accueilli, juste avant son concert au Café de la Danse…
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Europe 2 : Salut Gavin ! Pour commencer, est-ce que tu pourrais nous rappeler un peu ton parcours dans la musique, pour ceux qui ne te connaissent pas encore ?
J’ai commencé à faire de la musique à Dublin en Irlande, où j’ai grandi, puis à faire des concerts à la fin de ma scolarité. J’ai fait ça pendant environ quatre ans en fait, j’écrivais des chansons, je rencontrais des gens. J’ai beaucoup appris au fil des années, ça s’est fait progressivement. Et puis j’ai fait des concerts en Irlande, des concerts de plus en plus grands, avec de plus en plus de monde. Et me voilà à Paris ! C’est dingue, j’ai l’occasion de beaucoup voyager maintenant.
Europe 2 : Ton nouvel album est sorti en France depuis quelques mois maintenant. Quelles sont les chansons de cet album dont tu es le plus fier ?
Je suis particulièrement fier de « Nervous », c’est ma préférée et j’adore la jouer en live. Et puis « Coming Home » également, c’est toujours un moment sympa en concert car les gens chantent avec moi.
Europe 2 : D’où vient le nom de l’album « Bitter Pill » ?
C’est la dernière chanson de l’album que j’ai écrite. Elle parle d’une relation qui ne s’est pas très bien terminée alors forcément je n’étais pas dans un super état d’esprit quand je l’ai écrite. Mais tout va bien maintenant !
Europe 2 : Quelles paroles de l’album te résument le mieux ?
Probablement les paroles de la chanson « Coming Home ». Quand j’écris « If distance makes our hearts grow stronger we’ll live longer, but I’m dying to know when are you coming home » [Si la distance endurcit nos cœurs nous vivrons plus longtemps, mais je meurs d’envie de savoir quand tu rentreras à la maison».] Quand j’ai écrit ça tout le monde chez moi me manquait atrocement parce que je voyageais beaucoup. Et maintenant je voyage encore plus qu’avant alors…ils me manquent encore plus ! Facetime c’est cool mais les gens te manquent quand même beaucoup. Mais évidemment tout cela vaut bien quelques sacrifices car j’adore mon travail !
Europe 2 : La plupart de tes chansons sont des chansons d’amour. Mais il y a cette chanson « 22 » qui parle de harcèlement scolaire…
Ce sont plus des chansons de rupture que des chansons d’amour en fait ! Mais oui en effet et je suis très fier du clip, le réalisateur a fait un travail génial. J’ai vraiment passé des moments difficiles à l’école, jusqu’à mes quinze ou seize ans. Alors ça me tenait à cœur d’écrire une chanson sur ce sujet. C’est intolérable que des enfants se mettent à détester l’école pour cela alors que c’est une période dont on devrait tous beaucoup profiter.
Europe 2 : J’imagine bien que le processus d’écriture est très différent pour chaque musicien. Comment est-ce que tu travailles, tu commences par les paroles, la mélodie ?
Ça dépend vraiment des chansons. Il y a des chansons pour lesquelles les mots me viennent d’abord, comme « Nervous », et j’écris la mélodie plus tard. Mais par exemple « Remember Me », c’est une chanson sur laquelle il y a beaucoup de mots, mais c’est celle que j’ai écrite le plus rapidement. Je l’ai écrite en vingt minutes dans ma cuisine ! Alors c’est très bizarre. Parfois il suffit juste que je fasse deux ou trois accords à la guitare pour que ça me donne une idée, parfois j’y passe des heures !
Europe 2 : Parlons un peu de concerts. L’année dernière tu as joué au Croke Park Stadium de Dublin en première partie d’Ed Sheeran. Ça fait quoi de jouer devant 90 000 personnes ?
C’était vraiment terrifiant ! Mais vraiment génial, j’ai adoré ! En fait on faisait la fête dans un pub à Dublin, on avait bien bu et Ed m’a hurlé depuis l’autre côté du bar « Hé Gavin ! Viens faire le Croke Park Stadium avec moi ! » Et j’étais là « Ouais bien sûr que je viens jouer au Croke Park avec toi ! ». C’était incroyable de pouvoir faire un truc pareil. Je veux dire, quand tu es musicien, c’est l’un de ces endroits devant lesquels tu passes en te disant « j’adorerais jouer ici mais ça doit être super difficile d’en arriver là ! ». C ‘était fou, juste avant de monter sur scène je ne ressentais plus rien, j’étais terrifié. Et puis après, j’étais époustouflé !
Europe 2 : Tu penses que c’est encore plus difficile de jouer devant des gens qui ne te connaissent pas ?
Oui, ça l’est. Mais en fait je ne sais pas, par exemple pour ce soir, je suis super nerveux parce que les gens viennent volontairement me voir, moi. Mais je le suis toujours avant un concert de toute façon. Dans tous les cas, tu ne veux décevoir personne et être à la hauteur.
Europe 2 : Qu’est ce que tu préfères ? Les shows énormes dans les stades et les arènes ou les concerts plus intimistes comme ce soir ?
J’adore les deux, vraiment ! C’est très différent. Ce qui est génial avec les concerts plus petits, c’est que tu peux discuter avec les gens, avoir une vraie proximité, un échange. Dans un stade, tout ce que tu peux faire, c’est hurler « Bonsoir Dublin ! » mais évidemment c’est beaucoup plus épique !
Europe 2 : Et la vie en tournée, ça se passe bien ?
C’est génial oui ! Je passe mes journées à voyager et à faire de la musique. Je compose beaucoup aussi. J’adore la vie sur la route, cette année on est allé en Australie, à Singapour, et puis on va aux Etats-Unis dans quelques semaines… Et ensuite je vais finir l’année à Dublin. C’est vraiment cool de pouvoir visiter tous ces endroits différents, de rencontrer plein de gens.
Europe 2 : Tu communiques beaucoup avec tes fans sur les réseaux sociaux aussi…
Oui, ça permet de dialoguer, d’échanger avec les gens qui apprécient ta musique. Et puis j’aime bien le fait que tu puisses suivre des gens comme par exemple… Je ne sais si tu le suis, mais James Blunt est vraiment super drôle sur Twitter ! C’est important pour un artiste d’être présent en ligne, pour tenir tes fans informés, pour échanger avec eux pendant la tournée. Et puis tu peux faire des trucs cools comme les live Facebook et tout ça !
Europe 2 : Est-ce que les réactions des fans te surprennent parfois ?
J’ai reçu pas mal de cadeaux, particulièrement en Europe, ce qui me touche beaucoup. J’ai déjà rencontré des gens qui s’étaient faits tatouer mes paroles, aussi. C’est assez fou ! Parfois ils se font tatouer les mauvaises paroles… et je me dis « oh nooon ! » parce que ce sont les paroles des chansons de mes premiers EPs et entre temps j’ai changé les paroles ! Mais ouais, les tatouages c’est toujours très surprenant, mais extrêmement flatteur aussi !
Europe 2 : J’imagine que ça a été une année riche en émotions pour toi. Quels ont été les moments les plus forts ?
Alors attends que je réfléchisse… Croke Park l’année dernière, bien sûr. J’ai aussi joué à Cork en Irlande, devant 5 000 personnes. C’était mon premier gros concert en Irlande, sans passer en première partie je veux dire. Et puis le Electric Picnic Festival, en Irlande aussi. C’est le plus grand festival que j’ai fait jusqu’à présent, et je jouais sur la scène principale. Donc c’était vraiment cool d’avoir l’opportunité de faire ça, tous ces gens qui chantaient mes chansons, c’était un grand moment.
Europe 2 : Et pour l’année prochaine, que prépares-tu ?
Ecoute je ne sais même pas ! Ce que je veux faire, c’est écrire, composer, enregistrer. L’année prochaine, je veux vraiment me concentrer sur mon deuxième album. J’ai beaucoup écrit ces derniers mois alors j’ai vraiment hâte de retourner en studio pour enregistrer tout ça. Donc c’est ce que je vais faire l’année prochaine, et puis retourner en Irlande pour faire quelques concerts, aller ailleurs pour faire encore quelques concerts. Faire de la musique autant que possible !
Europe 2 : Tu seras sur scène dans une heure ou deux… Comment tu te sens là tout de suite ?
Là ça va très bien ! Mais vingt minutes avant le concert je serai littéralement en train de mourir de stress ! (rires) Mais c’est du bon stress ! Et puis ça va être cool, j’ai hâte d’y être !